Augmentation des salaires

Grogne patronale

  • Publié le 23 mars 2009 à 11:00

Conduits par Joël Mongin, les chefs d'entreprises de la FER (fédération des entreprises de La Réunion) manifestent depuis ce lundi matin 23 mars 2009 à Saint-Denis. Ils protestent notamment contre les 50 euros qu'ils pourraient bientôt devoir verser mensuellement à leurs salariés. Après s'être regroupés devant la préfecture à bord d'une cinquantaine de poids lourds, bus, camions, ambulances, taxis et auto-écoles, les manifestants se dirigeaient à 10 heures 45 vers le siège du conseil régional. "Nous ne pas venus pour bloquer les routes, mais pour discuter" affirme Joël Mongin. Une délégation de la FER sera reçue à 15 heures en préfecture. Une demie heure avant, le COSPAR entamera, à la préfecture également, une nouvelle négociation avec la grande distribution sur la baisse des prix.

La FER ne veut pas entendre parler d'une augmentation de salaires, ou du moins d'une hausse qu'elle devrait payer. C'est la raison pour laquelle ces chefs d'entreprise sont descendus dans la rue conduits par Joël Mongin. Le COSPAR, on le sait, revendique 200 euros d'augmentation pour les bas salaires. L'État se dit prêt à payer 100 euros sous forme d'une indemnité temporaire de 3 ans, tandis que le MEDEF et la CGPME, sous des formes différentes, acceptent de verser 50 euros également pendant 3 ans. D'où la colère de la FER affirmant être incapable d'assumer cette hausse sans "mettre la clé sous la porte en licenciant des centaines de personnes". Joël Mongin estimant par ailleurs que c'est au COSPAR "de déterminer la capacité des petites et moyennes entreprises à payer ces 50 euros".

Ce lundi matin, les premiers véhicules des patrons - manifestants sont arrivés en convoi de l'Ouest vers 9 heures 30. Ils ont été rejoints peu de temps après par un convoi en provenance de l'Est. Une partie des poids lourds, bus, ambulances et auto-écoles se sont garés sur le parking et dans les jardins de la préfecture. Les autres véhicules ont stationné sur une partie de la chaussée et une déviation a dû être mise en place. "Aujourd'hui ce n'est pas une grande mobilisation, nous avons simplement voulu montrer que nous existons" commentait Bernard Caroupaye de la FER.

Moins d'une demi-heure plus tard, c'est sans grande surprise que Joël Mongin demandait à ses amis de se diriger vers la Région. Le conseil régional et le conseil général refusent en effet de participer à la hausse des salaires du privé, estimant que cela ne relève pas de leurs compétences. La prise de position de satisfait pas Joël Mongin qu'un contentieux oppose déjà à la Région depuis fin 2008 et la grève des transporteurs pour obtenir une baisse des carburants. "D'ailleurs Paul Vergès nous doit encore 10 centimes sur le prix des carburants" disait encore Joël Mongin lundi matin

Klaxons bloqués, les manifestants sont arrivés aux abords de la pyramide inversée (siège de la Région) vers 11 heures 30. "Nous sommes venus ici car la Région appartient au peuple et parce que nous voulons une baisse de l'octroi de mer" lâchait pêle-mêle le dirigeant de la FER. La trentaine véhicules lourds ayant du mal à stationner, la voie donnant accès à l'université et une partie de la rue longeant le conseil régional étaient bloqués.

Après leur visite au conseil régional, le patrons mécontents reviendront en préfecture où ils seront reçus à 15 heures.

Outre son opposition aux augmentations de salaires, la FER a également d'autres revendications. Elle réclame notamment la suppression des charges fiscales et sociales pour une durée de trois ans, la levée des interdits bancaires sur toutes les entreprises et la mise en place d'une zone franche globale pour toutes les activités

La FER est un collectif de 14 syndicats de commerçants, d'artisans, de transporteurs et de terrassiers créé "dans la perspective des états généraux des DOM".
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