Selon le baromètre santé de Santé publique France, publié ce jeudi 11 décembre 2025, la santé des réunionnais est parmi les moins favorables comparée aux régions de la France hexagonale. Entre prévalence du diabète et de l’hypertension artérielle qui reste élevée, la santé mentale qui demeure également une priorité. Cette étude révèle des besoins importants en prévention et en promotion de la santé. Des progrès restent à accomplir, notamment sur l’adhésion à la vaccination. Cette étude révèle des besoins importants en prévention et en promotion de la santé (Photo : rb/www.imazpress.com)
En 2024, un peu plus de la moitié des adultes âgés de 18-79 ans (56,2 %) déclarent une santé perçue très bonne ou bonne. Cette proportion reste inférieure par rapport au niveau national (68,0 %).
À La Réunion, l’enquête a été menée du 19 février au 27 mai 2024 et 1.601 personnes échantillonnées ont répondu au questionnaire.
- Diabète : une prévalence toujours très élevée à La Réunion -
La Réunion demeure la région la plus touchée de France, avec une prévalence du diabète supérieure à celles des autres régions françaises. Les écarts sociaux restent marqués : les personnes moins diplômées et les retraités sont les plus concernés.
Selon le Baromètre Santé, à La Réunion, la prévalence du diabète était de 13,6%. En 2021, les données du baromètre a mis en évidence que 18% des adultes atteints d’un diabète à La Réunion étaient non traités pharmacologiquement.
La Réunion se situe parmi les régions présentant l’une des prévalences de diabète déclaré les plus élevées (12,6 %), un taux supérieur à celui observé au niveau national (7,1 %).
La prévalence du diabète déclaré est comparable chez les hommes (12,5 %) et chez les femmes (12,7 %). Elle augmente avec l’âge, allant de 3,4 % chez les 18-49 ans à 42,3 % chez les 70-79 ans.
Parmi les personnes atteintes d’un diabète à La Réunion, 85,1% déclarent avoir recours à un traitement pharmacologique. 10,6 % des adultes déclarant un diabète ont recours exclusivement à des mesures hygiéno-diététiques et que cette proportion est plus importante chez les personnes ayant été diagnostiquées depuis moins de 5 ans (près d’une personne sur cinq). De plus, un adulte sur dix diagnostiqué depuis moins de 5 ans déclare n’avoir recours à aucun traitement.
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La proportion d’adultes déclarant une HTA reste élevée. Des inégalités sociales importantes persistent : la prévalence augmente avec l’âge et est plus forte chez les personnes ayant un niveau d’étude inférieur au baccalauréat ou rencontrant des difficultés financières.
À La Réunion, 23,5 % des adultes âgés de 18 à 79 ans déclarent en 2024 avoir une HTA. La Réunion est classée 5 ème des régions avec la proportion d’HTA la plus élevée. Cette proportion est plus importante chez les femmes (26,3 %) que chez les hommes (20,1%). Elle augmente avec l’âge, allant de 3,8% chez les 18-29 ans à 68,0 % chez les 70-79 ans.
En effet, la proportion d’HTA déclarée est de 11,0 % chez les adultes ayant un diplôme supérieur au baccalauréat et de 30,7 % chez les adultes sans diplôme ou inférieur au bac. De même, 13,1 % des adultes se déclarant à l’aise financièrement déclarent une HTA contre 25,7 % des adultes déclarant une situation financière difficile.
Parmi les adultes déclarant avoir une HTA à La Réunion, 78,2 % déclarent avoir pris un traitement anti-hypertenseur dans les 12 derniers mois. Cette proportion varie selon l’âge, allant de 25,8 % chez les 18-39 ans à 89,9 % chez les 60-79 ans.
Le dépistage précoce de l’HTA constitue le premier maillon de la prise en charge des personnes hypertendues et permet ainsi de limiter les complications.
À La Réunion, 78,2 % des adultes déclarant une HTA disent avoir pris un traitement antihypertenseur dans les 12 derniers mois.
Il est donc important de renforcer le lien entre le dépistage opportuniste de l’HTA et le parcours de soins.
- Une santé mentale particulièrement préoccupante à La Réunion -
La Réunion présente les prévalences les plus élevées des épisodes dépressifs caractérisés (EDC) et des troubles anxieux généralisés de toutes les régions françaises avec des inégalités sociales très marquées.
18,3 % des adultes âgés de 18 à 79 ans ont vécu un EDC au cours des 12 derniers mois. Ce taux est le plus élevé parmi les régions françaises tous sexes confondus. La prévalence des EDC est plus élevée chez les femmes (21,4 %) que chez les hommes (14,7 %).
Chez les femmes, les proportions les plus importantes sont observées chez les 18-29 ans (28,8 %) et les 40-49 ans (29,2 %), tandis que chez les hommes, ce sont les 30-39 ans qui sont les plus concernés (20,7 %).
À la Réunion, les EDC sont plus fréquents chez les personnes ayant une situation financière perçue comme "difficile ou endettée" (27,7 %). Les prévalences des EDC sont, par ailleurs, plus élevées chez les étudiants / personnes en formation (29,1 %), inactives (hors retraités) (26,7 %) et au chômage (18,1 %), en comparaison aux personnes en emploi (16,7 %) et aux retraités (11,2 %). Les proportions sont plus fortes chez les femmes que chez les hommes.
Les ménages d’une seule personne (23,6 %), les familles monoparentales (19,4 %) déclarent plus d’EDC que les personnes vivant en couple que ce soit avec ou sans enfant.
Au cours des 12 derniers mois, 31,6 % des personnes concernées déclarent avoir consulté un professionnel.
Concernant les trouble anxieux généralisé (TAG), la proportion d’adultes âgés de 18 à 79 ans déclarant un TAG au cours des 12 derniers mois est de 8,1 %. La proportion est plus élevée chez les femmes (9,9 %) que chez les hommes (6,1 %).
46,8 % des adultes âgés de 18 à 79 ans déclarant un TAG au cours des 12 derniers mois ont consulté un professionnel au sujet de leur santé mentale au cours de l’année.
Des épisodes qui peuvent mener parfois à des conduites suicidaires. Les 18-29 ans sont les plus touchés (8,4 %), avec un taux à 11,4 % chez les jeunes femmes. Chez les hommes, la tranche des 60-69 ans affiche le taux le plus élevé (7,3 %) et affiche un écart comparé aux femmes (1,5 %). Les ménages composés d’une seule personne (7,5 %), les cadres et professions intellectuelles supérieures (8,8 %), et celles en difficulté financière (6,9 %) présentent les prévalences de pensées suicidaires les plus élevées.
À La Réunion, 6,5 % des adultes âgés de 18 à 79 ans déclarent avoir fait une tentative de suicide au moins une fois dans leur vie, un taux plus élevé que la moyenne nationale (5,4 %).
- Vaccination : une adhésion encore faible -
Avec plus de 7 adultes sur 10 favorables à la vaccination, La Réunion reste parmi les régions avec une faible adhésion à la vaccination.
La Réunion se situe parmi les régions où les 18‑79 ans expriment le plus de réticences à la vaccination. L’adhésion à la vaccination est plus basse chez les hommes (70,7 %) que chez les femmes (76,1 %) mais ne varie pas selon la classe d’âge.
La vaccination contre la Covid-19 recueillait le plus d’avis défavorables, 35,0 %, suivie de la grippe, 7,5%, et de la vaccination contre l’hépatite B*, 1,8 %.
Chez les personnes âgées de 65 à 79 ans, pour lesquelles les vaccinations Covid-19 et grippe sont recommandées, la proportion de réticences à la vaccination contre la Covid-19 est plus faible que chez les 18 – 64 ans (27,9 % contre 36,4 %).
En revanche, elle est plus élevée pour la vaccination contre la grippe (11,6 % contre 6,7 % chez les 18 – 64 ans).
- Le tabagisme en baisse à La Réunion mais le vapotage en hausse -
Près d’un quart des adultes de 18-79 ans déclarent fumer actuellement et 16,1 % sont fumeurs quotidiens. Les populations les plus vulnérables sur le plan socio-économique restent les plus concernées, entrainant des disparités en termes de morbidité et de mortalité.
En 2024 à La Réunion, la proportion d’adultes de 18 à 79 ans déclarant fumer actuellement (occasionnellement ou quotidiennement) est de 23,7 % (19,3% chez les hommes et 13,4% chez les femmes).
61,7 % des fumeurs quotidiens déclarent avoir envie d’arrêter de fumer. Parmi les fumeurs quotidiens, 21,8 % déclarent avoir fait une tentative d’arrêt d’au moins 7 jours au cours des 12 derniers.
Cette proportion d’adultes déclarant fumer quotidiennement est en baisse peut être mise en corrélation avec une hausse du vapotage dans l'île. En 2024 à La Réunion, 31,4 % des adultes de 18 à 79 ans ont déclaré avoir déjà expérimenté la cigarette électronique ou la puff (interdite chez les mineurs). Cette proportion est de 35,7 % chez les hommes et de 27,6 % chez les femmes.
La proportion d’adultes de 18 à 79 ans déclarant vapoter actuellement (occasionnellement ou quotidiennement) est de 3,5 %. La proportion de vapoteurs quotidiens est de 2,4 % parmi les adultes de 18-79 ans de la région.
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