Du 18 au 27 novembre prochains, la première édition du Blues Maron Festival fera résonner le blues et le maloya du nord au sud de La Réunion. Deux expressions musicales différentes et pourtant tellement similaires dans les ressentis car tirant leurs origines du même continent : l’Afrique (Photos : Blues Maron Festival ).
Un festival inédit que le Blues Maron Festival, premier du nom qui se déroulera du 18 au 27 novembre, et dont le lancement sera donné à Saint-Paul, ville d’art et d’histoire mais aussi terre des talents et des créativités. Pendant une dizaine de jours, blues et maloya fusionneront autour de valeurs que sont la mixité, l’unité et le vivre-ensemble à travers une programmation riche et diversifiée s’étalant de Saint-Pierre à Saint-Denis en passant par les Avirons, l’Étang-Salé, Grand Bois et bien sûr Saint-Paul où Ziskakan, Tao Ravao et Vincent Bucher donneront le coup d’envoi du festival à Gran Kour.
Jusqu’au 27 novembre, le public pourra (re)découvrir deux styles musicaux différents mais aux origines africaines communes à travers 5 concerts regroupant pêle-mêle Alabama Mike & Guests, Eric Triton, Lowland Brothers, Dégadézo, Taboo, Saodaj, Master Joce Band, Kat Riggins, Zanamari Baré… Tous se retrouveront pour une représentation finale au Zinzin histoire de mieux « abroger les frontières ». À noter deux résidence d’artistes les 23 et 24 novembre ainsi que le tournage d’un documentaire destiné à mettre en lumière d’un côté le blues, mondialement reconnu et de l’autre le maloya inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco depuis le 1er octobre 2009.
« Notre mission liée au devoir de mémoire est essentielle car nous devons constamment faire vivre la mémoire et le combat héroïque de nos ancêtres esclaves et marons.
Il s’agit de l’une des pierres angulaires de nos actions culturelles sur la commune qui entend jouer pleinement son rôle de passeur de la mémoire », indique Suzelle Boucher, première adjointe au maire de Saint-Paul Emmanuel Séraphin, et par ailleurs déléguée aux affaires culturelles qui voit en ce festival une façon de tisser un lien « entre notre héritage et nos héritiers » et d’unir deux peuples séparés par 16 000 kilomètres.
Un projet également cher à la Région car favorisant l’ouverture de La Réunion sur le monde. « Je n’ai aucun doute sur le succès de ce festival qui en appelle d’autres, souligne Frédéric Mayo vice-président de la Région Réunion. Ce projet m’a tout de suite plu parce qu’il existe une similitude entre ces deux belles musiques de l’âme. De leur rencontre, naîtra forcément quelque chose de beau et de porteur d’espoir pour la population ».
Quant à Gilbert Payet, président de l’association Blues Maron, à l’origine du projet, difficile pour lui de cacher sa fierté : « Avec le peu de moyens dont nous disposions, nous avons réussi à faire venir des pointures qui jouent tant au national qu’à l’international.
Mais on prône aussi l’ouverture du blues péi avec Taboo, Dégadézo et Mister Joce Band. Tout cela dans le but de partager la culture avec le plus grand nombre. D’ailleurs l’an prochain, nous espérons étendre le festival à l’Est et dans les hauts de l’île ».
Notez donc bien dans votre agenda le Blues Maron, véritable festival de rencontres et de partage de notes, de mots, mais surtout d’histoire et de culture.
Blues Maron mèt la Réunion en lèr
Fondée en 1920, Blues Maron est une association loi 1901 ayant pour principal objectif de mèt en lèr le patrimoine culturel de La Réunion - outre le maloya - au travers d’échanges culturels tels que proposés par Blues Maron Festival, initié par Gilbert Payet, militant culturel et amoureux du blues et du maloya.
« On se bat pour la promotion de notre culture et je crois fermement que pour faire connaître notre maloya au dehors, il faut partager et rencontrer des gens. Notre île s’est construite sur la base d’un mélange de cultures issues de différentes nations, ce qui fait de nous aujourd’hui un peuple d’ouverture toujours prêt à partager ».
Le mot de Zanmari Baré
« Maloya na son lidentité prop’, un musique noire, un façon chanter, d’exprimer, d’exister ! Gramoun Lélé, le Rwa Kaf, cé domoun la mark a mwin. Et pourtant, le plus marrant cé que mwin la conu le blues avant le maloya et mi té veu absolument comprendre. Zordi, mi viv’ mon maloya et so manké, dan mon manièr chanté, néna forcément une influence blues, noire, africaine. Komen nou sa mélanz tou sa dan un seul marmite Blues Maron Festival ? Lé possib car kan deux chanteurs i bute ensemb’, forcément i don’ un nafèr ».
Le programme
- Vendredi 18 novembre, à partir de 20h à la maison Gran Kour (Saint-Paul) : Ziskakan + Tao Ravo + Vincent Bucher
- Samedi 19 novembre, à partir de 20h, à la Cité des arts (Saint-Denis) : Alabama Mike & Guests + Eric Triton
- Mardi 22 novembre, à partir de 19h à la salle Georges Brassens (les Avirons) : Lowland Brothers + Dégadézo + Taboo
- Vendredi 25 novembre, à partir de 21h au Kerveguen (Saint-Pierre) : Alabama Mike & Guests + Saodaj + Master Joce Band
- Samedi 26 novembre, à partir de 20h au théâtre des Sables (L’Étang-Salé) : Kat Riggins + Zanmari Baré
- Dimanche 27 novembre, à partir de 19h au Zinzin (Grand-Bois) : Zembrocal Blues avec tous les artistes du festival
Info billetterie :
www.bluesmaron.com
www.monticket.re
• La maison Serveaux, prend ancrage dans le milieu culturel
De par son style architectural, la maison Serveaux, bâtiment emblématique du centre-ville et construit de 1945 à 1948, accueille le pôle culturel de la collectivité ainsi que de nombreux artiste réunionnais, toutes disciplines confondues (arts plastiques, théâtre, danse, musique…) dans les espaces situés dans les jardins et dans une salle d’expositions et de rencontres.
Des tableaux de l’artiste Waroox y ont été installés pour mettre en valeur la destinée future de la maison Serveaux en tant que Maison des pratiques amateurs. Le mois dernier, dans le cadre de la Somèn Kréol, Waroox avait déjà réalisé une fresque en compagnie des jeunes de l’École de la 2e chance. Une façon pour la bâtisse emblématique de s’ancrer davantage dans le milieu culturel saint-paulois.
vw/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com