Grève générale dans le privé et le public

Tous ensemble

  • Publié le 29 janvier 2009 à 00:00

Une dizaine de syndicats tous secteurs professionnels confondus ont répondu à l'appel de mobilisation ce jeudi 29 janvier 2009. Alors qu'à Saint-Pierre la sous-préfecture annonce 2000 manifestants, dans le chef-lieu ce sont plus de 3000 travailleurs (selon les syndicats) qui défilaient le long de la rue de Paris. A l'ordre du jour, des revendications communes pour des préoccupations variées selon les domaines professionnels.

Si chaque secteur affiche ses problèmes spécifiques, les revendications sont communes : augmentation du pouvoir d'achat par une revalorisation des salaires pour relancer l'économie. Sur ce point, les aides accordées par l'Etat aux banques suite à la crise financière ne fait que renforcer la colère de la rue. Olivier Rosalie de la CFE-CGC explique : " Nous sommes fatigués d'être les pions du gouvernement, d'être des producteurs sans pouvoir d'achat. " La façon dont le gouvernement gère la crise est pointée du doigt de façon unanime. " Nous ne sommes plus dirigés par des patrons, mais par des actionnaires ", dénoncent Denis Paviel et Jean-Luc Legros de la CGTR auto-moto. 



Au-delà des syndicats, plusieurs personnalités politiques sont venues apporter leur soutien aux grévistes. Des élus communistes essentiellement : Jean-Yves Langenier, maire du Port, ainsi qu'Huguette Bello, députée-maire de Saint-Paul et son premier adjoint Jean-Marc Gamarus (également secrétaire confédéral de la CGTR). Ce dernier explique apporter son soutien, " pour dire non à toutes les atteintes aux droits, au code du travail. Pour le pouvoir d'achat qui représente actuellement le combat fédérant cette demande. On constate une paupérisation de la population, même les classes moyennes se s'en sortent plus. L'urgence reste un geste significatif en faveur des salaires ". 


Même son de cloche du côté d'Huguette Bello : " Si on ne se mobilise pas, ce sera bien pire. On est en train de remettre en cause tous les acquis sociaux obtenus depuis 1936, c'est révoltant. Il est absolument nécessaire de se mobiliser face au gouvernement qui entreprend un système de privatisation à l'américaine des soins, de l'école. Notre voix de députés à l'assemblée nationale est étouffée face à cette majorité aveugle et sourde à la parole du peuple. " 



Autre sujet d'inquiétude : la révision générale des politiques publiques (RGPP). Elle est aujourd'hui dénoncée par Thierry Moulan, représentant du personnel civil des armées pour la CFDT. " On prévoit notamment 50 000 suppressions d'emplois directs. Les réformes sont inévitables, mais pas sans concertation. " 
Un manque de concertation regretté aussi par le personnel enseignant. Les professeurs des écoles déplorent la suppression des RASED (réseau d'aide spécialisé aux élèves en difficulté). Autre nouveauté : l'évaluation des CM2, " une façon de montrer que notre travail n'est pas efficace et d'évaluer l'enseignant au mérite ", estime une enseignante. 



Du côté des artistes, Lolita Monga, directrice du Centre dramatique de l'océan indien dit " s'inquiéter du sort de la culture et au-delà, de toute la société. " Une solidarité au-delà des problèmes de secteur, exprimée par beaucoup en ce jour de grève.

En marge des manifestations, plusieurs communes ont annoncé qu'aucun service minimum ne serait assuré au niveau des écoles. Le président de l'association des maires Roland Robert a jugé cette mesure "inapplicable". Remise en question, l'obligation de service minimum pourrait être levée pour les petites communes, d'après le maire de la Possession. On annonce par ailleurs 36,92% de grévistes dans l'ensemble de l'académie.
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