Moroni, vendredi 12 mai 2006 (HZK-Presse) - Ce dimanche 14 mai, quelque 260.000 électeurs comoriens sont appelés aux urnes pour élire leur futur président, parmi les trois candidats arrivés en tête des primaires du 16 avril dernier à Ndzouani (Anjouan). On votera dans 624 bureaux de vote répartis sur l'ensemble du territoire national, dont 360 à Ngazidja (Grande Comore), 222 à Ndzouani et 42 à Mwali (Mohéli).
Les trois candidats en lice, Ahmed Abdallah Sambi (23,70%), Mohamed Djaanfari (13,10%) et Ibrahim Halidi (10,37%) ont regagné leurs bastions respectifs à Ndzouani.La campagne s'est déroulée dans un calme relatif et aucun incident majeur n'a été signalé. Certes l'absence de sondage d'opinion n'a pas permis aux analystes d'évaluer objectivement les chances de chacun des trois candidats de l'emporter, mais beaucoup d'observateurs et des médias indépendants s'accordent à reconnaître que Ahmed Abdallah Sambi (alias Ayatollah) est celui qui a suscité le plus vaste courant populaire, démontré lors de son arrivée triomphale à Ngazidja.
L'homme a surtout réussi à se rallier la majorité des candidats éliminés de l'élection primaire du 16 avril. Ils sont 6 sur 10 à avoir appelé leurs électeurs à lui apporter leurs voix, notamment Caabi Elyachroutu Mohamed (10,86%), Saidali Youssouf (4,35%), Chadhouli Abdou (3,55%), Moussa Houmadi (1,77%), Loutfi Soulaimane (1,76%) et Mohamed-Ahmed Chamanga (1,36%) qui totalisent ensemble 23,66% des suffrages à Ndzouani.
Un apport qui place largement en tête le candidat Sambi avec près de 51%, suivi de Mohamed Djaafari (24,54%) et Ibrahim Halidi (entre 13,52% et 19,58%, suivant la consigne de vote de Nassuf).
Par ailleurs, il aura fallu obtenir un savant dosage dans la répartition des 1 872 sièges de membres de bureau de vote. Cela de façon à assurer une juste et équitable représentation de chacun des trois candidats en course. Un exercice difficile mais mené à bien par la Commission nationale électorale (Cnec) en étroite collaboration avec les structures insulaires et préfectorales, avec l'accord des candidats.
Le but étant d'éviter les dérives constatées lors des primaires et qui étaient à l'origine de l'annulation des résultats de plus d'une quarantaine de bureaux, soit plus de 20% des 222 bureaux de l'île.
De 1975 à nos jours, cinq élections présidentielles ont été organisées dont deux sous le régime du parti unique d'Ahmed Abdallah (1978-1989). Avec l'avènement du multipartisme, deux présidents sont élus démocratiquement, Said Mohamed Djohar (1990-1996) et Mohamed Taki Abdoulkarim (1996-1998), mort avant le terme de son mandat. C'est la crise séparatiste anjouanaise déclenchée en juillet 1997 et le coup d'Etat militaire du colonel Azali d'avril 1999 qui sont à l'origine du nouveau cadre institutionnel consacré par la constitution du 23 décembre 2001, instaurant le système de la présidence tournante.
Le président sortant, colonel Azali, mettra offcillement fin à son mandat dans 12 jours.
El-Had Said Omar
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