Une citerne de défense des fôrets contre l'incendie (DFCI) a été inauguré ce jeudi 2 novembre 2023 au Haut-Tévelave. D'une capacité de 510 m³, elle est la plus grande de La Réunion et la première implantée entre le massif des Hauts-sous-le-vent et les Makes. Nous publions le communiqué de l'Office national des forêts ci-dessous (photos : ONF)
La Réunion dispose déjà de douze citernes et neuf retenues collinaires fonctionnelles, sur les différents massifs forestiers afin de permettre au SDIS de recharger en eau leurs véhicules ou hélicoptères bombardiers d’eau.
Cet ouvrage, né d’une réflexion collective avec les différents acteurs institutionnels, s’inscrit dans la stratégie globale DFCI du Plan de massifs les Hauts sous le vent – Les Makes.
Aucun dispositif de lutte contre les feux de forêts n’étant présent dans cette zone, il a semblé nécessaire de l’implanter entre le massif des Hauts-sous-le-vent et les Makes, qui a été la limite du feu lors des importants incendies de 2011.
A noter également que cette zone présente un fort enjeu environnemental. N’ayant jamais été touché par les flammes, ce secteur du Grand Bénard / Petit Bénard abrite de nombreuses essences endémiques, à protéger.
Caractéristiques techniques de l’ouvrage
Cette nouvelle citerne en inox, de 2m de haut et 18m de diamètre a une capacité de 510m³, ce qui fait d’elle la plus grande citerne DFCI de La Réunion.
Suivant les prescriptions du Parc National, l’ouvrage a été semi-enterré et peint en gris. Un merlon paysager, c’est-à-dire un mur végétalisé avec des espèces indigènes a également été construit devant la structure métallique afin de faciliter l’intégration paysagère.
Un matelas d’homogénéisation de 50 cm présent au sol permet de répartir le poids au sol, de manière uniforme.
Le haut de la citerne est équipé d’un passage en croix et d’une passerelle centrale en caillebotis métallique, afin de permettre le déplacement sur le haut.
L’ouvrage est doté d’un système d’impluvium, qui à l’aide d’une tôle orientée vers le centre de la citerne, de pente de 2% permet le remplissage avec la récupération des eaux de pluies. Un renfoncement facilite également la récupération de l’eau par l’hélicoptère bombardier d’eau via le bambi-bucket (réservoir d'eau hélitreuillé d'une capacité de 600 à 800 l), en la concentrant sur une zone précise, en cas de faible quantité d’eau.
Ces travaux réalisés par les entreprises Réservoir Réunion, pour la cuve et Mithieux OI pour le terrassement s’élèvent à 495 000 € HT, financés par l’Europe, l’Etat et le Département de La Réunion.
Qui sommes-nous ?
L’Office National des Forêts est le principal gestionnaire des forêts publiques de La Réunion, soit 101 471 hectares, ce qui représente 40% de la superficie totale de l’île.
L’ONF occupe à La Réunion une position privilégiée par l’importance du domaine géré, par l’étendue de ses missions, par la variété des milieux naturels et par sa forte implication comme acteur du développement local.
Le Conseil départemental de La Réunion, propriétaire de 95 % des forêts publiques est le premier partenaire de l’ONF sur l’île. Le domaine géré relève du statut départemento-domanial ou départemental.
Au quotidien, l’action des forestiers s’articule autour de quatre grandes missions :
- Protéger
- Accueillir
- Produire
- Employer
Notre rôle pour la préservation des forêts: les défendre contre le risque incendie
La Défense des Forêts contre l’Incendie (DFCI) a pour objectif de limiter le développement d’incendies de forêts qui sont particulièrement nombreux durant la période sèche, allant de septembre à décembre à La Réunion.
Se manifestant principalement dans les zones les plus exposées au vent et cela en période de forte fréquentation du public, ces incendies constituent une menace pour nos écosystèmes et pour la sécurité civile.
Plan départemental dans la gestion des incendies : par quels moyens ?
• Un Plan Départemental de Protection des Forêts contre l’Incendie (PDPFCI) sert à :
- Classer certaines zones forestières de l’île dans la catégorie des massifs orientés feux de forêts,
- Déterminer les grandes orientations en matière de gestion des forêts contre le risque incendie.
• Aménager des sites pour faciliter l’intervention des services départementaux d’incendie :
- Des équipements sont aménagés sur le terrain pour leur permettre une action plus efficace sur feu déclaré : réseau de voies d'accès pour pénétrer les massifs, citernes d’eau ou retenues collinaires, coupures de combustibles et bandes débroussaillées de sécurité.
A La Réunion, face au risque « feux d’espaces naturels », La France, l’Europe, et Le Département consacrent chaque année plus d’un million d’Euros pour financer les nouveaux équipements, que l’ONF met en œuvre, dans le cadre de la stratégie DFCI locale dont il est le garant, pour protéger les forêts et les milieux naturels.
L’ONF contre les incendies : surveillance, réactivité et sensibilisation
• Le dispositif de surveillance ONF
Les patrouilles légères, en voiture de services identifiés, les jours de semaine aux horaires habituels de travail et le week-end, dans le cas où le risque est très sévère ou exceptionnel.
Les patrouilles armées, en véhicules porteurs d’eau, le week-end et jours fériés sur des secteurs déterminés en fonction de la teneur en eau des végétaux, appelé le « stress hydrique », analysé chaque semaine en période sèche.
Le cadre de permanence, les week-ends du vendredi 18h au lundi 8h et jours fériés de la veille 18h au sur lendemain 8h.
• Prévenir les incendies
Rappel de la réglementation, (code forestier et arrêté préfectoral) en matière de prévention des incendies de forêts (emploi du feu, circulation…)
Surveiller le territoire géré, notamment les zones les plus fréquentées.
Informer les usagers, sur le risque d’incendie et les bons gestes à adopter, notamment via la distribution de flyers de sensibilisation, lors des patrouilles.
• Détecter et alerter
Alerter, lorsqu’une fumée est détectée, donner ses coordonnées au SDIS. Les caractéristiques de celle-ci (couleur, forme du nuage, direction…) doivent être immédiatement communiquées au 18.
Guider les unités de secours vers le lieu du sinistre et se mettre à la disposition du Commandant des Opérations de Secours (COS) pour apporter tous renseignements utiles à la stratégie de lutte.
Géo référencer par GPS le point d’éclosion du feu pour garder en mémoire le sinistre et alimenter la base de données.
• Lutter contre les feux naissants
Sécuriser la zone
Faciliter l’accès du SDIS
Première intervention sur un départ de feu, à l’aide du véhicule porteur d’eau et limitation de sa propagation.