Agriculture

Ti pa ti pa, le ri péi i sa arivé

  • Publié le 18 octobre 2022 à 16:15
  • Actualisé le 18 octobre 2022 à 17:32
riz - Saint-Paul - culture - agriculture2

À La Réunion, on importe et consomme près de 50.000 tonnes de riz par an. Alors que le marché international du riz est en pleine tension, l’un des mets privilégiés des Réunionnais pourrait se faire plus rare d’ici 2023. La question de la filière locale se pose donc. C’est d’ailleurs pour cela que l’association Riziculteurs péi 974 a décidé de présenter ce mardi 18 octobre 2022, l’une des parcelles de riz dourado récoltée de façon semi-mécanisée, cultivée à Saint-Paul. (Photo : ma.m/www.imazpress.com)

Ce riz, est un riz dourado. Il fait partie des variétés dites pluviales que l’on sème directement dans la terre. Un choix qu’a fait Maximin Delblond, planteur à Saint-Paul. « C’est la première fois que je plante du riz », dit-il. Ce riz, l’agriculteur le cultive pour nourrir ses animaux. La première récolte devrait d’ailleurs être faite d’ici un mois.

Toutefois, Maximin Delblond a rencontré quelques difficultés dans son champ, la principale étant la présence d’oiseaux appelés les travailleurs. Des volatiles en majorité importés. « Ils sont en groupe de 200 à 300 et en quelques minutes ils mangent tout », explique-t-il. Sur sa parcelle, les oiseaux mangent environ 30% de sa culture. Et ce, malgré la présence de canons à gaz.

https://www.youtube.com/watch?v=f_U1ViJFfeE

Jean -Michel Grondin, a lui déjà commencé à cultiver le riz dans son exploitation du Tampon. « Mes parents avaient déjà planté dans les années 80 et ça avait bien poussé », explique-t-il. « C’est pour manger, pour éviter d’acheter et si on peut produire cela serait bien », ajoute l’agriculteur. Mais sans aides financières, il le dit, « on ne peut pas faire grand-chose ». Malheureusement, le problème qu’il rencontre est similaire à celui de Maximin Delblond, c’est la présence des oiseaux.

https://www.youtube.com/watch?v=B3kkJPcEey4

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- La Réunion aussi peut produire son riz -

Pour Roland Turpin, président de l’association Riziculteurs péi 974, l’objectif maintenant est de convaincre d’autres planteurs de l’importance de cette démarche. « On veut prouver qu’ici, à La Réunion, on peut faire du riz », dit-il. « On peut même faire deux récoltes à l’année », dit-il.

Mais pour l’heure, ce riz ne permettrait pas de nourrir la population. « On parle ici d’indépendance, les planteurs peuvent faire leur riz et le consommer en partie et s’il y a de l’excédent ils peuvent le mettre à disposition », ajoute-t-il. Les Réunionnais devront donc attendre un peu ou y mettre le prix. « À La Réunion, si 400.000 foyers achètent un kilo de riz, cela permettrait de faire décoller la culture de façon sérieuse », indique Roland Turpin.

https://www.youtube.com/watch?v=KbhAOxvJyks

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- Que La Réunion se rassure, le riz ne disparaîtra pas de suite -

Si le riz péi n'est pas encore en passe de nourrir toute la population réunionnaise, que l'on se rassure, à La Réunion, Soboriz, principale société d’importation du riz a indiqué que "nous disposons de stocks stratégiques très importants permettant de répondre à la demande sur plusieurs mois”, affirme Patrick Barjonet, directeur général de Soboriz.

Pour qu’une réelle tendance se fixe, le directeur général de Soboriz précise qu'”il faudra attendre la fin du premier trimestre 2023 étant donné que nous en sommes au début de la récolte en Inde et au Pakistan”.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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