Le passage du cyclone Garance sur La Réunion ce vendredi 28 février 2025, a dévasté de nombreuses exploitations agricoles. Si l'impact des cyclones sur les cultures est souligné, les élevages ont également payé un lourd tribut. Animaux morts, infrastructures détruites, pertes financières massives, et difficultés pour accéder aux ressources vitales telles que l'eau et l'électricité, sont autant de problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs réunionnais (Photo rb/www.imazpress.com)
Le cyclone a laissé derrière lui des scènes de dévastation. Les témoignages des exploitants le prouvent. Judex Therméa, propriétaire d'une écurie de 65 chevaux à Saint-André, résume la situation : "nous avons perdu un alpaga et un cheval. Une vingtaine de chevaux sont dehors sans abri, car une quinzaine de boxes sont hors d'usage. Ils ne peuvent pas sortir à cause des détritus dans la cour et des clôtures cassées, et ne voient plus personne car l'activité est arrêtée. C'est un stress permanent pour eux".
- Restriction en eau pour les chevaux -
Si le bilan matériel est déjà dramatique, la situation est encore plus complexe à gérer avec des animaux restreints en consommation d'eau pendant plusieurs jours. "Nous avons besoin de 10.000 litres d'eau par jour pour subvenir aux besoins de nos animaux. Avant on essayait de survivre, et là c'est pire, on s'assure qu'ils aient de quoi manger. Heureusement, on avait une petite citerne qui nous a dépanné, on leur donnait à boire avec des seaux... Le stock s'est vite épuisé, nous avons dû nous faire ravitailler", explique, désolé, Judex Therméa.
Pour Gaël Dijoux, agriculteur à Sainte-Suzanne, la catastrophe a pris une autre tournure. "Le groupe électrogène n’a pas pris le relais pour l’électricité. Les poulets de 15 jours sont restés une journée sans eau. C’était déjà risqué, s’ils étaient plus âgés, je perdais tout", raconte-t-il.
Le ravitaillement en eau est l’une des problématique majeures, notamment dans les communes de l'est. Malgré les efforts des mairies et de la sous-préfecture les besoins restent énormes.
Judex Therméa déplore la situation : "on a pu récupérer l'eau, mais le silo où est stocké le grain qui alimente les chevaux a été endommagé, l’eau s’est infiltrée. Le grain est en train de pourrir". Il estime la perte à 5.000 euros, avec six tonnes de grain inutilisables. Un stock qui, en temps normal, aurait duré un mois.
Pour pallier l'absence de toit, l'agriculteur a dû : "acheter des bâches à 45 euros l’unité pour couvrir les boxes et remplacer le toit. Rendez-vous compte du prix ?" souligne-t-il.
Les éleveurs les plus équipés en structures automatisées "ont eu les plus gros dégâts, car avec la coupure de courant, plus rien ne fonctionnait. De nombreux animaux sont morts par étouffement", explique Stéphane Sarnon, de la FDSEA.
- Du stress psychologique et économique -
Les pertes d'animaux, les pertes matérielles, la difficulté à se réorganiser et l’incertitude sur l'avenir ont des conséquences psychologiques pour les éleveurs. "J’ai mis 20 ans pour construire mon exploitation et en deux heures, tout est parti", déplore Judex Therméa, illustrant la détresse d’une profession durement frappée.
Les éleveurs font face à une véritable crise financière, amplifiée par l'ampleur des dégâts. Selon Stéphane Sarnon de la chambre d'agriculture, les démarches administratives, nécessaires pour obtenir des aides financières sous le statut de catastrophe naturelle, sont souvent longues et complexes. "Les exploitations n’ont plus de trésorerie pour supporter ces chocs" dit-il.
"En trois ans, c’est le quatrième cyclone qui détruit tout" rappelle-t-il. La multiplication des événements climatiques extrêmes aggrave la situation économique des éleveurs, déjà fragilisée par la sécheresse cette année.
- "On en a marre des blabla, on veut des actions"-
Samuel Silotia, président du Comité régional d'équitation annonce, qu'un "courrier va partir pour le Département, le préfet, les instances locales, et nationales". Les agriculteurs réunionnais réclament des mesures concrètes : "on en a marre des blabla, on veut des actions".
Une solution à long terme est envisagée par la Chambre d'agriculture. La mise en place de groupes électrogènes, de citernes d'eau et de structures plus résistantes aux intempéries sur chaque exploitation, afin de limiter les dégâts en cas de cyclone.
"Nous souhaitons que l’État prenne plus conscience de l’impact que ces catastrophes ont sur nos exploitations, chaque année", plaide Stéphane Sarnon.
- Qu'en est-il des animaux de compagnie et errants ? -
"Nous pouvons compter des centaines d'animaux errants morts durant le cyclone", annonce Jean-Luc Mignot de la SPA de Sainte-Marie. Des "nourrisseuses de ruches" continuent leur engagement, en les nourrissant. "Dès la levée de l'alerte rouge, ils étaient déjà dehors pour s'occuper d'eux. Beaucoup s'étaient cachés, appeurés", explique-t-il.
L'association AMI "s'est organisée en urgence avant le cyclone pour trouver un maximum de familles d'accueil relai pour les chiens errants. C'était du court terme." Leur sauvetage est un combat que l'association mène toute l'année, et encore plus après Garance.
En parallèle, l'association souhaite "aider la population réunionnaise et leurs animaux de compagnie, ayant tout perdu". Oiseaux, chiens, chats, poules, cochons, certaines familles peinent à subvenir à leurs besoins, et se retrouvent sans ressource.
Un appel aux dons est lancé afin d'acheter de la nourriture pour les animaux rescapés. Pour faire un don : ici.
pbi/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Déjà sans garance beaucoup de chiens en errance. Allez faire un tour front de mer au port 97420, n'a en pagaille et agressifs en plus. Que font les agents de la fourriere
et la stérilisation vous en faîtes quoi??? La fourrière n'a jamais été et ne sera jamais une solution ce n'est qu'une solution pour les lâches quand on veut pas que les animaux prolifèrent on stérilise