Du 2 au 8 novembre 2025, les membres de l’équipe de France de karaté poseront leurs valises à La Réunion. L’occasion pour eux de faire un stage de préparation pour les mondiaux d’Égypte mais aussi de mettre en avant cette discipline auprès des clubs et du public de l’île. (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com).
La venue de l’équipe de France n’est pas anodine, "cela fait deux ans que nous travaillons à l’organiser" explique Vincent Larroque, chargé de mission CKF-Elite karaté Réunion.
Vingt-six ans après leur dernier passage, les Bleus reviennent sur l’île pour peaufiner la préparation des Mondiaux d’Égypte et "affiner les liens de leur équipe" d’après le chargé de mission. La Fédération française de karaté, la ligue et le CKF Réunion comptent sur cette semaine pour promouvoir la discipline. Deux séances encadrées seront ouvertes aux licenciés, et des démonstrations gratuites, ouvertes au public, sont prévues.
- Une discipline qui redémarre -
À La Réunion, cette discipline compte 140 clubs et 3.527 licenciés en 2024-2025. Même si ce chiffre peut paraitre élevé, il a surtout augmenté ces dernières années. Jusqu'ici, le karaté connaissait des temps difficiles après le Covid. "Pendant la pandémie, c’était compliqué pour les sports de contact, il y avait énormément de règles et même après le confinement" explique le chargé de mission.
Il poursuit :"mais depuis deux ans, l’activité redémarre". Pour lui, plusieurs facteurs ont contribué à cette reprise. "Le karaté a eu un coup de projecteur avec les JO en 2020, année où la discipline a été inscrite aux Jeux" , en est un.
- Une popularité féminine qui grandit -
Ce sport évolu également chez les femmes, ici, à La Réunion, elles représentent 39% des pratiquants, davantage qu’au niveau national (environ 35% selon la fédération française de karaté). "Pour un sport de combat, c’est un très bon chiffre" explique Vincent Larroque. D’après lui, la réunionnaise Lucie Ignace, championne d’Europe de karaté, a aussi contribué au regain de cette popularité chez les jeunes filles. "Aujourd’hui elle est ambassadrice du karaté à La Réunion et entraineuse au club de Bras-Panon, ce qui fait que beaucoup de filles ont voulu suivre son exemple".
- Des difficultés pour les talents réunionnais -
Même s’il existe quelques talents réunionnais comme Lucie Ignace, double championne du monde, Helvetia Taily, vice-championne d’Europe de kata, ou encore des jeunes à l’instar de Métis Pillant, médaillé d’argent à la Coupe du monde de sa catégorie, et Damien Delaunay, le haut niveau reste difficile à atteindre. "On n’en a pas énormément, et la distance avec la métropole n’aide pas. Un karatéka qui veut évoluer doit partir", souligne-t-il. Si certains parviennent à se distinguer sur les podiums nationaux et internationaux, "la dernière saison a été un peu un creux".
- Une rentrée sous contrainte -
La saison s'ouvre toutefois avec un vent contraire : "On sent déjà l'impact négatif de la suppression du pass'sport pour les 6-13 ans : moins d'inscriptions qu'à la même période l'année dernière", constate t-il.
Pour amortir le choc, les clubs "n'ont pas augmenté leurs tarifs et multiplient les initiations dans les quartiers". Là encore, la venue des bleus doit servir de coup de projecteur pour redynamiser la discipline : "On veut montrer que le karaté reste accessible, formateur et attractif".
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