Mayotte - De la drogue remise en circulation par des gendarmes

Affaire Roukia - Le secret défense ne sera pas levé

  • Publié le 7 mai 2013 à 07:09

Le secret défense ne sera pas levé dans le dossier Roukia, cette jeune fille morte d'une overdose en janvier 2011 à Mayotte. La décision a été prise par La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) le 18 avril et publié le vendredi 3 mai par le Journal officiel, indique le Journal France Mayotte de ce lundi 6 mai. Selon plusieurs éléments de l'enquête menée par le juge d'instruction chargé de l'affaire dans l'île aux parfums, c'est de la drogue remise en circulation par des gendarmes qui pourrait être à l'origine du décès de la jeune fille. D'où la demande du magistrat instructeur de lever le secret défense sur des documents susceptibles d'avoir un rapport avec ses investigations pour "importation et détention de stupéfiants, aide à l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'étrangers à Mayotte".

Il revient maintenant au ministre de l'Intérieur, Manul Valls de suivre ou non l'avis de la CCSDN. Les quelque 210 avis de cette commission indépendante ont été suivis dans la quasi-totalité des cas par les autorités concernées (Elysée, Matignon, Défense, Intérieur ...), souligne le site lefigaro.fr.

La CCSDN avait été saisie pour avis les 6 mars et 2 avril par le ministre de l'Intérieur. Manuel Valls avait été lui saisi le 11 janvier 2013 par Hakim Karki, juge d'instruction au tribunal de grande instance de Mamoudzou, chargé d'une information judiciaire ouverte pour "importation et détention de stupéfiants, aide à l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'étrangers à Mayotte".

Ce dossier, dit "affaire Roukia", porte le prénom d'une jeune Comorienne décédée en janvier 2011 d'une overdose avec de la drogue qui aurait été introduite par des forces de l'ordre à Mayotte, note de son côté l'agence France presse (AFP).

L'enquête, instruite par le juge Hakim Karki, a connu de nombreux rebondissements, notamment avec la mise en évidence que la drogue provenait d'un stock que des gendarmes auraient fourni à des indics comoriens en situation irrégulière. France Mayotte Matin avait d'ailleurs publié  en janvier 2013 plusieurs documents classés "confidentiel défense" et prouvant que des gendarmes à Mayotte entretenaient des liens étroits avec certains de ces "tontons" (le nom donné aux indics). Pour sa part, Imaz Press Réunion a publié en avril des extraits de procès verbaux des auditions des gendarmes mis en cause reconnaissant avoir remis de la drogue en circulation par le  biais de "tontons".

Le 21 février, la chambre criminelle de la Cour de cassation avait rejeté la requête déposée par les quatre mis en cause demandant le dessaisissement du juge Karki. Interrogé en mars par Imaz Press Réunion, le procureur de Mayotte, Philippe Faisandier, avait déclaré "j’attends que le juge d’instruction communique le dossier pour qu’on le clôture. Ça fait plus de deux ans qu’il est en cours. Je crois que beaucoup d’investigations ont été faites et il est temps qu’on juge cette affaire et que la famille soit au courant, qu’elle ait droit au procès. Je suis impatient que ce procès se tienne".

 

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2 Commentaires
Zut
Zut
10 ans

Mayotte, Mayotte, Mayotte!... Entre rites funéraires étranges, trafics de drogue, lois des cadis traditionnels, exploitation humaine et kossas kossas, jeunesse perdue à la Réunion, ah Mayotte, Mayotte... Que n'es-tu pas restée pleinement comorienne comme tes frères et soeurs...

barbe noire
barbe noire
10 ans

agresse lucie ibrahime deja a majicavo. mais pour qui ils se prennent ils attendent quoi??? heu faut dénoncer tout ça.