L’Open des Brisants est passé dans une autre dimension. Pour sa 13e édition, qui aura lieu du mercredi 8 mai au dimanche 12 mai 2024, le tournoi devrait réunir les vingt meilleurs mondiaux, hommes et femmes, à qui il distribuera les 75.000 dollars de dotation qui en font aujourd’hui le tournoi le plus doté au monde, parmi les Sand Series, l’équivalent des Masters 1.000 en tennis. Les organisateurs disent qu'il s'agit du "plus gros tournoi du monde". Qui dit mieux ? (Photo : association bourbon tennis)
Ils ne sont pas légion les gros événements sportifs à La Réunion. A côté du Grand-Raid, qui trône tout en haut de cette hiérarchie locale, plusieurs étages en-dessous figurent d’autres manifestations majeures comme le Tour Auto, la finale de la coupe régionale de France de football voire le Tour cycliste de la Réunion ou le meeting international d’athlétisme.
Mais depuis quelques années, un autre événement d’ampleur est en train de bousculer ce paysage local des grands rendez-vous du calendrier sportif. C’est l’open des Brisants de beach-tennis, qui se déroulera du 8 au 12 mai prochain.
Renaud Bourjea, le directeur du tournoi, n’a pas peur de le dire. En termes de prize-money et de restitution de points pour le ranking mondial, l’Open des Brisants est devenu "le plus gros tournoi du monde", avance-t-il.
Cette année, sous l’égide de l’ITF (Fédération internationale de tennis), le tournoi réunionnais est en effet passé à 75.000 dollars de dotation, seul au monde à ce niveau de primes (derrière figurent entre autre le Brésil, les Canaries et l’Allemagne avec 50.000 dollars). Ce qui veut dire par exemple que les vainqueurs des double dames et messieurs du tournoi principal repartiront chacun avec un chèque de 7 500$.
Cela n’a évidemment encore rien à voir avec ce que peut récolter le vainqueur du tableau messieurs de Roland-Garros, à savoir 2,3 millions d’euros. Mais à l’échelle du sport à La Réunion, c’est déjà beaucoup.
Ce qui a évidemment suscité un débat à l’intérieur de l’association 3B (Bourbon Brisants Beach-tennis), organisatrice de l’événement. Fallait-il céder à une forme de professionnalisation en augmentant la dote, mais en risquant de galvauder l’esprit de départ ? Ou au contraire, persister dans l’amateurisme à tout crin au risque de se fermer les portes du développement ?
"CC’est un dilemme auquel on a eu à répondre, raconte Renaud Bourjea. L’esprit associatif est notre ADN. On est très attaché à l’aspect bénévolat et convivialité, incarné par notre manifestation. On voulait donc que l’événement reste à taille humaine et soit fidèle à son idée de départ qui était le partage" raconte Renaud Bourjea;
- 280.000 euros de budget -
Consultée sur le sujet, l’assemblée générale réunissant les 400 adhérents du club a finalement donné son aval pour que le tournoi accentue ses efforts de développement, suivant en cela l’évolution "plus professionnelle" de la discipline au niveau international. Mais pas à n’importe quel prix.
Les bénévoles ont en effet posé un préalable : la garantie que la fidélité à certains principes de départ serait respectée. "Rassurez-vous, les joueurs qui participent ont bien conscience du fait qu’ils n’ont pas en face d’eux une entreprise dont l’unique but serait de générer de l’argent", explique Kévin Deconinck, président de 3B.
"Ce qu’ils voient tout de suite par contre, ce sont des bénévoles passionnés (ils seront 180 cette année, ndlr), qui vont les choyer pendant la durée de leur séjour et leur faire vivre une expérience unique. C’est ce modèle sur lequel on s’appuie et aucun autre. Les membres de l’association n’auraient pas souscrit à ce développement sans le respect de certains principes fondamentaux tels que la passion et le plaisir" ajoute le dirigeant de 3B
Reste que l’argent étant le nerf de la guerre, l’association s’est entourée de partenaires pour garantir son nouveau train de vie. La mairie de Saint-Paul, qui prête le site, est bien sûr l’un d’entre-eux.
Pour le reste, le budget s’établit comme tel : "un tiers de partenaires privés, un tiers de fonds publics et un tiers de ressources propres reposant sur les inscriptions et les buvettes", détaille Renaud Bourjea. Soit une enveloppe budgétaire totale de "280.000 euros", qui a permis au fil des ans de rendre le tournoi de plus en plus attractif en réinjectant les bénéfices effectués.
- 1.200 places assises sur le central -
Aujourd’hui, le central avec ses 1.200 places assises est en effet devenu un petit chaudron, qui communie avec les joueurs lors de night-sessions particulièrement enflammées.
Un spectacle retransmis en streaming live sur les réseaux sociaux et des images diffusées dans le monde entier, qui font la renommée actuelle de l’événement. "Ces lives nous donnent de la visibilité et contribuent à faire venir les partenaires ainsi que les meilleurs joueurs de la planète", confesse Renaud Bourjea
Il tempère toutefois l’affluence relevée. "On a fait des pics d’audience à 13.000 appareils connectés au même moment. Vous le voyez, les chiffres restent encore modestes, confidentiels d’une certaine manière. Mais on avance et c’est d’autant plus vrai que les téléspectateurs devant leur écran d’ordinateur ou de tablette se rendent compte à quel point ils ont affaire à un monde de passionnés qui leur renvoie de l’émotion."
Cette émotion n’est pour l’instant pas monétisable dans le sens où les images produites par l’organisation n’appellent pas de droits vendus à un tiers.
Mais au Brésil, la place forte du beach, des chaînes de télévision commencent à être impliquées dans le rachat de droits, des marques semblent quant à elle être intéressées pour communiquer autour des images produites.
Un business qui pourrait être lucratif à terme mais qui serait de toute façon contrôlé par l’ITF, laissant imaginer aux organisateurs réunionnais que ce n’est pas encore demain qu’ils pourront profiter de ces retombées.
En attendant, le tournoi n’en a pas vraiment besoin. Il s’apprête à battre son record de l’an dernier où vingt-et-une nations étaient représentées dans les différents tableaux. Mieux, avec sa dotation, il est en passe d’attirer les vingt meilleurs mondiaux, hommes et femmes, sur notre caillou.
Qui peut se targuer à la Réunion d’un tel plateau ? Personne.
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On est allé en spectateur, voir les dernières éditions, et c'était génial!
Une ambiance de feu et de fête
Allons mettre en l'air La Réunion!