Agriculture

La résistance continue contre la mouche des fruits avec l'augmentorium

  • Publié le 13 octobre 2022 à 12:44
  • Actualisé le 13 octobre 2022 à 12:49

Ce mardi 11 octobre, la Fédération départementale des groupement de Défense contre les Organismes nuisibles (FDGDON) a présenté un moyen de lutte contre la mouche des fruits : l'augmentorium. Il s'agit là d'un piège pour lutter contre cette mouche doit permettre de limiter l'impact des cultures pour les producteurs de fruits et légume. En partenariat avec le Département de La Réunion, un atelier chantier d'insertion pour la fabrication d’augmentoriums pour les professionnels et les particuliers va être mis en place. "Pour qu’elle soit efficace, la lutte doit être collective", indique Serge Hoareau, vice-président du Département délégué à l’Agriculture. Nous publions ci-dessous le communiqué du Département. (Photos : Département Réunion)

Bactrocera dorsalis. C’est le nom de l’ennemi public numéro 1 des producteurs de fruits et légumes à La Réunion. « Cette variété de mouche constitue un véritable fléau, à l’origine de perte importante pouvant aller jusqu’à 20% de la production d’agrumes. Dans un verger de mangues elle peut atteindre 60%, voire 100% pour les courgettes. Les fruits et les légumes piqués par les femelles sont infestés de larves qui se nourrissent de la pulpe et qui pourrissent » témoignent Edwige et Simon Hoareau, qui exploitent 4 hectares de champ d’agrumes dans les hauts de Petite-Île. C’est dans son verger, que la résistance s’organise chez les agriculteurs de la FDGDON 974 (Fédération Départementale des Groupement de Défense contre les Organismes Nuisibles), venus nombreux participer à une Journée technique sanitaire. 

A cette occasion, tous les moyens de lutte biologique mis en place dans les cultures depuis 2019 ont été présentés. En plus des pièges de surveillance méthyl eugénol, utilisant l’attractif sexuel pour les mâles (phéromone) ; des attractifs alimentaires comme la levure alimentaire attirant les mâles et les femelles ou encore l’application du bio-contrôle, c’est surtout l’utilisation d’augmentorium qui a fait l’objet de toutes les attentions hier à Petite-Île. Les explications de Thierry Hoareau, président de la FDGDON : « Un augmentorium est une structure fermée dans laquelle on dépose les fruits infestés, ramassés au champ. Les nouvelles mouches qui émergent sont emprisonnées et vont mourir dans la structure, tandis que les micro-guêpes parasitoïdes qui tuent les larves et les mouches peuvent aller et venir, à travers un filet à la maille adaptée. D’où le nom de cet outil qui favorise l’augmentation de la population de parasitoïdes. Il n’est pas doté de fond pour permettre au jus des déchets, de décanter dans le sol. Lorsque l’augmentorium est plein, on le laisse 15 à 20 jours au soleil et son contenu peut être utilisé comme compost ».

Ayant pris part activement à une démonstration de l’installation du nouvel augmentarium dans le verger du couple d’agriculteurs Petite-Ilois, le 1er Vice-président du Département délégué à l’Agriculture, Serge Hoareau a précisé qu’en partenariat avec la FDGDON, « Le Conseil départemental a décidé de lancer l’expérimentation d’un atelier chantier d’insertion (ACI) pour la fabrication d’augmentoriums à destination, aussi bien des professionnels que des particuliers. Pour qu’elle soit efficace, la lutte doit être collective ». Les 2 modèles présentés à Petite-Île sont fabriqués dans le cadre de l’ACI (7 personnes) mené par l’association ADASE, sélectionnée suite à un appel à projets. Pour Serge Hoareau, « À travers ce projet, le Département allie sa compétence agricole à sa compétence sociale ».

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Le modèle d’augmentorium d’une capacité de 1m3, réservé aux agriculteurs, coûtera 158 euros, au lieu de 358 euros (coût de fabrication), grâce à une aide du Département (200 euros). 

Pour sa part, le modèle « poubelle » de 80 litres est destiné à tout public. Son coût de fabrication est de 42 euros, mais grâce à une aide départementale (27 euros), son prix au consommateur est de 15 euros. Le concours financier du Département sur cette opération, s’élève à 100 000 euros.

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