Le cyclone tropical Garance a fait d'importants dégâts sur l'île. Les exploitations agricoles ont été durement touchées et sont "en grande partie détruites", s'alarme la chambre d'agriculture. Son président assure qu'il va demander "la mise en place, urgente, de la procédure de Calamité agricole". Nous publions le communiqué ci-dessous. (Photo : sly/www.imazpress.com)
Comme on le craignait, le cyclone tropical intense Garance a touché l’île de plein fouet occasionnant des destructions et dégâts sans précédent. A ce stade, ce sont plusieurs milliers d’exploitations qui ont été anéanties.
Dès cet après-midi, nous allons rencontrer en urgence la ministre de l’agriculture à Paris et l’interpeller sur plusieurs dispositifs prioritaires en soutien au monde agricole.
Alors que nos agricultrices et agriculteurs se relevaient enfin des conséquences de Belal et d’une sécheresse majeure, notre territoire a été directement impacté par le cyclone Garance ce vendredi, en matinée.
Selon nos premières informations, venues des différentes micro-régions, ce sont des paysages de désolation que le météore a laissé suite à sa traversée de l’île du Nord-Est au Sud-Ouest.
C’est avant tout un message de courage et d’espoir que je souhaite adresser à l’ensemble des Réunionnaises et Réunionnais mais aussi à nos amis agriculteurs et transformateurs quel que soit leur filière de production.
En ces moments de grande détresse et de découragement, il nous faut rester solidaires et garder courage pour pouvoir, demain, se relever.
La Chambre d’agriculture de La Réunion, votre chambre, est et restera à vos côtés dans cette nouvelle épreuve climatique qui a meurtri notre île.
Calamité agricole et Catastrophe naturelle en urgence et un système à repenser
Dès cet après-midi, nous allons rencontrer en urgence la ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, Annie Genevard.
Il est dans un premier temps primordial qu’elle puisse se rendre dans les prochains jours à La Réunion, aux côtés de son homologue d’Etat chargé des Outre-mer, Manuel Valls.
Rencontrer les exploitants, prendre le pouls des difficultés qui s’annoncent est capital pour la bonne compréhension des besoins urgents de nos planteurs, éleveurs, horticulteurs mais aussi nos apiculteurs, maraîchers et arboriculteurs.
Dans le cadre de cet entretien, je demanderai la mise en place, urgente, de la procédure de Calamité agricole pour l’ensemble du territoire ainsi que la reconnaissance, dans les prochains jours, de l’état de catastrophe naturelle.
L’objectif : indemniser au plus vite, dans les prochaines semaines, les agriculteurs et permettre la survie des exploitations d’ores et déjà privées de trésorerie.
En parallèle, j’appuierai pour le paiement immédiat des aides attendues et consécutives à la Calamité Belal.
Les agriculteurs réunionnais n’attendront pas une nouvelle fois des démarches et délais à rallonge mais des actions claires et efficaces.
La Chambre demande également le gel des échéances bancaires, la mise en place de prêts et d’aides à la trésorerie ainsi que l’exonération des charges fiscales et sociale.
Je porterai aussi une demande de modification rapide des conditions d’éligibilité aux aides, notamment, à travers les taux de perte qui excluent beaucoup trop de nos exploitants. Face à ce cumul d’aléas et de calamités, il nous faut désormais repenser tout la procédure d’accompagnement et d’indemnisation.
Dans ce défi qui se profile, nous travaillons de concert avec les Chambres d’agriculture France, dont le président, Sébastien Windsor, sera à nos côtés sur l’île dès ce week-end.