Mayotte - Trafic de drogue

Affaire Roukia : fin de l'instruction en octobre

  • PubliĂ© le 4 septembre 2013 Ă  11:00
Mayotte

Selon France Mayotte Matin, le juge d'instruction du tribunal de Mamoudzou (Mayotte) Hakim Karki devrait refermer d'ici le mois d'octobre prochain le dossier Roukia. En janvier 2011, cette jeune Comorienne était retrouvée morte suite à une overdose avec de la drogue qui aurait été introduite par des forces de l'ordre à Mayotte. À noter que dans cette affaire, l'enquête va notamment mettre en cause Gérard Gautier, l'ancien patron du GIR (groupement d'intervention régional).

Après plus de deux ans d’instruction et de nombreux rebondissements, Hakim Karki s’apprêterait donc à refermer le dossier Roukia, ayant achevé sa mission, indique France Mayotte Matin. "Après avoir rassemblé tous les éléments de preuves, il aura alors, en octobre, trois possibilités. Soit il prononcera une ordonnance de clôture de l’instruction, soit une ordonnance de non lieu, soit une ordonnance de renvoi", précise le journal.

Ordonnance de renvoi, "qui paraît le plus probable puisqu’il y a eu mort d’une jeune femme", selon France Mayotte Matin.

Pour rappel, le corps sans vie de Roukia, visiblement abandonné à la hâte, avait été découvert le 15 janvier 2011 sur une plage déserte de Trévani, au nord-est de Mamoudzou, le chef-lieu de Mayotte. Agée de 18 ans, la jeune femme serait morte d’une overdose. Rapidement mis en cause, le petit ami de la victime, 39 ans au moment des faits, avait avoué s’être débarrassé du corps de Roukia, en compagnie d'une complice, le 14 janvier 2011. Il dit aussi l'avoir retrouvée morte à côté de lui le 13 janvier au matin et reconnaît avoir consommé de la cocaïne ou de l'héroïne avec elle le 12 janvier au soir.

Instruite par le juge Hakim Karki, l’enquête a connu de nombreux rebondissements, notamment avec la mise en évidence que la drogue provenait d'un stock que des gendarmes auraient fourni à des indics comoriens en situation irrégulière. Parmi les personnes mises en cause, Gérard Gauthier.

Ainsi, en juin dernier, alors que trois gendarmes, mis en cause dans un trafic présumé de stupéfiants, ont été placés en garde à vue à Mayotte, celle de l’ancien président du GIR et l’un de ses anciens collaborateurs n’a pas été prolongée dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, suite à une erreur de la doyenne des juges d’instruction.  Convoqués ensuite à Mayotte par le juge d'instruction Hakim Harki le 1er juillet, les deux hommes ne se sont pas présentés au commissariat de Mamoudzou, pour cause de troubles psychiatriques.

Par ailleurs, entre temps, le colonel Thomas Bourgerie, commandant à Mayotte, demandait au procureur de la République, Philippe Faisandier que l’affaire soit dépaysée, note France Mayotte Matin. Si la demande a été acceptée par le Parquet, la cour de cassation a, pour sa part, refusé après une montée en pression de l’ensemble des avocats travaillant sur ce dossier, souligne encore le journal.

À noter également que France Mayotte Matin avait publié en janvier 2013 plusieurs documents classés "confidentiel défense" et prouvant que des gendarmes à Mayotte entretenaient des liens étroits avec certains de ces "tontons" (le nom donné aux indics). Pour sa part, Imaz Press Réunion a publié en avril des extraits de procès verbaux des auditions des gendarmes mis en cause reconnaissant avoir remis de la drogue en circulation par le  biais de "tontons".

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