Depuis le 23 août 2024, 5.184 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 5.041 en 2025. L’épidémie poursuit sa progression avec près de 1.800 cas détectés en semaine 9 de l'année 2025, selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France. Concernant la coqueluche, une forte hausse des signalements est également recensée par l’ARS avec 31 cas signalés depuis janvier 2025. Nous publions le communiqué ci-dessous. (Photo : www.imazpress.com)
- Chikungunya -
Depuis le 23 août 2024, 5.184 cas de chikungunya ont été recensés sur l’île dont 5.041 en 2025. L’épidémie poursuit sa progression avec près de 1.800 cas détectés en S09. Ce sont toujours les communes du Sud, dont Le Tampon, qui enregistrent le plus nombre de cas.
Le nombre de cas progresse cependant également à St Leu, St Paul, St Denis et Ste Marie. Depuis le début de l'année, la circulation de la dengue reste limitée.
- Leptospirose -
A La Réunion, la leptospirose est endémique avec une recrudescence saisonnière en été austral. Bien que des cas soient identifiés tout au long de l’année, la majorité d’entre eux surviennent lors de l’été austral, lorsque les conditions climatiques sont le plus favorables à la survie de la bactérie dans l’eau douce et les milieux humides.
Cette maladie est devenue une maladie à déclaration obligatoire depuis août 2023, sur tout le territoire français (France hexagonale + Droms).
Situation épidémiologique 2025
Entre le 1er janvier et le 11 mars, 19 cas (tous confirmés par PCR) ont été déclarés à l’ARS de La Réunion.
- 2 sont survenus au cours du mois de janvier, 15 en février et 2 en mars.
- Le nombre de cas hebdomadaire augmentait depuis 2 semaines. Initialement, 7 cas étaient survenus entre la S01 et la S07. Depuis ce sont respectivement 6 cas en S08 et 6 en S09 qui ont été déclarés.
- Il s’agissait principalement d’hommes (1 femme pour 18 hommes), avec un âge médian de 50 ans [36-56 ans].
- Les cas résidaient pour 9 d’entre eux dans le Sud, 4 dans le secteur Est de l’île, et 3 respectivement dans l’Ouest et le Nord.
- Les principales activités à risque de contamination rapportées par les cas étaient : des activités agricoles (jardinage, maraichage...) et des activités de nettoyage, déblaiement, entretien de cours/bâtiments.
En comparaison en 2024, 97 cas avaient été déclarés à l’ARS pour la même période (du 1er janvier au 11 mars 2024). L’épisode de sécheresse inédit qu’a connu La Réunion depuis fin 2024, pourtant dans un contexte d’augmentation de la recherche biologique (diagnostic différentiel de chikungunya), pourrait expliquer cette faible incidence de début 2025.
Cependant dans un contexte de pluies tardives cette année et après le passage du cyclone Garance ayant entrainé de fortes pluies et inondations, le nombre de cas identifiés sur le territoire est susceptible d’augmenter.
Il convient de :
- rappeler à la population les mesures de prévention à mettre en place lors d’activité à risque de contamination, et notamment lors des nettoyages de maison ou de cour suivant des fortes pluies.
- rappeler ces mesures aux professionnels exposées de par leur activités (agriculteurs, éleveurs, entretien des espaces verts, des voiries, personnes travaillant au contact du sol ou de milieux possiblement contaminés...)
- et de consulter un médecin en cas d’apparition de symptômes (fièvre associée à céphalées, nausées, fatigue, douleurs musculaires ou articulaires) et de lui signaler les activités à risque pratiquées récemment.
Enfin pour les professionnels de santé,
- ce diagnostic doit être évoqué devant la conjonction d’arguments épidémiologiques (exposition à risques), cliniques et biologiques
- pour une prise en charge adaptée et précoce (antibiothérapie sur avis médical) afin de limiter l’évolution vers une forme sévère.
- et les cas confirmés par une analyse de sang positive (PCR ou sérologie) doivent être déclaré rapidement et avec complétude à l’aide du Cerfa leptospirose afin de suivre les tendances, identifier des cas groupés et mettre en place des mesures de gestion adaptées.
- Coqueluche -
La coqueluche est une infection bactérienne respiratoire, très contagieuse et d’évolution longue, bénéficiant d’un vaccin pour prévenir la maladie et notamment éviter sa transmission aux nourrissons très à risque.
Situation épidémiologique 2025
Depuis le début de l’année 2025, une forte hausse des signalements est recensée par l’ARS avec 31 cas signalés.
En 2024, les différents indicateurs de surveillance pour motif de coqueluche montraient :
• une recrudescence des cas, dont 27% des signalements concernés des nourrissons ;
• une augmentation des cas au second semestre, et plus particulièrement chez les jeunes enfants ;
• une progression des passages aux urgences par rapport aux années précédentes et affectant principalement les enfants de moins de 1 an (48%).
La vaccination
Elle vise à réduire les formes sévères, les hospitalisations et les décès liés à la coqueluche, qui surviennent essentiellement chez les bébés. Obligatoire en France depuis 2018 pour tout nourrisson à partir de 2 mois, le vaccin est le moyen le plus efficace de prévenir la maladie.
La vaccination présente un triple intérêt :
• pour tous, afin d’éviter de contracter cette maladie très contagieuse,
• et plus particulièrement pour les femmes vaccinées pendant leur grossesse, afin de transmettre des anticorps et protéger leur nourrisson,
• pour l’entourage des nouveau-nés, afin de diminuer le risque de transmission aux nourrissons.
Il est possible de contracter la coqueluche plusieurs fois dans sa vie, d’où l’importance de faire les rappels recommandés dans le calendrier des vaccinations.
Couverture vaccinale
L’enquête de couverture vaccinale effectuée à La Réunion en 2022 montrait une insuffisance de la couverture vaccinale pour les valences DTP et coqueluche pour les jeunes adultes (19-28 ans), en lien avec des rappels vaccinaux non réalisés (74,3% de couverture pour le DTP et 36,7% de couverture pour la coqueluche). En
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