Nouvelle journée de mobilisation, nouvelle journée émaillée de violences en France. Alors qu’à La Réunion, les manifestations peinent à mobiliser, dans l’Hexagone, la population reste encore au rendez-vous. Entre provocations du gouvernement, discussions stériles, et soutiens surprenants venus de l’étranger, la réforme des retraites continuent de fractionner le pays. (Photo Manifestation réforme des retraites jeudi 16 février 2023 photo RB imazpress)
Dans l’île, si les manifestants ne sont plus vraiment au rendez-vous, l’intersyndicale, elle, reste déterminée, à l’image des syndicats nationaux. Ces derniers peuvent d’ailleurs revendiquer plusieurs victoires pour ce jeudi de manifestation.
Alors que des raffineries sont toujours en grève dans l’Hexagone, Total Energies a tenté d’acheminer du carburant depuis la Belgique. C’était sans compter le blocage du dépôt pétrolier d'Anvers en Belgique, en solidarité avec les travailleurs français et pour empêcher la multinationale de livrer du carburant vers la France.
Plus tard dans la journée, la justice a suspendu l'arrêté de réquisition de la raffinerie Total Energies de Gonfreville, estimant qu'il portait atteinte au droit de grève.
Des pompiers belges ont aussi rejoint Paris pour montrer « leur soutien plein et entier pour ce que vivent les collègues français ». Un rassemblement a été organisé au pied de l’Arc de Triomphe, avec une centaine de personnes présentes. Elles ont ensuite rejoint le cortège parisien.
Des scènes de soutien aux grévistes français apparaissent de plus en plus autour de la planète. Ce jeudi, c’est en Australie que des employés du BTP se sont mobilisés pour soutenir les grévistes français.
Si la mobilisation connait une baisse, la longévité du mouvement social montre bien que la défiance est toujours là. Et entre perte de salaires et peur des violences, difficile de ne pas comprendre la baisse de mobilisation.
Car au-delà de la perte d’une 11ème journée de salaire, c’est bien la peur qui empêche certains d’aller manifester. Dans un sondage YouGov pour Le HuffPost, on apprend notamment que si 71% des Français sont contre la réforme et 58% soutiennent le mouvement de contestation…53 %dit avoir « peur » de se rendre dans les défilés syndicaux et d’y être « victime de violence ».
Alors que la confiance envers les forces de l’ordre s’érode peu à peu, avec seulement 1 Français sur 2 interrogés qui disent avoir une bonne opinion de ces dernières, le gouvernement persiste et signe. Il n’y a aucune violence policière en France, et il est toujours hors de question de reculer face à la mobilisation.
Eh oui, il ne fallait voter pour Emmanuel Macron. Peu importe si ce dernier s’est engagé à écouter l’opposition, et peu importe si ce dernier n’a été élu que par barrage pour l’extrême-droite. Quoi que, dans ce contexte, difficile de voir en quoi ce gouvernement ne l’est pas lui-même.
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Merci pour cet article, et surtout pour la dernière phrase.