Vaccination contre le papillomavirus : à 13 ans, elle crée une BD pour sensibiliser les jeunes à un sujet tabou à La Réunion

  • Publié le 21 novembre 2025 à 02:58
  • Actualisé le 21 novembre 2025 à 05:13
bd papilloma virus

Le samedi 14 juin 2025, Alhanna Nzossi, 13 ans – actuellement en 4ème au collège Raymond Vergès de La Possession – a remporté le concours BD-Stop-HPV organisé par le CHU de La Réunion et l'Agence régionale de santé. Sa bande dessinée en noir et blanc a une seule vocation : sensibiliser les jeunes à la vaccination contre le papillomavirus (HPV). Un sujet qui, selon elle, est encore trop tabou à La Réunion (Photos : sly/www.imazpress.com)

Promouvoir la vaccination, tel était l'enjeu de ce concours de bande dessinée pensé par la gynécologue réunionnaise Phuong Lien Tran.

Ouvert à tous les collégiens et collégiennes, il visait à sensibiliser les jeunes à la vaccination contre le papillomavirus (HPV), une infection sexuellement transmissible responsable de nombreux cancers chez les femmes (col de l’utérus, vagin, vulve) comme chez les hommes (pénis, anus, sphère ORL).

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- Alhanna Nzossi raconte sa sensibilisation contre le papillomavirus - 

L'histoire qu'a choisi pour sa bande dessinée Alhanna Nzossi, 13 ans, c'est celle "d'une fille qui a peur de se faire vacciner et qui demande l'avis de son papy", explique la collégienne. "Il lui explique que ce n'est pas dangereux et que cela va juste l'aider pour plus tard." Regardez.



"Quand les professionnels sont venus nous parler du projet et des HPV, cela m'a beaucoup inspirée", confie-t-elle à Imaz Press. "Tout le monde a peur de se faire vacciner et en allant demander des conseils ça m'a rassurée", dit la collégienne. Écoutez.

- Une rencontre avec le porte-voix du collectif Demain Sans HPV -

En 4ème au collège Raymond-Vergès à La Possession, Alhanna Nzossi a ainsi gagné un aller-retour vers l'Hexagone pour embarquer sur le voilier du skipper morbihannais Eliaz Morineau, le jeudi 9 octobre 2025. "Il m'a laissée faire un tour de bateau et m'a parlée de son projet et de sa maladie, de sa passion, de ses voyages sur la mer", raconte la jeune fille.

Eliaz Morineau "ne connaissait pas l'existence des HPV avant d'être touché. Désormais, son but est de répandre cette information aux personnes pour qu'ils ne vivent pas la même chose que lui", explique la collégienne. Écoutez.

Porte-voix du collectif Demain Sans HPV, Eliaz Morineau participe à plusieurs courses à bord de son voilier aux couleurs de la campagne. Après avoir été primé à la Spi Ouest-France, il se prépare actuellement à la Solitaire du Figaro. "Les HPV sont à l’origine de 6.400 nouveaux cas de cancers par an, un nombre qui a tendance à augmenter alors qu’il y a des moyens de prévention et de dépistage. Et plus tôt ils sont dépistés, plus la prise en charge est efficace", rappelle le marin à Ouest France.

- Le papillomavirus, un sujet encore tabou à La Réunion -

Alhanna Nzossi évoque également une rencontre avec un journaliste. Lequel lui a demandé "pourquoi on ne parle pas du papillomavirus à La Réunion".

Dans l'île, "c'est encore un sujet tabou, par rapport à l'éducation des parents qui n'aiment pas trop parler de cela à leur enfant", dit-elle.

Elle avoue elle-même, "on n'en parle pas beaucoup en classe". Écoutez.

À La Réunion, le cancer du col de l’utérus est plus fréquent et plus mortel que dans l'Hexagone. Malgré la campagne nationale de vaccination contre le papillomavirus, déployée dans les établissements scolaires, le taux de vaccination à La Réunion reste alarmant.

Actuellement, seulement 14,1 % des collégiens sont vaccinés, et en décembre 2024, moins de 7 % des élèves de 5ème avaient reçu leur dose de vaccin. Une défiance tenace ici comme ailleurs en France. Pourtant, en Australie où la recommandation vaccinale dans ce domaine date de 2007, cela a permis une chute importante des contaminations.

Le pays table même sur une quasi disparition du cancer du col de l'utérus "comme problème de santé publique" d'ici 2035.  C'est d'ailleurs ce modèle qui a inspiré la campagne française.

Il faut savoir que le papillomavirus est responsable de plusieurs cancers graves, notamment du col de l'utérus, du vagin, de la vulve, du pénis et de la gorge. La vaccination contre le papillomavirus constitue le moyen de prévention le plus efficace pour réduire les décès causés par ces cancers.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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