Municipales 2008

Entre coups de théâtre et duels acharnés

  • Publié le 11 mars 2008 à 00:00

Les résultats du premier tour des élections municipales 2008 (68,68 % de participation) laissent entrevoir un retour timide de la gauche et un statu quo de la droite. Douze maires sortants ont été élus - dont onze réélus -et douze sont en ballottage. À droite, certains, jusqu'alors bien installés dans leurs fauteuils, se voient sérieusement menacés par la gauche ou le centre. La palme du désaveu revient à Saint-André où Jean-Paul Virapoullé (UMP), après 37 ans de mandat, se trouve en bien mauvaise posture face au jeune Eric Fruteau (PCR).

Le coup de théâtre arrive de Saint-André où Jean-Paul Virapoullé fait 8 points de moins que le communiste Eric Fruteau. Seules 319 voix ont manqué au jeune conseiller général pour s'imposer dès le premier tour. Pour la première fois en six mandats et 37 ans de règne, le maire sortant est appelé au second tour. Un sacré revers qu'il considère comme un simple " avertissement ". " Pour moi, les voix des urnes sont impénétrables ; je suis maire de droite dans une ville de gauche et j'entends dans les prochains jours tout mettre en ?uvre pour rassembler une majorité de droite et de gauche. Les électeurs socialistes n'ont pas oublié mon soutien personnel au gouvernement Rocard quand celui-ci était menacé ", déclarait ce lundi 10 mars un Jean-Paul Virapoullé confiant. D'une importance capitale, le report des voix attribuées au candidat PS Emmanuel Sériacaroupin pèsera lourd dans l'issue du second tour, dimanche 16 mars 2008. Le socialiste devait annoncer dès ce lundi 10 mars, dans l'après-midi, la conduite qu'il préconise à ses électeurs.

Saint-Leu et La Plaine des Palmistes prennent une claque

Gros coup de bambou également à la mairie de Saint-Leu où Jean-Luc Poudroux (UMP), qui brigue un quatrième mandat, est devancé de presque six points par le jeune Thierry Robert, chef d'entreprise de Piton Saint-Leu et secrétaire départemental du MoDem. Elu au premier tour en 2001, voici l'ancien président du conseil général brutalement acculé au second tour. Le socialiste Philippe Boisvilliers (7,37% des voix), très courtisé de part et d'autre, devrait arbitrer ce duel au sommet. Autre surprise, celle réservée à Marco Boyer (UMP), maire sortant de la Plaine des Palmistes, également renvoyé au second tour après une élection triomphale en 2001 et 19 années de mandat. S'il arrive en tête avec 45,06 % des voix, son challenger Jean-Luc Saint-Lambert devrait voir son score de 31,33 % augmenter sérieusement dimanche 16 mars. Arrivé en troisième position avec 23,61 % des voix, Jean-Pierre Delattre (SE) a en effet choisi de ne pas se maintenir au second tour et de ne pas soutenir Marco Boyer...

Saint-Denis : bras de fer passionnant en perspective

Le second tour donnera lieu à quelques duels extrêmement disputés. C'est le cas à Saint-Denis où l'éternel combat Annette (PS) et Victoria (UMP) est prêt à se rejouer : on dénombre 176 voix, soit 0,38 % d'écart, entre les deux candidats, avec un léger avantage pour le maire sortant. Michel Tamaya (DVG), qui a obtenu 7,91 % des voix, a déjà fait savoir qu'il ne donnerait aucune consigne de vote à ses électeurs. Quant à Gino Ponin-Ballom (DVD), 8,39 % des voix, il n'a pas encore clairement affiché ses intentions mais semble hésitant à favoriser René-Paul Vicoria. Reste à savoir ce que décideront Nadia Ramassamy (DVD, 7,26 % des voix) et Michel Lagourgue (MoDem, 6,75 % des voix), deux outsiders qui seront à coup sûr très sollicités cette semaine par la droite.

Suspense à Saint-Paul, Sainte-Rose et Saint-Louis

Autre coude-à-coude, celui de Saint-Paul, où Huguette Bello (PCR) talonne Alain Bénard (UMP) : 500 voix, soit 1,12 %, les séparent. La candidate communiste apparaît confiante d'autant qu'elle signe une remontée spectaculaire par rapport à 2001. Le troisième homme du scrutin, Thierry Araye (SE, 6,49% des voix) laisse libres ses électeurs pour le second tour. Pour Bello comme pour Bénard, il va falloir travailler pour convaincre les indécis et les abstentionnistes.
On attend également deux duels très serrés à Saint-Louis où le maire sortant Cyrille Hamilcaro (Nouveau centre) fait 1,5 % de moins que le PCR Claude Hoarau, et à Sainte-Rose où le challenger Michel Vergoz (PS) a pris l'avantage sur Bruno Pajany (UMP) en le devançant de 53 voix. Pour ces deux mairies, le suspense des reports de voix reste entier puisque les candidats évincés n'ont encore rien décidé pour le second tour. À noter que 436 conseillers municipaux sur 880 restent à élire au second tour. 389 bureaux de vote sont concernés.
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