Manifestation unitaire du BTP

" Nous allons mourir "

  • Publié le 10 septembre 2010 à 13:00
Vendredi 10 Septembre 2010

Manifestation unitaire du BTP

Représentant 18 organisations, un millier de personnes a manifesté dans les rues de Saint-Denis ce vendredi 9 septembre 2010. Tous les corps de métiers du bâtiment et travaux publics (BTP) étaient dans la rue. " La situation est extrêmement grave. Le BTP a les deux genoux au sol. Nous allons mourir ", commente Pierre Savigny, dirigeant de la CFDT bâtiment. C'est cette " situation exceptionnelle " qui est à l'origine de cette manifestation unitaire, patronat-salariés, unique en son genre à La Réunion. Une délégation a été reçue par le préfet et une autre par Didier Robert. C'est l'arrêt de plusieurs grands chantiers comme la rocade du Tampon, le pôle océan et le zénith à Saint-Denis et plus récemment le tram-train qui motive l'inquiétude du BTP. Et aujourd'hui c'est notamment La Région qui est visée par cette manifestation.

Les organisateurs de la manifestation attendaient entre deux et trois milles personnes. Ils n'auront été finalement qu'un millier. " Nous étions déjà en grève mardi. Nous serons encore en grève le 15 et 23 septembre. Il est normal que les gens est eu un peu de mal à se mobiliser ", relève Jacky Balmine, dirigeant de la CGTR bâtiment. " Nous aurions pu être plus nombreux, mais il ne faut pas oublier que les 19 et 31 mai, seuls les salariés étaient descendus dans la rue pour attirer l'attention sur le ralentissement de la commande publique. Les patrons n'étaient pas là ", dit encore le dirigeant syndical.

" Peu importe combien nous sommes aujourd'hui, ce qui compte c'est que les dix-huit secteurs de la filière BTP, sont représentés, des salariés au patronat en passant par tous les autres secteurs ", estime pour sa part Jean-Marie Le Bourvellec, président de la FRBTP ( fédération réunionnaise du bâtiment et travaux publics ). " Que le patronat et les salariés défilent côte à côte lorsque l'intérêt supérieur de La Réunion l'exige, démontre la maturité de notre secteur d'activité ", souligne le dirigeant du syndicat patronal.

Le défilé a pris son départ au jardin de l'état. Les manifestants étaient réunis derrière une banderole clamant : " Arrêtez le massacre ". Tout au long de leur défilé jusqu'à la préfecture, les grévistes ont scandé : " Du travail pour le BTP ", " Les pa nou krevé ". " En deux ans, le bâtiment a perdu plus de 10 000 emplois et ce n'est pas fini. Il faut d'urgence relancer la commande publique. Il faut arrêter de détruire des chantiers qui sont quasiment lancés ", lâche Pierre Savigny. " Je n'ai jamais vu une telle situation à La Réunion. Tout le monde a compris le danger. C'est la raison pour laquelle patrons et salariés sont ensemble, même si on ne pourra pas manger à la même table tous les jours ", remarque le syndicaliste. Tant du côté du patronat que des salariés, on a en effet tenu à faire remarquer que la manifestation de ce vendredi, " n'est en aucun cas un acte de prostitution ", selon l'expression de Jacky Balmine.

À l'arrivée du défilé devant la préfecture une motion a été lue : " Messieurs les élus, messieurs les décideurs où sont vos promesses, où sont vos chantiers ", s'est ainsi demandé Bernard Tillon, secrétaire général de la FRBTP. " 10 000 emplois directs perdus à La Réunion sont l'équivalent de 600 000 emplois perdus en métropole. Peut-on seulement imaginer que l'Etat aurait laissé faire sans réagir ", a encore déclaré Bernard Tillon.


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