Dans le quartier de Champ-Fleuri à Saint-Denis, Sarah se relève doucement après le passage du cyclone Garance. Comme des dizaines d’habitants de la résidence Vittoria, elle a vu ses véhicules engloutis dans le parking souterrain de son immeuble. Entre résignation et élan de solidarité, elle raconte (Photos : rb/www.imazpress.com)
Installée au quatrième étage de son immeuble, Sarah vit ici depuis douze ans. Avec son mari, ils ont acheté leur appartement en 2017. Comme beaucoup de riverains, ils ont suivi de près les alertes météos liées au cyclone Garance. "On a toujours connu des cyclones, mais sans jamais subir de gros dégâts. De telles inondations, c’est inédit ! ", confie-t-elle.
Alors à la veille du passage de Garance sur La Réunion, le choix de stationner les véhicules en sous-sol semblait logique. "Lors de Belal, les voitures garées dehors avaient été abîmées par des arbres qui sont tombés dessus. Alors on pensait être à l’abri, à l’intérieur du parking".
- "On s’est tout de suite dit que le sous-sol était perdu" -
Alors que La Réunion se trouve en alerte rouge, en début de soirée vendredi dernier, Sarah et son mari descendent au rez-de-chaussée et constatent que l’eau leur arrive déjà aux mollets. "On s’est tout de suite dit que le sous-sol était perdu." Une intuition confirmée par une vidéo envoyée par un voisin, montrant la rue transformée en torrent. "À ce moment-là, on comprend. Il n’y a plus rien à faire", se souvient Sarah.
Dans le sous-sol, les trois véhicules du couple sont submergés : la moto neuve de son mari, et deux voitures. "La moto, c’était le bijou de mon mari et on avait prévu de faire don d’une de nos voitures à mon papa". Plus qu’une perte matérielle, c’est aussi un outil de travail que Sarah voit disparaître.
Infirmière libérale, sa voiture lui est indispensable pour ses tournées quotidiennes. Elle explique : "Heureusement, mes collègues se sont serrés les coudes : l’une s’est occupée de mes patients, une autre a proposé de me prêter sa voiture, une autre encore est même allée voir mon père car je n’avais plus de nouvelles et ne pouvais pas me déplacer".
Le temps que l’eau s’évacue du parking, les habitants de la résidence Vittoria ont du attendre lundi matin pour accéder au sous-sol. Face au sinistre, la copropriété s’organise. "C’est une voisine qui a nettoyé les parties communes", précise Sarah.
- Dans l'attente des experts d'assurance -
Le syndic se montre, quant à lui, réactif, mais les procédures prennent du temps. "On n’a pas le droit de toucher aux véhicules tant qu’ils ne sont pas tous expertisés donc je n’ai aucune idée de quand un nettoyage pourra être fait. Alors en attendant, le parking ressemble à une scène d’urbex : boue, odeur d’eaux usées... J’avais même peur qu’on y retrouve un cadavre", avoue la jeune femme. Voyez par vous-même :
Les assurances, elles, avancent à plusieurs vitesses. "Dès le vendredi, j’ai contacté les compagnies d’assurance chez qui nous avons des contrats : pour la moto, l’expert passe demain. Pour les deux voitures, c’est plus flou. L’un doit nous rappeler, l’autre n’a donné aucune nouvelle."
Sarah et son mari sont assurés tous risques, mais il faut maintenant faire preuve de patience avant la prise en charge et le remboursement. "On se sent comme en pause, entre deux mondes. On se répète que ce n’est que du matériel, mais c’est aussi le fruit de notre travail et de nos sacrifices".
La jeune femme relativise aussi en se disant que son appartement n’a subi aucun dégât. "Perdre une voiture c’est difficile mais perdre sa maison c’est d’un autre niveau. Je souhaite un bon courage à tous les sinistrés".
- "La solidarité aide à tenir le coup" -
Au-delà de la perte, Sarah s’interroge sur la gestion du quartier face aux intempéries. "La ravine à côté n’est pas bien entretenue. Est-ce que ça aurait changé quelque chose ? Je ne sais pas". Pourtant, malgré tout, elle refuse de céder à l’idée de déménager. "Je suis attachée à ce quartier, mais une chose est sûre : au prochain cyclone, ma voiture sera garée ailleurs."
Avec un véhicule de location trouvé en urgence, Sarah reprend doucement le fil de son quotidien. Mais l’empreinte de Garance restera gravée longtemps. "On est abasourdis, on n’arrive pas à y croire. Mais il y a eu tellement d’élans de solidarité, c’est ça qui aide à tenir".
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Catastrophe annoncée depuis longtemps !
Et pourtant le bétonnage du chef lieu va continuer allègrement empêchant de fait l'eau de pluie de s'infiltrer dans le sol !
C'est à celles et ceux qui mènent cette politique ou en profitent qu'il faut demander des comptes !