Philippe Vigier défend "un effort budgétaire global"

Outre-mer : le gouvernement "ne doit pas garder une vision néo-coloniale" préviennent les élus ultramarins

  • Publié le 7 novembre 2023 à 14:24
philippe vigier

Ce lundi 6 novembre 2023, l'Assemblée nationale doit examiner les crédits de la mission outre-mer du projet de loi de Finances pour 2024. Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale fin octobre, le ministre délégué chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, a fait valoir des crédits en hausse alloués aux missions de son ministère, notamment en matière d'accès au logement et à l'eau. De leur côté, les députés des territoires ultramarins regrettent un manque d'ambition du projet de loi de finances. (Photo photo RB/www.imazpress.com)

Si le gouvernement défend des moyens en plus, les députés ultramarins estiment que les spécificités ultramarines ne sont pas suffisamment prises en compte.

C'est d'ailleurs en ce sens que les élus ont déposé plusieurs amendements qui proposent 60 millions d’euros pour l’aide alimentaire, l’augmentation de 2 millions d’euros, le fond de continuité territoriale pour améliorer la mobilité des habitants ultramarins, la priorisation de l’affectation locale 1 million d’euros pour la prise en charge des frais de transport des parents d’enfants malades soignés en Métropole.

Ce sont, en tout, 407 amendements qui ont été déposés.

- "Il faut reconnaître la singularité des territoires ultramarins" -

Lors des débats à l'Assemblée nationale, le député Réunionnais Perceval Gaillard a interpellé le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier.

"Soit vous avez pris conscience de cette situation dramatique dans laquelle on vit et dans ce cas vous prendrez compte des amendements pour rattraper ce qui n'a pas été fait depuis des années, soit vous gardez cette vision néo-coloniale et donc nous saurons tirés les conséquences", a lancé le député.

Philippe Naillet, député, a lui aussi interpellé le ministre. Il est venu lui rappeler les enjeux que connaissent les Outre-mer et les défis à relever.

Le député a souligné que la mise en œuvre de "toute politique publique efficace passe par cette double reconnaissance de la similarité et de la singularité des territoires ultramarins".

"Monsieur le Ministre, pour terminer, à plusieurs reprises vous avez mis en avant l’effort qui est fait. Je vous ai rappelé les enjeux, les défis que nous affrontons sur nos territoires alors permettez-moi pour terminer de citer un auteur "le vrai courage c’est de voir le devoir avant l’effort".

Au cours de la soirée il a également rappelé que le sujet du logement social à La Réunion est "une bombe à retardement".

À ces deux interpellations, Philippe Vigier, ministre des Outre-mer a répondu : "on a fait des efforts pour la continuité territoriale et j'entends bien ce qui n'a pas été fait mais je ne veut pas porter le fardeau que ce que les autres n'ont pas pu faire".

- Philippe Vigier défend "un effort budgétaire global" -

"Un effort budgétaire global" dans la continuité de la politique menée depuis 2017 en direction des Outre-mer, c'est ce qu'a défendu Philippe Vigier lundi 30 octobre, en fin de journée, devant les députés de la commission des lois.

Auditionné à l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen de la partie "dépenses" du projet de loi de finances pour 2024, le ministre délégué chargé des Outre-mer a défendu un budget en hausse de 4,4 % en autorisations d’engagements (7% hors l'inflation) et de 2% en crédits de paiement.

Le ministre a notamment souligné "un effort significatif sur le logement", avec 70 millions d'euros dédiés dans la mission "Outre-mer" du projet de loi de finances.

Le crédit d'impôt dédié à la réhabilitation du parc social en Outre-mer sera aussi étendu hors quartiers prioritaires de la politique de la ville, a-t-il précisé.

Philippe Vigier a également souligné l'attention particulière portée à la problématique de l'accès à l’eau.

Pour ce qui est de l'aide à la mobilité en lien avec le développement économique des territoires ultramarins, il a fait valoir une rallonge de 23 millions d'euros des moyens de la continuité territoriale, destinés à augmenter la part des personnes éligibles à cette aide.

Lire aussi - "Quand je pourrai faire je ferai et quand je ne pourrai pas je ne ferai pas", déclare Philippe Vigier

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2 Commentaires
JEAN CLAUDE FABRE
JEAN CLAUDE FABRE
2 ans

Il faut que les territoires domiens acceptent d'évoluer dans une néo économie par l'abandon de privilèges locaux, séquelles persistantes d'un cadre néo colonial.

Missouk
Missouk
2 ans

Décidément la Réunion est une belle destination touristique, surtout à l'approche de l'hiver dans l'hexagone! Préparons samoussas, bonbons piments et ti punch péi, les ministres défilent!