Comme la veille à Saint-Pierre, les militants du COSPAR (collectif contre la vie chère) se sont rendus dans des établissements bancaires ce jeudi 12 mars 2009. Ils étaient une dizaine vers 9 heures à entrer dans une agence de la Caisse d'Épargne à Saint-Denis. Pas d'opération coup de poing, mais "une opération de communication" : 500 tracts ont été distribués aux usagers et passants pour dénoncer les "abus bancaires". Le collectif s'est ensuite rendu au siège de la Banque de la Réunion rue Labourdonnais pour rencontrer Jean-Louis Filippi, vice-président de la fédération des banques françaises. Ils ont obtenu l'organisation prochaine d'une table ronde avec les banques et l'IEDOM (institut d'émission d'outremer) pour "mettre à plat les chiffres en vue d'un alignement des frais bancaires sur ceux de la métropole" souligne Dominique Mardaye, membre du COSPAR et dirigeant de l'association contre les abus bancaires.
"Nou le pa plus, nou lé pas moins. Rann nout l'argent!" (Nous ne valons pas moins que les autres ! Rendez-nous notre argent!) scande Henry Grondin dans un mégaphone sous le regard parfois étonné des passants au rond-point du Jardin de l'Etat. Une dizaine de membres du COSPAR sont entrés dans une agence de la Caisse d'Épargne vers 9 heures. Au centre des colères, les frais bancaires jusqu'à 265% plus chers qu'en métropole, d'après le COSPAR.Aux Antilles, un accord a été signé avec les banques pour une baisse de 5% des tarifs de trois produits de base. "Nous réclamons la mise en place d'une table ronde pour que les Réunionnais arrêtent de se faire arnaquer par les banques" déclare Dominique Mardaye. Le membre de l'association contre les abus bancaires, partie prenante du COSPAR, est remonté. "Je viens de vous montrer une dame retraitée qui doit payer pour retirer son argent. Ce n'est pas normal !"
Opération coup de poing? Le COSPAR s'en défend et préfère parler "d'opération de communication". Les émeutes du mardi 10 mars ont modifié le langage. "On informe et on gêne" annonçait Ivan Hoareau après la manifestation ce même jour. De la gêne, il y n'y a en pas eu tellement ce jeudi. Le collectif ne veut pas bloquer les clients en début de mois, période de versement des salaires et des pensions de retraite.
Au bout d'une demi-heure, les militants ont pris la direction du siège de la Banque de La Réunion. Sur place, après avoir scandé les mêmes slogans hostiles aux "abus bancaires", ils ont obtenu une brève rencontre avec Jean-Louis Filippi, directeur général de la Banque de La Réunion et vice-président de la fédération des banques françaises.
"Nous vous demandons de participer à une table ronde avec les banques et l'IEDOM. Il faut que l'on nous explique la raison d'un écart aussi important entre La Réunion et la métropole en matière de frais bancaires" a insisté Dominique Mardaye. "Je m'engage à ce que cette rencontre ait lieu dans quelques jours. Dès demain je serai en mesure d'en donner la date exacte" a promis le banquier.
La délégation du COSPAR a ensuite quitté les lieux dans le calme.