Ce jeudi 8 septembre 2016, une nouvelle présidence a été élue à la tête de l'Université de La Réunion. Avec une première pour l'île : deux candidats, Frédéric Miranville et Gilles Lajoie, se sont alliés. Le premier a été désigné président tandis que le second devrait diriger le conseil académique. Un poste qui sera créé prochainement. Une alliance qui ne s'est donc pas arrêtée au terme de l'élection : elle devrait se poursuivre, avec un binôme se partageant les différentes responsabilités incombant à la présidence. Pour Gilles Lajoie, le plus important est surtout de "penser à l'insertion professionnelle des étudiants" et résorber le faible taux de réussite en première année de licence.
"Notre objectif premier est la réussite des étudiants" assure Gilles Lajoie, futur président du Conseil Académique de l'Université. En étroite collaboration avec Frédéric Miranville, fraîchement élu président, le professeur se réjouit de cette alliance novatrice. Son poste lui permettra de chapeauter deux commissions : la formation et la recherche. Mais aussi de superviser et d'appuyer les décisions prises par la présidence. Une sorte de deuxième président, en quelque sorte. Plusieurs pistes ont déjà été évoquées pour améliorer la formation universitaire.
- Une meilleure insertion professionnelle
"Nous ne diplômons pas des étudiants pour qu'ils soient simplement diplômés. Il faut penser à leur insertion professionnelle, notamment en tissant des liens privilégiés avec les partenaires socio-économiques. Nous devons trouver des solutions car nous sommes aussi dans une révoltuion importante. Comment faire pour penser les métiers de demain? Nous allons mettre en place une réflexion croisée sur les métiers de demain" promet Gilles Lajoie.
- Augmenter le taux de réussite des étudiants
Le taux de passage des étudiants en deuxième année de licence à La Réunion est l'un des plus bas de France. Pour Frédéric Miranville et Gilles Lajoie, "ces taux d'échecs sont socialement insupportables". Un chiffre qu'ils imputent majoritaiement à une "offre diplomante en licence faiblement adaptée aux bacs professionnels". Gilles Lajoie précise : "Nous avons une structure estudiantine en L1 où, factuellement, les bacs professionnels et technologiques sont plus nombreux qu'ailleurs en France. C'est un problème d'orientation. Nous devons trouver des solutions avec nos partenaires, et le moment est idéal ! De grandes responsabilités sont maintenant confiées aux régions et nous pourrons mettre en place des exercices stratégiques."
- Des formations qui ont les moyens?
"Il n'y a jamais assez d'argent" plaisante à demi-mots Gilles Lajoie. Si la nouvelle mandature préfère prendre le temps d'observer l'offre de formation existante, les moyens financiers ne conviennent pas forcément dans la situation actuelle. Pour le futur président du Conseil Académique : "Nous avons une situation budgétaire saine, mais des moyens insuffisants. Nous devons établir une statégie plus cohérente avec les directeurs de composantes et les équipes administratives".
La situation de l'Université de la Réunion m'enrage au plus haut point, les mecs sont placés, les étudiants n'ont jamais été leur préoccupation principale. Là, il vient nous raconter le même baratin encore une fois. Fort à parier que le taux d'échec restera constant pour les années à venir.