Christian Apte, président du Pelotari club-Chaudron, est inquiet. Son association d'où sont issus plusieurs champions de France, doit faire face à d'importantes difficultés financières en raison de "la lenteur des subventions". Christian Apte rappelle que son club contribue à "amener une certaine paix sociale" au Chaudron et met en garde contre sa disparition "par manque de quelques euros". Nous publions ci-après l'intégralité du courrier adressé à la presse par le président du Pelotari club-Chaudron
"Je vous adresse ce mail pour que vous preniez vraiment conscience de la situation du Pelotari Club-Chaudron, qui se trouve en grande difficulté financière due non pas à une mauvaise gestion mais à la lenteur des subventions en 2012 et des avances qu'on a fait en 2009 et 2010 (Championnats de France) pour un montant de près de 20 000€ qu'on nous a jamais rembourser. Et toujours en attente d'une subvention 2012 de 20 000€ pour les Championnats de France 2012.
On m'a donné un Pôle France et un Pôle Espoir à gérer, qui font la fierté du Chaudron et amène à n'en pas douter une certaine paix sociale sur notre quartier, je voudrais dire que notre travail associative et le travail de ces jeunes de ce Chaudron là, mérite de la considération. Devant la situation du Chaudron aujourd'hui, j'aimerais mettre en garde contre l'arrêt de nos activités sportive culturelle et sociale, par manque de quelques euros, de mépris.....
Mon travail ici, va au delà d'un titre de champion de France, d'Europe ou du Monde. Mon travail est d'une autre nature, voire là ou j'ai grandi, les enfants et les jeunes d'aujourd'hui s'épanouir sereinement dans des projets pérennes qui feront d'eux les Réunionnais de demain.
Or que voit t'on actuellement au Chaudron (et dans la Réunion) et que tout le monde taise, une montée en puissance de la violence urbaine, dégradations urbaines, vol de moto, de voiture, poubelle et voiture incendiées, attaque de commerce, devant ces enfants en perdition on oppose que la répression, on se satisfait de voir ces jeunes condamnés, personne ne veux rechercher semble t'il la cause profonde de ce mal être, on se voile la face, on fait la politique de l'autruche et en attendant le fossé s'agrandit entre mon Chaudron et l'autre Chaudron. Mais cet autre Chaudron là, avec ces engrenages viendront jusqu'à nos portes tôt ou tard soyons en sûre.
Mon action ne se limite pas au sportif du club et va bien plus loin dans la cité, car j'estime que l'humain à besoin de croire en quelque chose, un avenir, un projet, un travail, un Dieu ou qu'importe et que la nature à horreur du vide. Ce vide là, ici se remplit par la violence, signal d'alarme pour dire qu'ils n'en peuvent plus de ce vide, ce trop plein d'injustice.
Injustice morale quand le voleur de moto fait la Une devant le jeune sportif qui vient de monter sur un podium national ou international.
Il faut écrire, propager, dire le sens de la valeur du travail, du courage, de l'effort, de la volonté pour embellir le Chaudron.
Je bataille chaque année pour remplir des demandes de subventions, plus compliqué d'année en année qu'on est même pas sûre de percevoir, je bataille pour faire un prévisionnel à la hauteur des résultats et des espérances de mes sportifs sans pouvoir dire à un jeune si on va pouvoir faire tel stage ou Championnat réellement.
A l'Est de Saint-Denis l'avenir s'assombrit, personne ne réagit...
Des gens ici avec un grand coeur ont laissés tomber, se sont décourager par manque de soutien, de moyen, quelque sous... Aujourd'hui je les comprends mieux, mais le choc en retour risque de faire très mal.
Christian Apte Chaudronnais de cœur