26 jours de grève de la faim pour pouvoir revoir sa fille en Inde, Huguette Bello intervient auprès de la préfecture

  • Publié le 29 août 2025 à 05:27
  • Actualisé le 29 août 2025 à 15:55
Grève de la faim de Moane Rosello : Huguette Bello interpelle le cabinet du préfet

Depuis début août, Moane Rosello, Réunionnaise qui a construit sa vie en Inde pendant plus de dix ans, est en grève de la faim. De retour à La Réunion depuis deux ans pour un problème de visa, elle se bat pour retourner dans ce pays où elle a dû laisser sa fille de cœur. Interpellé par Huguette Bello, présidente de l'Union des femmes réunionnaises (UFR), le conseiller diplomatique du préfet de La Réunion s’est entretenu avec le consul d’Inde. Selon la préfecture, "un accord a été trouvé pour lui permettre d’engager cette démarche, dont l’issue dépendra du respect des conditions légales fixées par les autorités indiennes, seules habilitées à prendre la décision" (Photo : UFR)

À la suite des échanges avec la présidente de la Région Réunion, "un contact direct a été pris par les services de la préfecture avec Mme Rosello pour lui proposer une prise en charge sociale", ajoute les services de la préfecture.

- Huguette Bello saisit le cabinet du préfet de La Réunion -

"Je suis partie voir Moane chez sa famille à Saint-Gilles les hauts. C'était une grande émotion", confie Huguette Bello à Imaz Press. La jeune femme aurait perdu beaucoup de poids.

"J'ai contacté le directeur de cabinet du préfet car nous ne sommes ni diplomate, ni dans les affaires étrangères", dit-elle. Elle ajoute : "nous devons être animés d'un sentiment de solidarité, d'écoute et de prise en considération".

"Cette personne (Moane – ndlr) est affaiblie, elle ne se nourrit que d'eau et dort très peu", s'inquiète Huguette Bello.

La présidente de l'UFR souhaite également que soit "dépêchée la déléguée aux droits des femmes, qu'elle se déplace car c'est une affaire entre la diplomatie indienne et le quai d'Orsay et nous nous sommes vraiment désemparés, désespérés".

"Tout le monde devrait s'inquiéter. On ne doit pas laisser quelqu'un mourir", interpelle-t-elle.

Le 25 août, le député Perceval Gaillard a également interpellé le ministère des affaires étrangères sur l'affaire de Moane Rosello.
"En 2024, le Consul Général de l’Inde à La Réunion, Bhupendra Singh, aurait reçu Mme Rosello et lui aurait indiqué qu’elle pourrait accéder au territoire indien à partir du 25 juillet 2025. Sans raison fournie, cette date n’a pas été respectée. Dès lors, Madame Rosello se trouve dans l’impossibilité de retourner en Inde, où elle a tissé un lien indéfectible avec une petite fille depuis son arrivée dans le pays en 2013. Bien que cette enfant ne soit pas adoptable, madame Rosello contribue intégralement à son entretien et à son éducation. Depuis deux ans, une mère et son enfant sont séparés", écrit-il.

- Moane en grève de la faim pour retrouver sa fille restée en Inde -

C'est en 2013 que Moane Rosello s'installe à Dehli, la capitale indienne, pour poursuivre ses études supérieures.

"L’Inde est le pays où j'ai construit mon identité et où j'ai fait la plus belle rencontre de ma vie : une petite fille qui avait 2 ans et demi à l'époque, dont je m’occupe intégralement depuis ces onze dernières années", confie la Réunionnaise à Imaz Press.

"Alors qu’elle apprenait à parler grâce à sa scolarisation, l’enfant a confié les supplices et maltraitances innommables qu’elle subissait de la part de membres de son entourage : violences physiques, sexuelles et soumission chimique. Près de 8 mois après notre rencontre, elle a demandé à ne plus jamais retourner auprès de ses bourreaux (…) J’ai choisi de ne pas trahir la confiance que cette enfant m’avait donnée et d’entamer des démarches afin que sa parole soit écoutée et respectée. C’est ainsi que je m’occupe de cette enfant depuis ces onze dernières années", détaille la Réunionnaise.

Si l'enfant n'est pas adoptable, et qu'il "n'a jamais été question de la faire quitter l'Inde, son pays natal", elle est aux yeux de Moane bel est bien sa fille.

Mais le Covid fait son apparition, et les démarches de renouvellement de visa sont stoppées. Dans le chaos de la pandémie, "je n'ai pas réussi à régulariser ma situation, et en 2023, j'ai dû rentrer à La Réunion".

Pendant près d'un an, Moane tente d'obtenir une carte OCI - Visa permanent. Mais en juillet 2024, le consulat l'informe qu'elle devra patienter jusqu'au 25 juillet 2025 pour pouvoir repartir vers l'Inde. "Aujourd'hui, je reste sans réponse, et j'ai brisé ma promesse auprès de ma fille, qui est hospitalisée", dit-elle.

Sa fille souffre en effet d'un syndrome post-traumatique complexe suite aux violences subies dans sa petite enfance.

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