(Photo Riz Chaudron photo Sly imazpress )
Du riz péi dans nos assiettes, pourquoi pas. Arnaud Babillon et Grégoire Albert, deux dalons, le premier des Camélias, le second du Chaudron, nous montrent que c'est possible. Sur une parcelle de 8m2, dans les jardins familiaux du Chaudron, les deux compères ont semé les petites graines blanches et ont pu récolté entre 3 et 4 kilos de riz. Leur souhait : arriver à "planté pour manzé" (Photo sly/www.imazpress.com)
Arnaud Babillon et Grégoire Albert voulaient expérimenter la culture du riz dans les bas. Faute de terrains, les deux amis dionysiens décident de louer une parcelle dans les jardins familiaux du Chaudron. Leur objectif est de montrer à la population que le riz peut pousser dans la terre et pas uniquement dans les rizières. Le président de l'association des jardins a accepté qu'ils puissent relever ce défi.
Pour Grégoire Albert "nou pe planté pou manzé". Il précise que ce n'est "pas pou rod larzan mais pou monte o gens ke i (le riz) pous". Ce dernier invite les gens à venir voir sa petite parcelle pour se faire une idée.
La parcelle de 8m2 est coiffée d'une toile anti-insectes mais aussi anti-oiseaux (ils en sont friands) et à l'intérieur une petite cinquantaine de pied de riz (non, on ne parle pas du mari ou de l'épouse fortuné) se tient bien droit avec, pour encore quelques uns d'entre eux, au bout de la tige, des épis de riz dorés.
Regardez :
- Le riz pluvial et le riz de rizière -
Arnaud Babillon explique qu'il existe deux variétés de riz. Le riz pluvial et de le riz de rizière. Celui planté sur cette petite parcelle est du riz pluvial, l'El Dorado (le doré en Brésilien), il pousse donc en terre.
Une petite poignée de la semence de riz a été récupérée auprès d'un agriculture. Avant de le mettre en terre, l'habitant des Camélias, indique qu'il y a une technique de préparation.
Ecoutez-le :
- Méthode SRI, kosa sa ? -
Les deux particuliers ont adopté la méthode SRI (Système de Riziculture Intensive) qui permet de cultiver un maximum de riz sur une petite surface. Dans cette méthode, il faut d'abord passer par la pré-germination avant toute transplantation.
Cela consiste à immerger le grain de riz durant 24 heures dans une eau tiède tout en gardant la température constante. Les 24 heures passées, il faut réserver les grains de riz à l'ombre, toujours à une température moyenne.
La magie opère lorsque la graine germe. Celle-ci est par la suite placée en semi. Lorsque le semi se développe avec l'arrivée de deux feuilles, ce n'est qu'à ce moment bien précis que les petits pieds de riz sont repiqués.
Il vous explique tout ici, regardez :
- Patienter 4 mois avant d'obtenir les premiers grains de riz
Pour obtenir leurs premiers grains de riz, l'habitant du Chaudron et celui des Camélias ont patienté environ 4 mois. Grégoire Albert et Arnaud Babillon nous livrent des instructions sur la façon de cultiver le riz. Tout d'abord, il s'agit d'avoir une terre meuble afin que le système racinaire puissent facilement s'étaler, parce que le "riz talle".
Sans mauvais jeu de mots de la part d'Arnaud Babillon, talle désigne les nouvelles pousses qui se font à la base du pied de riz et qui in fine porteront de nouveaux épis de riz. Grégoire Albert conseille deux arrosages par jour.
Regardez :
- "Nou la anvi ke tout domoun i plante" -
Pour que cette expérience continue, Arnaud Babillon précise que le deuxième objectif est de garder des semences car celles-ci ne durent pas très longtemps et qu'après un certain temps, le riz ne germe plus de la même façon. Les grains de riz que les deux dalons viennent de récolter vont germer rapidement alors que les grains plus anciens mettront plus de temps.
Les Dionysiens sont en pourparlers avec le président de l'association des jardins familiaux du Chaudron pour disposer d'un plus grand terrain afin agrandir la surface d'exploitation. "Travailler avec d'autres jardiniers", c'est leur souhait.
Il faut savoir qu'il faut beaucoup de main d'oeuvre pour la récolte du riz. Sur leur surface, ils ont tout récolté à la main. S'ils réussissent leur pari, ils insistent sur le fait qu'ils ne sont pas là pour faire de l'argent et que le riz qui sera récolté, sera partagé autour d'un repas partage avec tous les jardiniers des jardins partagés du Chaudron. Les deux jardiniers seraient tellement heureux si tout le monde se mettait à planter du riz. "Ce sera gagné pour nous !".
Regardez :
Arnaud Babillon précise que le conseil général veut relancer la filière riz à La Réunion. Il voit cela comme une opportunité pour les Réunionnais qui ont tout intérêt à suivre le mouvement pour aussi conserver notre patrimoine.
Ecoutez-le :
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