Epidémie

Chikungunya : le préfet annonce 400 nouveaux contrats PEC dédiés à la lutte antivectorielle

  • Publié le 15 avril 2025 à 23:07
  • Actualisé le 16 avril 2025 à 15:17
emploi PEC LAV

L’épidémie de chikungunya poursuit sa progression sur l’ensemble de l’île avec plus de 27.000 cas officiels enregistrés depuis le début de l'année. Face à l'intensification des cas, l'État annonce 400 nouveaux contrats PEC dédiés à la lutte antivectorielle. La vaccination va par ailleurs être ouverte au plus de 18 ans présentant des comorbidités (Photo sly/www.imazpress.com) parmis

En visite à La Possession, le préfet a souhaité saluer les équipes antivectorielles mobilisées sur le terrain pour éliminer les potentiels gîtes larvaires.

"Ce sont des conditions difficiles, sur des terrains escarpés", a souligné Patrice Latron. "Je voulais confirmer que l'Etat est dans l'action depuis le déclenchement de la phase épidémique en janvier, à travers les comités techniques qui associent l'ARS et les collectivités, avec le doublement des agents de lutte antivectorielle, et le vaccin", a-t-il rappelé.

Il a profité de ce déplacement pour annoncer la validation de 400 nouveaux contrats PEC dédiés à la lutte antivectorielle, pris en charge à 65% par l'Etat et pour une durée de six mois, pour "inciter les collectivités à recruter". Ces contrats s'ajoutent aux 400 autres contrats PEC. Ils seront répartis parmi toutes les communes de l'île, selon les besoins.

Le vaccin, disponible depuis le 7 avril pour les plus de 65 ans avec des comorbidités sera élargi au plus de 18 ans avec des comorbidités.

- Élargissement de la vaccination -

"C'est une épidémie grave, il y a des services des urgences qui sont sous tension. Même si on approche du pic, l'épidémie reste importante", a insisté Patrice Latron.

"Le CHOR est en tension, comme le CHU Sud, j'ai donc donné des autorisations d'ouverture de lits dans les cliniques privées pour soulager ces établissements", a rappelé Gérard Cotellon, directeur général de l'ARS de La Réunion.

"Le chiffre est faible en termes de vaccination. Je dis aux personnes fragiles d'aller se faire vacciner. Nous allons aussi élargir la cible pour les plus de 18 ans avec comorbidités", a-t-il annoncé. "Les agents de lutte antivectorielle sont aussi éligibles s'ils sont volontaires", a-t-il précisé.

Concernant les réticences de la population à se faire vacciner, Gérard Cotellon a dit "le regretter". "Nous sommes dans le pays de Pasteur. C'est la vaccination qui va arrêter l'épidémie, en plus de l'immunité communautaire. C'est pour cela que nous nous sommes battus pour que les vaccins arrivent vite", a-t-il insisté. "Les vaccins soignent, il y a beaucoup de pathologies en France qui ont disparu grâce à la vaccination."

- Les équipes de lutte anti-vectorielle renforcées -

Face à l’intensification de l’épidémie de chikungunya, l'État a décidé de mobiliser 120 militaires du régiment de service militaire adapté (RSMA) des forces armées de la zone sud océan Indien (FAZSOI).

"Quatre sections seront déployées sur le terrain pour mener des opérations de nettoyage et de destruction de gîtes larvaires dans les zones les plus difficiles d’accès – ravines, terrains en friche et zones enclavées – des secteurs Nord et Sud de La Réunion", indique la préfecture.

Ce soutien militaire viendra appuyer les actions déjà engagées par les 200 agents de lutte anti vectorielle de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et des 400 personnels parcours emploi compétences (PEC) et des agents déployés par les communes.

Lire aussi - Chikungunya : 120 militaires déployés en renfort dès ce lundi 14 avril

Selon la préfecture, "ces renforts permettent d’intensifier les actions de lutte anti vectorielle déployées depuis le début de l’épidémie, de limiter la prolifération des moustiques et de renforcer la prévention auprès des populations".

- Plus de 100.000 cas à La Réunion selon l'ARS -

"Je pense que nous avons franchi depuis le début de l'épidémie, les plus de 100.000 Réunionnais touchés par le virus (du chikungunya)" a déclaré Gérard Cotellon, directeur de l'Agence régionale de santé, ce lundi matin 14 avril 2025 à Saint-Denis.

Il estime que le chiffre des "6.000 7.000 cas par semaine" est sous-estimé. "Nous avons, dans les cabinets de médecins généralistes aux alentours de 22.000 consultations par semaine pour des gens qui ont des symptômes qui s'apparentent au chikungunya. Tout le monde ne se fait pas prélever, c'est pour ça que je dis que ce chiffre est faux" a-t-il ajouté.

Lire aussi -Chikungunya : Saint-Denis en ordre de marche pour limiter la propagation de l'épidémie

Selon les chiffres officiels de Santé publique France publiés le mercredi 9 avril, 6.289 cas de chikungunya ont été confirmés entre le 24 et le 30 mars. La même source note que depuis le début de l'année 27.521 personnes ont été contaminées.

Lire aussi - Chikungunya : 6.289 nouveaux cas en une semaine, les hospitalisations en hausse

www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Foutdetout
Foutdetout
5 mois

On est dans une époque où le bon sens n'est plus, la gestion de crise sanitaire laissée à des personnes qui ne semblent pas y faire, et les citoyens subissent. De leur vie, de leur bien être physique, psychique. Île intense, notre pays souffre. Qui sont les vrais décideurs ? Ceux qui se battent pour le bien être des reunionnais ?

2032
2032
5 mois

Avec un.peu de chance on aurait pu avoir les renforts en 2032.
Bravo

taratata
taratata
5 mois

Définition du PEC: La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail.
Soit le chikungunya est durable et l'insertion est réussie, soit il ne l'est pas et les 400 personnes font quoi?

Jacqueline
Jacqueline
5 mois

Dans une île qui a 30 % de chômeurs, le préfet de la Réunion joue avec les moustiques....Avec sa politique les hôpitaux sont saturés et la transmission est au maximum. Merci à l'état pour sa politique de prévention !

Milou
Milou
5 mois

Il envoie les armes après la guerre ce préfet !