Enseignants mutés en métropole

Camping au Rectorat

  • Publié le 6 avril 2010 à 12:00

Les 40 enseignants stagiaires mutés en métropole pour la prochaine rentrée ont entamé une grève illimitée ce mardi 6 avril 2010 à l'appel de la Fédération syndicale unitaire (FSU) et ont décidé d'occuper les locaux de l'Académie jusqu'à "obtenir satisfaction". Une délégation menée par Christian Picard, secrétaire général à la FSU a été reçue par le Recteur Mostafa Fourar à 14 heures, mais à la sortie, "peu d'avancée sur les dossiers", déplore le syndicaliste. Après un piquet de grève devant le Rectorat ce mardi matin, les enseignants sont descendus à pied à la Région pour demander audience au président du conseil régional, Didier Robert. Le responsable de la collectivité avait en effet promis d'aborder cette question lors de son entrevue avec Nicolas Sarkozy et François Fillon. Une rencontre doit avoir lieu à 17 heures à l'hôtel de Région.

Pour rappel, ces enseignants stagiaires seront affectés à la rentrée prochaine à différentes Académies métropolitaines parmi lesquelles Versailles, Créteil ou Paris. Une affectation qu'ils refusent. Argument invoqué par Christian Picard, " au regard de la situation économique de l'île et de la distance qui sépare La Réunion de la métropole, nous ne pouvons pas accepter ce genre de décision ". Pas question pour le représentant syndical de contester les règles du concours. " Nous encourageons toujours à aller en métropole ", souligne-t-il. " Mais il y a des femmes enceintes qui ne peuvent tout simplement pas partir et il y a également des besoins au niveau régional ", ajoute t-il. " S'ils refusent, ils perdent leur emploi ", regrette-t-il.

Ce point de vue n'est pas partagé par Lionel Millot, secrétaire général adjoint au SNES (syndicat national de l'enseignement du second degré), un syndicat membre de la FSU. Le syndicaliste refuse de " privilégier le recrutement régional ". Et pour cause, " si le recrutement régional est mis en place, il faudra fermer certaines formations à La Réunion comme celui de professeur de technologie. Il y en a trop sur l'île et ils sont déjà obligés de partir en métropole ", explique-t-il. De plus, " il faut tenir compte de ceux qui sont en métropole et qui veulent rentrer ", rappelle-t-il. " La conjoncture économique est un faux prétexte qui ne doit pas entraîner la suppression du concours national ", estime-t-il.

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