Élection présidentielle à Anjouan (Comores)

Duel serré

  • Publié le 16 juin 2008 à 00:00

A Anjouan, trois mois après le renversement militaire de l'ancien président, le colonel Bacar, les 128 000 électeurs de l'île comorienne étaient appelés à élire un nouveau chef d'Etat ce dimanche 15 juin 2008. Le scrutin, enjeu majeur pour sortir de la crise, n'a pourtant pas mobilisé les foules. Selon les derniers résultats recensés, la bataille électorale s'annonce très serrée entre les deux favoris, Moussa Toybou, soutenu par le président Sambi, et Mohamed Djaanfari, député de l'opposition et candidat malheureux à la présidence de l'Union des Comores en mai 2006.

Les Anjouanais ont voté ce dimanche pour élire le successeur de Mohamed Bacar qui a dirigé pendant sept ans le pays. Le scrutin est censé marquer le retour à la stabilité nationale de l'île la plus pauvre et la plus peuplée (250 000 habitants) des Comores. Contesté par le pouvoir central de l'Union des Comores, l'ancien homme fort d'Anjouan a été renversé en mars dernier à la suite d'une intervention des troupes de l'Union africaine. Outre le début d'une nouvelle ère politique, économique et sociale, cette élection doit sceller le retour officiel d'Anjouan dans le giron des institutions de l'Union des Comores. En effet, depuis la réélection jugée illégale de Mohamed Bacar, en juin 2007, l'île n'était plus reconnue par l'Union.

Premiers résultats

Selon les derniers résultats recensés, la bataille électorale s'annonce très serrée entre les deux favoris, Moussa Toybou, soutenu par le président Sambi, qui recueillerait 42,5 % des voix, et Mohamed Djaanfari, député de l'opposition et candidat malheureux à la présidence de l'Union des Comores en mai 2006. Ce dernier signerait un score de 42,3 %. 88 voix seulement sépareraient les deux hommes. Le taux d'abstention, autour de 45 %, est un record dans l'histoire politique des Comores selon l'Observatoire des élections. Pour beaucoup d'Anjouanais, il semble que les difficultés économiques de l'île, aggravées par l'augmentation mondiale des prix alimentaires et du pétrole, ont pris le pas sur l'enjeu électoral. Les deux candidats qui s'affronteront au second tour, le 29 juin 2008, cristallisent les contradictions entre le pouvoir de L'Union et ceux de l'île. La victoire du protégé du président Sambi pourrait augurer une période de paix tandis qu'un triomphe du chef de l'opposition risquerait de ranimer le feu des conflits de compétences.
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