La Chambre régionale des comptes de La Réunion a rendu public ce jeudi 15 mai 2025 son rapport d’observations définitives relatif à la direction commune mise en place entre le centre hospitalier universitaire (CHU) de La Réunion et le Groupe hospitalier Est Réunion (GHER). La CRC pointe notamment "une situation financière préoccupante, avec endettement élevé, une capacité d’autofinancement insuffisante et des marges en érosion."
"Le GHER emploie 980 personnes pour un budget de 120 millions d'euros en 2023. Il est membre du pôle sanitaire de l’est, un groupement de coopération sanitaire dont il partage le site sur son implantation de Saint-Benoît. Il déploie des activités de soins médicaux de réadaptation et de soins de longue durée sur son second site de Saint-André", rappelle la CRC.
Depuis 2014, "cette direction commune vise à soutenir le redressement du GHER confronté à de lourdes difficultés financières et structurelles". "L'appui du CHU, principal hôpital public de l'île, devait permettre de structurer l’offre de soins dans l’Est, de renforcer l’attractivité médicale et d’améliorer la gestion", note-t-elle.
Si la direction commune "a permis certains progrès, notamment sur l’attractivité médicale et la stabilisation des ressources humaines, la chambre constate que les objectifs initiaux n’ont pas toujours été suivis d’effets mesurables". Le fonctionnement "reste perfectible, notamment en matière de gouvernance, d’évaluation de la performance et d’intégration des fonctions support".
Le GHER "demeure dans une situation financière préoccupante, malgré le soutien constant de l’agence régionale de santé, son endettement est élevé, sa capacité d’autofinancement insuffisante et ses marges en érosion", alerte la CRC.
La chambre appelle "à une meilleure prévision budgétaire, au renforcement du pilotage pluriannuel et à la mise en œuvre d’une stratégie claire de retour à l’équilibre".
L'activité du GHER reste cependant essentielle, alors que les indicateurs de santé dans l’est sont généralement les moins bons de la région : taux de mortalité supérieur sur toutes les causes, à l’exception du taux de suicide, taux d’inscription en affection de longue durée (ALD) le plus élevé, recours moindre aux activités de prévention et de dépistage et taux de mortalité infantile le plus important.
L’offre de soins est également la plus basse en professionnels de santé libéraux (74 médecins généralistes libéraux pour 100 000 habitants dans l’est contre 228 dans l’ouest), comme en médecine de spécialité avec pour ces derniers un taux inférieur de près de 50 % au taux régional. En 2023, le territoire héberge 12 % de la population médicale de l’île.
Pour autant, il "ne capte que 57 % de la consommation de soins de la population sur ce territoire, une situation aggravée par le manque de lien avec les professionnels de santé en ville et le déclin en effectifs de ces derniers".
"L’analyse des taux de fuite réalisé par un cabinet privé pour l’élaboration du projet médico-soignant cible la récupération de la moitié de ces séjours, qui sont actuellement perdus au profit des cliniques privées (soit près de 7 000 séjours annuels) au détriment principalement de l’activité de chirurgie", note la CRC.
- Huit recommandations -
La chambre formule huit recommandations, dont la mise en place d’un comité de gouvernance stratégique, l’intégration d’objectifs mesurables dans la convention de direction commune, et la régularisation des astreintes médicales :
- Intégrer des objectifs communs aux deux établissements assortis d’indicateurs de suivi dans la convention de direction commune de manière à réaliser un bilan annuel des actions réalisées, avant fin 2025.
- Mettre en place le comité de gouvernance stratégique réunissant le DG et les présidents de CME des deux établissements avant fin 2025.
- Transmettre chaque année à l’agence régionale de santé un plan global de financement pluriannuel,
en vue de son approbation, et l’actualiser en tant que de besoin conformément aux textes en vigueur (article R. 6145-66 du code de la santé publique).
- Structurer le contrôle interne au sein du service des ressources humaines avant fin 2025.
- Décliner les contrats de pôle avec des objectifs qualitatifs et quantitatifs mesurables et impliquer par une politique d’intéressement les pôles à la réalisation effective de ces derniers, avant fin 2025.
- Mettre l’astreinte du bloc et toutes les astreintes du GHER en conformité avec le décret n° 2002-9 du 4 janvier 2002 avant fin 2026.
- Prioriser le déploiement du nouveau dossier patient informatisé sur le pôle chirurgie et son extension spécialisée sur le bloc opératoire avant fin 2026.
- Adapter le montant de la redevance des contrats d’exercice libéral, sur la base d’une nouvelle évaluation du coût des prestations mises à disposition par le GHER à chaque praticien libéral, dès 2025
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Comment peut-on permettre à un invalide de soutenir un boiteux ou un aveugle guider un myope presbyte? Cette Direction commune est une aberration. Le DG du CHU n'arrive même pas à mener sa propre barque. Il coule tout ce qu'il touche ce vieux garçon et faux réunionnais hautain. Le gouvernement ne peut pas nous enlever ce boulet?
Elle est belle la France : 3 mois de bracelet pour avoir profité de sa fonction pour obtenir des informations via des écoutes illégales... pendant ce temps, je rappelle qu'il continue à profiter de tous les avantages liés (chauffeur, rémunération, vigiles...) à ladite fonction...
... et je n'évoque pas la batterie de cuisine qui reste encore collée à ses fesses
merci de remplacer la photo d'illustration qui montre le musée Léon Dierx
Bonjour,
Non il s'agit bien de la Chambre régionale des comptes, dont le bâtiment ressemble effectivement au musée. Bonne journée