Contestation à Madagascar: le président dénonce une "tentative de coup d’Etat"

  • Publié le 3 octobre 2025 à 16:48
  • Actualisé le 3 octobre 2025 à 18:23
Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, le 31 janvier 2025 à Harare

Le président malgache Andry Rajoelina a estimé vendredi que le vaste mouvement de contestation en cours depuis le 25 septembre à Madagascar visait à "provoquer un coup d’Etat", dans une allocution diffusée sur son compte officiel Facebook.

M. Rajoelina a affirmé que la jeunesse, qui s’est mobilisée dans la rue était "manipulée" par des acteurs qu’il n’a pas identifiés clairement.

Le mouvement qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité s’est mué en une contestation plus large du pouvoir en place, des manifestants appelant désormais au départ du chef de l’Etat.

"Des pays et agences ont payé ce mouvement pour m’évincer (du pouvoir, Ndlr), pas par des élections, mais par profit, pour prendre le pouvoir comme dans d’autres pays africains", a-t-il déclaré, sans plus de précisions.

Le chef de l’Etat, 51 ans, a également pointé la responsabilité de certains "politiciens" dans cette crise.

"C’est après que le mouvement (de la jeunesse, Ndlr) a démarré que des politiciens ont abusé de cette situation pour mener un coup d’Etat et arriver à leurs fins et détruire le pays", a-t-il lancé, sans donner de noms.

Andry Rajoelina s’est dit prêt à dialoguer et a demandé aux forces de l’ordre de "faire revenir la paix".

Il n’a pas annoncé la nomination pourtant attendue d’un nouveau Premier ministre, après avoir limogé l’ensemble du gouvernement lundi pour tenter, sans succès, d’apaiser la colère des manifestants.

Après une journée de pause des manifestations dans la capitale jeudi, plusieurs composantes du mouvement (Gen Z, syndicats, etc) ont appelé à descendre dans les rues d’Antananarivo vendredi.

En plusieurs endroit de la ville, des groupes de manifestants étaient bloqués dans leur progression par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de grenades lacrymogènes.

- Appel à la grève -

La répression des manifestations ainsi que les violences ayant éclaté lors de pillages généralisés "perpétrés par des individus et des gangs sans lien avec les manifestants", selon l’ONU, avait fait au moins 22 morts et des centaines de blessés d’après un bilan de son Haut-Commissariat aux droits de l’homme lundi. Des chiffres contestés par le ministère des Affaires étrangères malgache.

L’ONG Amnesty International a estimé jeudi que le "droit de manifester pacifiquement (était) violemment attaqué".

Plusieurs syndicats, dont celui de la société nationale de distribution d’eau et d’électricité, ont appelé à la grève générale et l’opposition, dans une rare prise de position commune, a elle aussi demandé le départ de l’ancien maire d’Antananarivo et magnat des médias, Andry Rajoelina, 51 ans.

Installé une première fois au pouvoir par les militaires en 2009 à la suite d’un soulèvement populaire, il avait présidé une période dite de transition jusqu’en 2014, s’était ensuite mis en retrait avant de se faire élire en 2018 et réélire en 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition.

Malgré ses immenses ressources naturelles, Madagascar, ancienne colonie française devenue indépendante en 1960, figure encore parmi les pays les plus démunis au monde.

En 2022, près de 75% de sa population vivait sous le seuil de pauvreté selon la Banque mondiale. La corruption y prolifère aussi selon l’indice de l’organisation Transparency International qui place le pays au 140e rang sur 180.

AFP

 

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2 Commentaires
runglob9863
runglob9863
6 heures

Madagascar suit le même chemin diabolique que le Mali, Niger et Burkina Faso, avec La Russie derrière! Ce n'est pas n'importe quoi c'est la VERITE!

Jacky
Jacky
6 heures

Il se rappelle comment il est arrivé au pouvoir ? Qui l'avait payé ?