Un défi hors normes

Alain Joineau, le sportif "fou" affronte les vents glacials de l'Antarctique

  • Publié le 13 décembre 2022 à 02:58
  • Actualisé le 13 décembre 2022 à 10:21

Alain Joineau, particulièrement connu à La Réunion pour être un grand défenseur du Paris Saint-Germain, a décidé de se lancer un pari complètement fou, celui de participer au marathon de l’Antarctique. Un défi que le quinquagénaire affrontera à partir de ce mardi 13 décembre au pôle Sud. Il est le seul Réunionnais, et même seul Français, à s’élancer.

Mais ne serait-il pas un peu fou me direz-vous ? Si, lui-même le dit en rigolant. Un peu fou mais surtout plein d’ambition et en recherche de défi que peu de personnes oseraient affronter.

« J’essaye de faire des marathons insolites dans ma vie », nous dit-il. Pour être insolites, ils le sont. Mais sur le panel de courses qu’il a fait, il reconnaît que cet Ice marathon sera certainement le plus difficile.

Lors de cette course hors normes, seuls 59 participants ont décidé de tenter l’aventure. La faute à un prix excessivement élevé – près de 15.000 euros d’investissement pour le Réunionnais, mais surtout pas le climat de ce marathon.

- Courir par -20 degrés -

Le départ de l’Ice marathon devrait être donné ce mardi, sauf si le climat est trop mauvais. Alain s’élancera donc pour un marathon de 42 kilomètres dans le froid glacial de l’Antarctique, non loin des manchots.

« Au minimum l’été, il fait entre -20 et -45 degrés », précise Alain. « Il faut se méfier du vent, parfois tourbillonnant », ajoute-t-il.

Pour affronter ce marathon, Alain se prépare depuis des mois. Renforcements musculaires, entraînement en chambre froide, cryothérapie, trail et surtout préparation mentale. « Il arrive toujours quelque chose à un moment de la course et là il faut être fort dans sa tête, penser à des choses positives et ne jamais rien lâcher. »

Car affronter les vents glacés de l’Antarctique ne se fait pas à la légère. « On a un équipement particulier avec des baskets et par-dessus des scratchs avec des pointes comme les alpinistes pour accrocher la neige et les glaces à 700 mètres d’altitude. »

Autre matériel obligatoire, « nous devons avoir deux couches de vêtements en bas, trois paires de gants, des lunettes antibuée de ski, une cagoule », précise le sportif. « Moi j’ajoute également du papier journal sur moi pour qu’il boit la transpiration. » « J’emmènerais le JIR ou le Quotidien », dit-il avec humour.

Si un marathon se court généralement en quelques heures, Alain ne se fixe pas de temps pour celui-là, seulement arriver avant la deadline de 10 heures 30 de course. Et surtout arriver entier à la ligne d’arrivée. Pour la petite anecdote, Alain nous a confié que lors de son inscription, l’organisation a fait signer une décharge aux coureurs, se dédouanent de toute responsabilité en cas de pertes des doigts ou d’orteils.

Fort heureusement lors de la course, des points de ravitaillement chaud sont prévus. De plus, pour assurer la sécurité des sportifs, un médecin les suit en moto-neige.

- Il court pour la bonne cause -

Si Alain a décidé de se lancer ce pari fou, ce n’est pas seulement pour lui. Le Réunionnais reversera le prix de sa participation à une association de recherche pour le climat.

Mais surtout, Alain Joineau a décidé de courir pour Tiago, ce petit enfant de l’Éperon, atteint d’une malformation cardiaque découverte à sa naissance. À un mois de vie seulement, le petit a été placé sous sonde nasogastrique, sous traitement et en hospitalisation à domicile. À deux mois de vie à peine, le bébé s’envole vers Paris pour l’hôpital Necker afin d’y subir une opération. S’en suivent alors des mois de galère, de soins, de stress pour les parents et de médication pour un si petit bonhomme.

Si aujourd’hui Tiago se sent mieux et est rentré à La Réunion, il reste sous surveillance. Malheureusement pour les parents, les frais médicaux et les produits pour leur petit coûtent très cher.

C’est d’ailleurs pour cela qu’Alain a décidé de courir pour lui.

- Alain n’en est pas à son coup d’essai -

Si ce marathon dans l’Antarctique parait complètement dingue, pour Alain, participer à des courses plus folles les unes que les autres est une passion.

Il y a deux ans déjà, le sportif avait participé au semi-marathon du lac Baïkal en Sibérie, avec une deuxième place derrière le Russe. Ce lac étant considéré comme le lac le plus profond du monde.

Une année auparavant, Alain Joineau s’était rendu en Corée du Nord pour le marathon de Pyongyang. « Je recherche les marathons les plus insolites au monde. » « J’aime les défis, tous les défis sportifs depuis mon plus jeune âge », dit-il.

Si bien qu’Alain ne compte pas s’arrêter en chemin. Alors que ce marathon n’a pas encore commencé, le sportif fou se voit déjà affronter l’Ouzbékistan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et le Kazakhstan en faisant cinq semi-marathons en cinq jours, ou participer à une course en kilt.

Ce qu’il aimerait aussi, c’est pourquoi pas participer au marathon de la Vallée de la mort aux États-Unis. Peut-être rencontra-t-il, Ludovic Chorgnon, un autre amateur Réunionnais des défis hors normes.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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