"Un crime social", c'est ainsi qu'Emmanuel Séraphin, maire de Saint-Paul, qualifie le projet du gouvernement d'imposer des sanctions aux bénéficiaires du RSA "qui ne se conformeraient pas au parcours de retour vers l'emploi". Cette volonté a été confirmée par Élisabeth Borne lors de son récent séjour dans l'île. La mesure est en cours d'expérimentation dans 18 départements, dont La Réunion. Il s'agit du seul territoire des outre-mer a faire partie de l'expérimentation. À noter que la mesure a été unanimement rejetée par le conseil départemental le mercredi 17 mai 2023. (Photo photo RB imazpress)
"Pour nous c'est vraiment un projet de loi qui stigmatise la pauvreté. Les gens n'ont pas choisi d'être au RSA. J'ai eu l'occasion de m'adresser à la première ministre pour lui dire que ce projet de loi n'est pas ce que demande notre territoire" souligne le maire de Saint-Paul interrogé par Imaz Press à l'occasion de l'inauguration de maisons France services dans mes hauts de la commune.
"Le territoire demande que l'on puisse offrir de l'emploi, offrir des emplois aidés, non pas à 22 heures parce que cela ne correspond pas à la demande mais plutôt des contrats aidés de 35 heures pour pouvoir se faire une réelle expérience et après prospérer. C'est essentiel pour le travail de proximité" a développé Emmanuel Séraphin.
Pour le maire de Saint-Paul, "avoir des contrats aidés est mieux que de sanctionner la pauvreté". "À Saint-Paul, nous avons 38% de pauvreté dont plus de 70% se trouvent à mi-hauteur et dans les hauts. Sanctionner ces personnes-là, c'est un crime social qu'on est en train de commettre" poursuit-il.
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Pour rappel, en ce mois de mai 2023, certains allocataires ont vu leur revenu de solidarité active (RSA) soumis à un engagement d'activité de 15 à 20 heures par semaine.
C'est dans le cadre de la mise en place du dispositif France Travail que les allocataires du RSA ont obligation de "s'immerger en entreprises", de "participer à des ateliers d'insertion" ou "de remise à niveau". Cet engagement d'activité ne donnera lieu à aucune rémunération.
Le conseil départemental s'est montré unanimement "défavorble" face à ce RSA sous condition en comission permanente le mercredi 17 mai. Les élus ont coté à l'unanimité une motion concernant l'expérimentation de France Travail à La Réunion. Cette motion acte notamment qu'ils "sont défavorables à toute évolution du régime des sanctions qui serait inadaptée à la situation réunionnaise".
À La Réunion, 100.000 personnes perçoivent le RSA.
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Et si les allocataires du RSA osaient eux-aussi sortir les casseroles et allaient enfin manifester ?