La délégation de la CGTR EDF est ressortie déçue de son entretien en préfecture ce vendredi soir 26 février 2011. Patrick Hoarau, secrétaire de la fédération CGTR EDF, et trois autres syndicalistes étaient venus expliquer une nouvelle fois les raisons de leur mécontentement. En grève depuis le jeudi 24 février, les salariés d'EDF et de la Séchilienne Sidec, (la société propriétaire des centrales thermiques du Gol et de Bois Rouge) réclament l'alignement de leurs salaires sur ceux de la fonction publique d'État. Ce qui représente un supplément de revenu de 53%. Actuellement les salaires des électriciens dont déjà indexés à 25%. Les grévistes devaient se réunir en assemblée générale tard ce vendredi pour décidé de la suite à donner à leur mouvement. Pour le moment EDF ne prévoit pas de coupure de courant.
Fournissant en temps normal 210 mégawatts, soit 60% des besoins en électricité de l'île, les centrales thermiques du Gol et de Bois ont réduit leur production de 40% mégawatts. "Pour compenser ce manque, EDF a démarré tous ces moyens de productions pour éviter les délestages malgré une forte consommation liée aux fortes chaleurs" notait la direction d'EDF ce vendredi en fin d'après-midi. Il ne devrait avoir de coupure de courant "si la Séchilienne Sidec ne diminue pas davantage sa production" indique encore la direction d'EDF en soulignant que "la situation reste critique sur l'ensemble du réseau électrique".Vendredi avant leur rencontre en préfecture, les syndicalistes ne donnaient pas vraiment de précision sur leurs intentions en cas de blocage de discussions avec les directions d'EDF et de la Séchilienne Sidec. Interrogé par Imaz Press Réunion en milieu d'après-midi, Patrick Hoarau, prévenait pourtant "nous avons 48 heures devant nous, après les chiens sont lâchés. EDF devra se débrouiller avec sa production". Peut-être une manière d'indiquer que les centrales thermiques -dont le personnel est en grève à 95% -, pourraient baisser encore leur production.
Les coupures de courant seraient alors inévitables. Cela avait déjà été le cas début janvier lors de la première grève des électriciens. Le mouvement avait été particulièrement
mal ressenti par le monde économique en particulier et la population en général.
Les grévistes veulent sans doute éviter cette impopularité, mais sans avancée des négociations avec leurs directions, ils pourraient décider de durcir encore leur action.
Pour rappel, à bord d'une cinquantaine de voitures, les salariés en grève ont organisé une opération escargot ce vendredi matin entre l'agence EDF du Moufia et le siège d'EDF dans le centre-ville de Saint-Denis. Les manifestants ont ensuite effectué un sitting devant les locaux de la direction jusqu'à leur rendez-vous de fin d'après-midi en préfecture.
Mahdia Benhamla pour