Naïma Moutchou, Ministre des Outre-mer en visite à La Réunion à partir de vendredi prochain

  • Publié le 20 novembre 2025 à 13:06
  • Actualisé le 20 novembre 2025 à 13:33
La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou à sa sortie de l'Elysée le 22 octobre 2025. ( AFP / Ludovic MARIN )

Naïma Moutchou, Ministre des Outre-mer, sera en visite officielle à La Réunion, à partir du vendredi matin 28 novembre 2025 a appris Imaz Press. Il s’agira de son premier déplacement dans l'île depuis sa nomination le 17 octobre dernier. Le séjour devrait être de courte durée, puisque la ministre quitterait l’île dès samedi (Photo : AFP)

C'est en Nouvelle-Calédonie le 10 novembre dernier, qu'a eu lieu son premier voyage officiel en Outre-Mer, afin d'y évoquer l’avenir institutionnel de l’archipel, le report des élections provinciales et l’accord de Bougival.

"Nous allons d'abord donner la parole aux habitants. Cela donnera de la puissance à ce qui est discuté", a déclaré Mme Moutchou sur la chaîne Nouvelle-Calédonie la 1ère, au dernier jour de son déplacement dans l'archipel du Pacifique sud, le premier depuis sa nomination en octobre.

Initialement prévue après l'adoption d'une loi constitutionnelle, la consultation aura finalement lieu en amont, probablement en février, conformément au calendrier envisagé lors de la signature du texte en juillet.

Depuis, le texte a connu des revers avec notamment son rejet par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), le principal mouvement indépendantiste.

L'annonce de la ministre a été saluée par les non-indépendantistes. La visite de Naïma Moutchou "se conclut positivement", a réagi sur Facebook Virginie Ruffenach (Rassemblement-LR), pour qui la "consultation citoyenne envisagée fera des Calédoniens les véritables juges de paix".

"Le FLNKS ne veut pas, à ce stade, trouver un accord avec l'Etat et les forces politiques calédoniennes (...) Les autres forces ont donc fait le choix de soumettre l'accord de Bougival aux Calédoniens avant que le Parlement n'ait à adopter une loi constitutionnelle", a de son côté déclaré la cheffe de file des Loyalistes, Sonia Backès.

Selon elle, le FLNKS est par ailleurs "affaibli par le départ du Palika", qui a acté vendredi sa sortie définitive de l'alliance indépendantiste.

Le Palika, membre du FLNKS depuis 1984 et l'un de ses deux principaux partis avec l'Union calédonienne (UC), est en désaccord sur la ligne du Front depuis les émeutes meurtrières de 2024 et s'en était mis en retrait en août 2024.

Il lui reproche notamment l'intégration dans le Front de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) comme "outil de mobilisation", estimant que la CCAT a joué un rôle dans les violences de l'an passé.

La fracture entre les deux formations s'est accentuée avec l'accord de Bougival, validé par le Palika mais rejeté par le FLNKS. Le Palika devrait être suivi par l'Union progressiste mélanésienne (UPM) dont le congrès annuel se tient dimanche.

S'il contrôle la province Nord grâce à un jeu d'alliance, le Palika a perdu plusieurs mairies en 2020 et son poids actuel est difficile à quantifier dans un territoire n'ayant pas eu d'élections régionales depuis 2019.

- Crise économique -

L'inversion du calendrier a toutefois reçu les réserves du parti non-indépendantiste Calédonie ensemble, pour qui "une consultation référendaire" ne saurait contourner "une formation politique hostile à l'accord", mais doit consacrer "un consensus préalable".

Le mouvement met en garde contre un vote organisé sans accord global, rappelant "les événements du 13 mai 2024" et le référendum d'autodétermination de 2021, boycotté par les indépendantistes.

Le FLNKS, qui a rencontré Mme Moutchou à deux reprises sans participer aux réunions plénières, a de son côté réaffirmé vendredi que le "projet dit +de Bougival+ ne saurait constituer une base de travail, car il est contraire au processus de décolonisation".

"Toute tentative de passage en force sans le FLNKS risque d'entraîner le pays dans une instabilité durable", a-t-il averti dans un communiqué.

"Je ne ferai pas sans le FLNKS, à condition que le FLNKS ne fasse pas sans les autres", a répliqué Mme Moutchou.

Selon le ministère des Outre-mer, "l'engagement à poursuivre les discussions sur la mise en œuvre de l'accord" et le "lancement d'un plan de relance économique à la hauteur des défis du territoire" ont également été actés au cours de ce déplacement.

Mais aucune mesure nouvelle n'a été annoncée, alors que Naïma Moutchou était très attendue dans le territoire à l'économie exsangue depuis un an et demi.

Alors que la Nouvelle-Calédonie s'est lourdement endettée pour surmonter la crise, la ministre a jugé que la transformation d'une partie du prêt garanti par l'État (PGE) d'un milliard d'euros en subvention "n'est pas à l'ordre du jour".

"Clairement insuffisant", avait estimé le membre du gouvernement local chargé du budget, Christopher Gygès, alors que le taux d'endettement de la Nouvelle-Calédonie atteint 360% selon les autorités locales.

- Naïma Moutchou, nommée ministre des Outre-mer -

La députée Horizons Naïma Moutchou, 44 ans, ministre démissionnaire de la Fonction publique, a été propulsée à la tête du ministère des Outre-mer.

Née le 4 novembre 1980 à Ermont (Val-d'Oise) de parents modestes d'origine marocaine arrivés en France en 1961, Naïma Moutchou est la benjamine d'une famille de six enfants et a grandi à Eaubonne.

Après des études de droit à l'université de Cergy-Pontoise, puis d'Assas à Paris, elle exerce de 2010 à 2017 comme avocate au sein du cabinet Christian Charrière-Bournazel.

Engagée bénévolement auprès de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme de 2008 à 2017, elle s'enorgueillit d'avoir "fait condamner l'un des premiers cas de racisme anti-blanc".

En 2017, elle est élue députée du Val-d'Oise et prend rapidement du galon: première vice-présidente du groupe LREM en 2019, elle devient vice-présidente de l'Assemblée en juin 2022.

Elle a été réélue à ce poste après la dissolution et sa réélection, ne le délaissant que début octobre, à quelques jours de la composition du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, alimentant les rumeurs la donnant entrante.

Elle n'est restée que 14 heures ministre de la Fonction publique, avant la démission du gouvernement Lecornu 1 lundi.

En 2021-2022, Mme Moutchou était vice-présidente de la mission d'information sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l'Assemblée nationale.

Elle a également fait partie, en 2021, de la commission d'enquête sur la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane.

Lire aussi - Naïma Moutchou, une ancienne avocate marquée à droite nommée ministre des Outre-mer

www.imazpress.om avec AFP/redac@ipreunion.com

guest
5 Commentaires
parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mo
parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mo
8 minutes

Qu'on lui prépare des samoussas, bonbons piments, pistaches, un petit tour puis s'en va

Une macroniste avec de la poudre perlimpinpin

Membre inutile
Membre inutile
57 minutes

Pour quoi faire ? Un pipi dans l’eau pour essayer de monter le niveau de la mer ! Elle repartira comme elle venue et nous resterons une main devant et une main derriere

Aubras
Aubras
58 minutes

Un petit voyage sous les tropiques aux frais du contribuable et puis s'en va ! L'État se sait plus comment dépenser notre argent !

OBSERVATEUR AVISE
OBSERVATEUR AVISE
1 heure

On en a de la chance. La ministre va nous faire l'honneur de sa présence pendant 1 journée entière !!!
Ça montre le peu de considération que ce gouvernement a pour les territoires ultra marins.
Ce mépris c'est déjà lourdement fait sentir lors de la journée des élus d'outre mer à Paris où la ministre avait probablement mieux à faire que de rester toute la journée avec ces Maires qui avaient fait des milliers de kilomètres pour être là.
Mépris, manque de respect !!!
Décidément, la methode MACRON se poursuit et tout est fait pour favoriser la grogne au bénéfice des extrêmes.

St Benoit en difficulté
St Benoit en difficulté
1 heure

Si elle pouvait mettre de l'ordre dans la ville de St Benoit.