De retour en Régionale 1

Football : Buteau en mission à la Saint-Louisienne

  • Publié le 17 mars 2024 à 12:58
  • Actualisé le 17 mars 2024 à 13:34
équipe de la saint-louisienne avec pascal buteau

En février 2022, la Saint-Louisienne était rétrogradé administrativement en R3 sur recommandation de la DNCG. Arrivé un an plus tôt, Pascal Buteau n’a pas lâché le monument en péril du football local. Guidé par la passion, l’entraîneur a relevé ses manches et remis les Verts sur les rails du succès, grâce à deux montées successives. De retour en R1, il espère stabiliser le club à ce niveau, en dépit d’un budget modeste. Et aspire même à le voir renouer avec les premiers rôles (Photos : sly/www.imazpress.com)

Pascal Buteau est un enfant du Port. Il a été bercé par la légende mauve, emporté par la ferveur du kop portois, qui poussait sans relâche son équipe. "A Saint-Louis, je retrouve la même passion qu’à la Jeanne d’Arc, confie-t-il sur la pelouse du stade Théophile-Hoarau. Vous pouvez être sûr que si vous vous baladez dans la ville, vous allez croiser des gens avec le maillot vert de la Saint-Louisienne sur les épaules. Cette ville respire le foot."

C’est pour cette raison que le Portois avait signé chez les Verts il y a trois ans. Il voulait ressentir l’atmosphère de ce bastion du football local. Le challenge était pourtant ardu. Le club errait en effet en super D2, loin des fastes d’antan, à mille lieux de la demi-finale de la coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe disputée contre le Zamalek du Caire en 2000 ou du 32e de finale de la coupe de France joué contre l’ogre cannois de Patrick Vieira, en janvier 1995, qui ont ont fait sa légende. Mais Buteau avait réussi le tour de force de raviver la flamme verte en offrant au club la treizième coupe de la Réunion de son histoire dès son arrivée, fin 2021.

Hélas, la joie fut de courte durée. Deux mois après les célébrations de la coupe, les Verts étaient rétrogradés au bas de l’échelle locale, en R3, sur recommandation de la DNCG, en raison de la situation financière désastreuse du club.

Malgré ce terrible coup du sort, l’ancien attaquant de la Jeanne d’Arc n’a pas pas rompu les amarres. Au contraire, il est resté fidèle aux Verts. "Avec la Saint-Louisienne, j’avais gagné mes premiers titres en coupe régionale de France et coupe de la Réunion en tant que joueur lors des épopées 1995 et 1996", explique-t-il. "En décidant de rester en pleine tempête interne, j’ai voulu d’une certaine manière rendre au club ce qu’il m’avait donné."

"C’est un mec humain avant tout, souligne son président Salim Moussajee, sur le banc de touche du stade Théophile-Hoarau. Quand on a été sacré champion l’an passé en Super D2, avec quinze points d’avance, du jamais vu dans le football local, Pascal a reçu des propositions alléchantes de la part de clubs intéressés sur lesquels on ne pouvait pas s’aligner avec nos 80 000€ de subvention. A sa place, n’importe quel autre coach serait parti pour des raisons financières. Mais pas lui."

- "Je ressens une pression positive" -

"J’ai rempilé parce que je ne me voyais pas quitter le navire alors que le beau temps est à nouveau au rendez-vous, reprend le coach. Quand j’ai signé ici, le club était à la dérive, mais j’ai tout de suite vu la ferveur autour de lui. Nous avions un projet : retrouver la R1, le haut niveau local qui correspond aux standards de la Saint-Louisienne. Je veux en effet que le club retrouve la place qu’il avait naguère sur l’échiquier du football local, c’est à dire parmi les meilleurs de l’île. Parce que la ville le mérite."

A Saint-Louis, Buteau sent en effet à nouveau l’attente montée autour du club. Et, ça l’excite. "Je ressens davantage une pression positive que le poids du palmarès vertigineux de ce club sur mes épaules", dit-il encore avant d’ajouter. "Il y a encore des dirigeants qui aiment le football à Saint-Louis, qui ont envie de s’investir malgré les coups bas, les peaux de banane glissées par certains."

Il s’est attaché à son staff, aussi. A Thomas Boyer, son entraîneur des gardiens. "Mes yeux et mes oreilles", dit-il affectueusement. A Jérémy Duchemann, son fidèle préparateur physique. Et à David Valincourt, son directeur technique. "Il abat un gros travail", fait-il remarquer au sujet de ce dernier. "C’est lui qui fixe les grandes lignes de la politique sportive de la Saint-Louisienne. J’espère que son travail va payer dans deux-trois ans."

- "Je suis resté pour l’adrénaline" -

Loin de lui l’idée de tirer en effet la couverture à lui. Mettre en avant ceux qui l’entourent, magnifier le travail d’équipe, tel est son credo. "C’est un mec bienveillant, Pascal", confie Patrick, un passionné des Verts, comme tant d’autres, venu assister à l’entraînement. "Il est très important pour nous", prolonge son président.

"Certains entraîneurs gagnent des titres, avec des stars dans leur effectif. Pascal, non. Il a gagné ses trophées sans avoir sous la main des vedettes locales. Et ça n’a pas la même valeur à mes yeux. C’est comme si tout à coup un pilote gagnait au volant d’une 206 SZ la course que d’autres ont remporté avec une Ferrari. C’est que le pilote est bon, non ? Pascal est un bon pilote, dans mon esprit."

Le 17 mars prochain, la Saint-Louisienne fera donc son grand retour sur la scène de la R1 . Comme un clin d’oeil, les Verts seront opposés à la Jeanne d’Arc lors de la première journée de championnat. Et en entendant les tambours du kop portois retentir, on pensera forcément à cette phrase de Pascal Buteau, glissée du côté de Théophile Hoarau. « Je me souviens comment les supporters nous poussaient quand je jouais à la Jeanne. Ils étaient à l’unisson derrière nous. Un véritable douzième homme. J’ai les mêmes
sensations à Saint-Louis. C’est pour ça que je suis resté. Pour l’adrénaline que cela me procure."

fp/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Bon
Bon
1 an

Bon marmaille