Trois prévenus ont été condamnés ce vendredi 3 octobre 2025 par le tribunal correctionnel de Saint-Denis dans une affaire de trafic de stupéfiants entre l'hexagone et La Réunion. Deux jeunes femmes avaient servi de mules en 2024, tandis qu’un homme de 27 ans, déjà connu de la justice, recrutait et organisait les voyages. Les peines prononcées vont de trois ans, dont une partie aménageable, à cinq ans de prison ferme, assorties d’une lourde amende douanière (photo RB/www.imazpress.com)
Ce vendredi 3 octobre 2025, le tribunal correctionnel de Saint-Denis a condamné trois jeunes adultes impliqués dans un trafic de cannabis entre Orly et La Réunion. Les prévenus, deux femmes et un homme, comparaissaient pour des faits de trafic de stupéfiants, blanchiment et association de malfaiteurs commis entre juin et juillet 2024. Les douanes ont évalué la valeur de la drogue saisie à près de 300.000 euros.
La première prévenue, âgée de 21 ans et originaire de Paris, est interpellée à son arrivée à La Réunion le 21 juillet 2024. Dans ses bagages, les douanes découvrent près de 20 kilos de cannabis. En garde à vue, la jeune femme reconnaît les faits et dénonce ses complices, permettant aux enquêteurs d’ouvrir une information judiciaire.
Elle affirme avoir agi pour "gagner de l’argent facilement", sans connaître la quantité exacte qu’elle transportait. Placée sous contrôle judiciaire, elle était libre à l’audience.
- Des voyages rémunérés par l’argent sale -
Tania Gueye, 20 ans, a quant à elle accepté de transporter de la drogue en juillet 2024, après avoir été recrutée via les réseaux sociaux par Jonathan John Baptiste, surnommé "Franklin". Elle raconte avoir été scotchée avec les produits sur le corps, puis photographiée avant son départ. Rémunérée 3.000 euros, elle a livré la marchandise à La Réunion, avant de ramener de l’argent dans l'hexagone.
À la barre, elle tente de se rétracter, parlant de simples vêtements. Une version balayée par le tribunal visiblement agacé, qui souligne les incohérences et les preuves matérielles.
Derrière ces voyages, les enquêteurs placent Jonathan John-Baptiste, 27 ans, déjà connu de la justice avec neuf mentions au casier dont une pour trafic de stupéfiants qui relève la peine qu'il encourt à 20 ans d'emprisonnement. Surveillé au volant d’une BMW en région parisienne malgré ses faibles ressources, il a été confondu par ses six téléphones et ses notes précieusement conservées dans son téléphone qui ressemble à une liste à la Prévert de quantités, d'espèces et de ce qui ressemble à des commandes.
- Une liste à la Prévert retrouvée dans un de ses nombreux téléphones -
L’homme qui utilisait très souvent Moneygram pour envoyer et recevoir de l'argent reconnaît un rôle d’intermédiaire mais nie avoir organisé plusieurs voyages. "Vous n’avez pas de chance, les deux seules mules que vous auriez recrutées se sont faites attraper", ironise le président du tribunal.
La représentante du ministère public a requis des peines allant de trois à six ans de prison. Le tribunal a suivi en partie. La première mule a été condamnée à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis probatoire, une peine aménageable. Tania Gueye a écopé de trois ans de prison ferme, avec maintien en détention. Jonathan John-Baptiste a été condamné à cinq ans de prison ferme, également avec maintien en détention.
Les trois prévenus se voient en outre interdire de paraître sur le territoire réunionnais pendant cinq ans. Ils sont également condamnés solidairement à payer une amende douanière de 297.500 euros.
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