La FEP-CFDT, syndicat laïque de l'enseignement privé, tenait ce mercredi 4 septembre 2013 sa conférence de rentrée. L'occasion pour ses représentants de dénoncer "de nombreux et graves dysfonctionnements qui affectent trop souvent l'enseignement privé catholique à La Réunion". Ils réclament notamment un "véritable renouvellement" au sein des responsables.
Insuffisances dans les ressources humaines, agressions d’enseignants, problèmes de mutations... Jean-Pierre Marchau, secrétaire général de la FEP-CFDT, a dressé ce mercredi un bilan "sans concession" de l’année écoulée, avant d’évoquer les revendications des personnels de l’enseignement privé.
Le syndicat demande tout d’abord que "tous les directeurs d’établissements privés catholiques suivent une véritable formation en gestion des ressources humaines". Pour appuyer cette revendication, la FEP-CFDT a évoqué le suicide d’un enseignant de l’établissement Maison Blanche, au Guillaume, en février 2013. "Qu’en est-il de l’entretien qu’il a eu auparavant avec le directeur ? Pourquoi n’a-t-il pas été assisté par un délégué du personnel ? Pourquoi l’a-t-on laissé partir de l’établissement alors qu’il était visiblement très affecté ?", s’interroge le syndicat, qui a demandé au procureur de la République l’ouverture d’une enquête. "Cette affaire pose le problème du statut des directeurs du privé qui, n’étant pas fonctionnaires, n’ont pas de comptes à rendre à une hiérarchie", ajoute Jean-Pierre Marchau.
Autre problème pointé du doigt, les atteintes à l’intégrité du corps enseignant, la FEP-CFDT citant le cas d’un professeur de Maison-Blanche agressé par un parent d’élève délégué en mars 2013. Un enseignant qui "a dû se mettre en arrêt pendant plusieurs mois " et qui " n’a reçu aucun soutien du directeur adjoint du collège" souligne le syndicat. Ce dernier encourage ainsi les enseignants à " porter plainte systématiquement auprès du procureur, à alerter leur employeur et le rectorat ", demande aux chefs d’établissement de "les défendre fermement contre les parents abusifs" et à l’URAPEL (Union régionale des parents d’élèves) de "mettre en place une formation de ses délégués".
Concernant la question des mutations, la FEP-CFDT demande au rectorat de "veiller à l’application des textes dans le premier degré", citant "trois cas exemplaires de dysfonctionnement " en 2013, où des mutations ses sont vues annulées "dans des conditions très contestables", selon le syndicat.
Enfin, Jean-Pierre Marchau a soulevé les problèmes liés au fonctionnement de l’UROGEC (Union régionale des organismes de gestion de l’enseignement catholique), réclamant de la part de son président "un minimum de respect des personnels et du droit du travail". La FEP-CFDT estime ainsi que "les personnels salariés des OGEC ou de l’UROGEC (...) souffrent d’un grave manque de reconnaissance". Le syndicat souhaite en conséquence "un véritable renouvellement des responsables au sein de l’UROGEC et que les présidents d’OGEC suivent désormais une véritable formation en droit du travail".
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