Le policier qui n’avait pas pris la plainte la semaine dernière d’une femme, violemment agressée quelques heures plus tard par son ex-compagnon à Blois, a été suspendu à titre conservatoire, a-t-on appris mercredi de source policière.
Cette décision, prise par le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, intervient après son audition mardi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans le cadre d’une enquête administrative, a-t-on ajouté de même source, confirmant une information de BFMTV.
L’IGPN avait été saisie vendredi à la demande du préfet du Loir-et-Cher « afin de connaître précisément les conditions dans lesquelles la victime avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au commissariat de Blois et invitée à se représenter le lendemain ».
- L’ancien compagnon interpellé -
Le 13 décembre, vers 19 h, la victime âgée de 24 ans avait été retrouvée inconsciente dans le hall d’un immeuble par les policiers, prévenus par des témoins. Deux heures auparavant, elle s’était présentée à l’accueil du commissariat de police de Blois où elle avait été invitée à se représenter le lendemain.
Après son agression, elle a été placée dans le coma et souffre de « lésions hémorragiques cérébrales majeures », avait précisé la procureure de la République de Blois Charlotte Beluet. Son pronostic vital était engagé et son pronostic neurologique avait été qualifié de « sombre » dans un communiqué du parquet.
Son ancien compagnon, âgé de 27 ans, a été interpellé jeudi à Plaisir (Yvelines). Il a reconnu avoir donné plusieurs coups de pied « d’écrasement » dans la tête de la victime mais a « contesté avoir eu l’intention de tuer son ancienne compagne ». Il a été placé en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire pour tentative de meurtre.
Mardi, entre 150 et 200 personnes ont manifesté à Blois pour dénoncer le traitement par la police des violences faites aux femmes. Si, pour une fois, l'IGPN a réagi rapidement - et justement - en suspendant le policier incriminé, la prise en charge des victimes de violences laisse toujours largement à désirer.
Cette affaire met par ailleurs en lumière, encore une fois, les dysfonctionnements au sein de la police, et ce malgré les diverses déclarations du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin. Début janvier, ce dernier avait affirmé sur France Inter qu'une plainte pour violences déclenchait "systématiquement des garde à vue" et l'ouverture de "poursuites judiciaires". Ce qui n'est, bien évidemment, pas le cas.
Si vous êtes victimes de violences conjugales, vous pouvez contacter le 3919, le numéro national de référence d'écoute téléphonique et d'orientation à destination des femmes victimes de violences. Des conseillers sont disponibles 24h/24. La Réunion est le troisième département français en matière de violences intrafamiliales. Deux femmes ont été tuées par leur compagnon à La Réunion cette année, 54 féminicides ont été recensés ces 15 dernières années.
www.imazpress.com avec l'AFP