Transports sanitaires : les taxis veulent mettre la chaine de soin à l'arrêt pour dénoncer la nouvelle convention

  • Publié le 3 octobre 2025 à 18:16
Grève des taxis ,

Ce vendredi 3 octobre 2025, l'intersyndicale des taxis de La Réunion s'est réunie à Saint-Denis. Ils réclament des négociations rapides concernant la convention de transport sanitaire, alors que l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) aurait annoncé qu'aucune négociation ne serait envisageable avant mars 2026. Face à ce "mépris", les chauffeurs ont décidé de frapper fort en attaquant la chaine de soin dès lundi. En mai 2025, les conducteurs de La Réunion avaient obtenu l'engagement de la part de l'État et de la CGSS, d'une adaptation de la convention aux réalités locales (Photo sly/www.imazpress.com)

"Le 8 octobre, l'intersyndicale des taxis doit signer le protocole d'accord avec la caisse de La Réunion et le 31 octobre, les 481 sociétés de taxis qui représentent les 512 licenciés doivent s'adhérer à une convention que l'on n'accepte pas", lance Grégory Tréport, président de la fédération réunionnaise des artisans taxis (FRAT).

D'autant que "la note de service empêche toute discussion de mise en place de l'adaptation réunionnaise avant mars 2026", dit-il.

À La Réunion, l'intersyndicale des chauffeurs de taxis a obtenu le 20 mai 2025, des engagements de la part du préfet et de la CGSS.

- Les taxis mettent la chaine de soin au ralenti -

"La mobilisation commence lundi. On va attaquer la chaine de soin et proposer un service strictement minimum et cela sera généralisé sur toute l'île", prévient Grégory Tréport.

"Imaginez 521 licences de taxis conventionnés et 120 véhicules sanitaires légers, si vous enlevez les taxis, ils n'arriveront pas à absorber le manque", ajoute le président de la fédération réunionnaise des artisans taxis.

Pas de blocage, les taxis restent au parking mais "si on intervient sur la chaine de soin dès lundi à 6 heures, des patients ne pourront pas aller à leur centre et cela va être impactant", dit-il.

"Nous n'avons aucun plaisir à faire cela. Nous laissons la main au préfet et aux élus pour qu'ils fassent entendre la voix des taxis et amènent des solutions à cette problématique le plus rapidement possible", interpelle Grégory Tréport.

- Les chauffeurs de taxi dénoncent une tarification discriminatoire -

Les conducteurs dénoncent une "discrimination flagrante entre le forfait additionnel dans l'Hexagone qui est de 15 euros contre à peine 3 euros dans les DROM", comme indiqué dans la convention publiée au Journal Officiel le 8 août 2025.

"3 euros c'est du mépris total", s'indigne Grégory Tréport. D'autant que "la caisse de La Réunion a indiqué ne pas avoir été sollicitée pour définir un montant ou proposer une étude".

"L'Uncam justifie cette décision par un calcul savant qu'elle seules connait et estime que 3 euros c'est suffisant."

Pour l'intersyndicale, c'est oublier le coma circulatoire que connait La Réunion, les endroits reculés où vivent certains patients et oublier "que nous avons le plus fort taux de diabète de type 2". "Nous avons deux fois plus de centre de dialyse dans notre département que pour un autre département de l'Hexagone", cite-t-il en exemple.

- Un numérus clausus pour les taxis qui ne passe pas -

Autre point de crispation pour les chauffeurs de taxis, c'est que cette convention "prévoit la mise en place d'un numérus clausus qui conditionne le conventionnement des licences de taxis", explique Grégory Tréport.

La Sécurité sociale "évoquant une commission annuelle qui fera état de la demande pour conventionner des nouveaux taxis". Une aberration, "alors que le nombre de malades augmente".

À l'inverse "et certainement pour faire des économies, on nous impose de faire du transport partagé allant jusqu'à 8 personnes par taxis", s'insurge le président de la fédération réunionnaise des artisans taxis. Un dispositif qui va "rallonger les trajets, les temps d'attente et ce ne sera pas possible alors que les patients n'ont pas de rendez-vous en même temps", peste-t-il.

À La Réunion, le transport sanitaire en taxi représente plus de 500 taxis conventionnés et plus de 85.000 usagers par an, soit près d’un million de courses annuelles.

En France, la prise en charge des trajets des malades coûte 6,8 milliards d’euros à la Sécu, selon le ministère de la Santé.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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