3018, un numéro unique pour "alerter"

Harcèlement scolaire : une cellule dédiée sera créée dans chaque rectorat

  • Publié le 27 septembre 2023 à 19:53
  • Actualisé le 27 septembre 2023 à 21:42

Brigades dédiées dans les rectorats, confiscation du portable dans les cas graves, cours d'empathie... après le suicide de plusieurs adolescent.e.s, le gouvernement a annoncé mercredi son plan interministériel pour lutter contre le harcèlement scolaire, "priorité absolue" de la rentrée pour Elisabeth Borne. Nous sommes en direct, suivez-nous (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

  • C'est la fin de ce direct, merci de nous avoir suivis

  • "Le harcèlement scolaire est un enjeu de santé publique" estime Aurélien Rousseau, ministre de la Santé

    Il annonce la création de modules de formation dédiés au repérage des troubles anxieux et dépressifs chez l'enfant.  L'intervention des professionnels de santé
    dans les établissements scolaires se fera tout au long de l'année. La coopération territoriale sera renforcée entre les professionnels de santé et les personnels de santé scolaire.

    Le ministre souhaite une consolidation du réseau des maisons des adolescents pour en faire "une ressource d'expertise pour le personnel scolaire"

    Un renforcement du dispositif « Mon soutien Psy » est prévu, avec des conditions d'accès facilitées pour les consultations avec des psychologues et une augmentation du nombre de séances prises en charge par l'Assurance maladie

  • Eric Dupond-Morreti, ministre de la Justice, fait le point sur les solutions mises en place

    Le ministre annonce la saisine systématique et immédiate du procureur en cas de signalement, la création d'un Référent harcèlement dans l'ensemble des tribunaux, la confiscation du téléphone portable de l'élève harceleur, et des sanctions pénales graduées :

    - stage de citoyenneté pour les élèves et leurs parents

    - justice restaurative

    - réparation pénale

    - peines aggravées allant jusqu'à 10 as en cas de suicide

     

  • Vers un bannissement des réseaux sociaux

    "Nous avons demandé aux principales plateformes de réseaux sociaux de renvoyer les enfants et les adultes qui signalent des faits de harcèlement vers le 3018" annonce Jean-Noël Barrot.

    Le ministre veut "une peine complémentaire de bannissement des réseaux de sociaux" en cas de condamnation pour harcèlement, de six mois à un an. "Nous allons ouvrir la possibilité de prescrire cette mesure de bannissement dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire". Le juge pourra donc bannir des réseaux sociaux un suspect.

  • Trois mesures sur la sensibilisation

    Le gouvernement veut "généraliser le passeport numérique" pour sensibiliser au harcèlement. "Il permettra à tous nos élèves de bénéficier d'une sensibilisation" dit Jean-Noël Barrot, mininstre délégué au Numérique. Un livret de prévention sera distribué à tous les élèves de 8 à 11 ans.

    Il veut enfin sensibiliser les parents. "Nous portons un label qui s'intitule Parents numériques, qui offre de l'accompagnement à la parentalité numérique".

  • Des brigades dédiées créées dans les académies

    "Réagir vite, c'est parfois sauver des vies. Si la parole se libère, c'est qu'il y a un espoir, c'est dire la responsabilité immense qui pèse sur nous : être capable d'agir" souligne Gabriel Attal. Il rappelle les nouvelles mesures prises ces derniers mois.

    "Nous allons mettre plus d'humain dans les académies, avec la création de brigade anti-harcèlement dans chaque rectorat. Nous allons créer des équipes académiques de lutte contre le harcèlement" annonce-t-il.

  • Le 9 novembre, journée de lutte contre le harcèlement scolaire

    "Nous allons généraliser et simplifier la prise de la parole. Cette année, deux heures seront banalisées le 9 novembre pour la lutte contre le harcèlement. Un questionnaire sera soumis aux élèves à partir du CE2 pour détecter les situations de harcèlement" explique le ministre de l'Education nationale.

     

  • Des cours d'empathie ajoutés au cursus scolaire

    "L'outil essentiel est le travail avec les petites classes, avec les cours d'empathie. La France va inscrire dans le cursus scolaire ces cours d'empathie. Ces compétences feront désormais partie des savoirs fondamentaux de l'école" annonce Gabriel Attal.

     

  • "Ce plan est la preuve que l'électrochoc a commencé" estime Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale

    "Nous assistons à un tsunami de témoignages depuis ces dernières semaines, les signalements ont été multiplié par trois" annonce-t-il. "Je lance un appel à tous les jeunes, tous leurs parents, aux professeurs : continuez."

    Le ministre rappelle les trois piliers de la stratégie : prévention, détection, solution.

     

  • Le troisième objectif est de trouver des solutions

    "Chaque fait de harcèlement doit être puni. Pour ne rien laisser passer, la saisine du procureur sera désormais systématique. Face aux auteurs, nous voulons des sanctions rapides, ainsi depuis la rentrée c'est désormais l'élève harceleur qui doit changer d'établissement" rappelle la Première ministre.

    "Nous allons développer la confiscation des téléphones et interdire l'accès aux réseaux sociaux aux élèves harceleurs" annonce-t-elle.

     

  • Le deuxième objectif est l'identitifation

    "Chaque élève du CE2 à la terminale remplira une grille d'auto-évaluation pour permettre de repérer les cas de harcèlement. Une autre grille sera destinée aux forces de l'ordre et au magistrat" explique Elisabeth Borne. "Nous avons lancé des discussions pour éviter que le secret médical ne soit un frein à la détection des victimes."

    Le 3018 deviendra le numéro unique de signalement, accompagné d'une application.

    "Nous allons renforcer la coopération entre l'école, les forces de l'ordre et la justice" annonce-t-elle. 

  • Le premier enjeu est la prévention

    "Trop souvent le harcèlement est minimisé. Le meilleur moyen est de sensibiliser, d'expliquer, de prévenir. Ce plan prévoit la formation de tous les acteurs de la communauté éducative, avec l'objectif que chacun soit formé avant la fin du quinquennat"

    Des policiers, des magistrats seront mobilisés pour sensibiliser sur les poursuites encourues. "La parole des victimes doit être libérée et parfaitement prise en compte. C'est pourquoi je souhaite que les forces de l'ordre, les magistrats, soient formés pour la prise en charge des victimes. Les encadrants des accueils collectifs pour mineurs seront aussi formés. Enfin, les éducateurs sportifs recevront une formation spécifique sur le harcèlement.

     

  • "Combattre le harcèlement dépasse les frontières de l'école" estime la Première ministre

    "Des dysfonctionnements peuvent survenir à tous les niveaux, la seule réponse efficace est collective" souligne Elisabeth Borne.

    "Que vous soyez victime, témoin, parent, enseignant : vous n'êtes pas seuls. De la prévention jusqu'à la sanction, de nombreux acteurs peuvent intervenir. Ce plan va permettre de tous travailler ensemble. Notre plan c'est 100% prévention, détection, solution"

  • Deux élèves par classe qui sont concernés, près d'un million d'enfants en France

    "Le harcèlement, ce sont des actes malveillants et répétés qui touche nos enfants. C'est un phénomène massif : ce sont deux élèves par classe qui sont concernés. C'est une forme de violence, c'est la peur, la honte, l'angoisse, et parfois même l'irréparable"

    "Vous n'êtes pas responsables, ce que vous vivez est inadmissible, insupportable. La mobilisation doit être générale. Nous sommes à vos côtés et nous mènerons une lutte implacable"

  • Bonjour à tous, bienvenue dans ce direct

    Nous suivrons en live la conférence de presse d'Elisabeth Borne sur le harcèlement scolaire, restez avec nous

À propos

La Première ministre présentera ce plan "contre le harcèlement à l'école et dans tous les lieux de vie de l'enfant" lors d'une conférence de presse à 18h30 (heure de La Réunion) en présence des ministres concernés, "afin de mieux prévenir les drames tels que ceux survenus ces derniers mois et poser un constat sur les défaillances existantes", a indiqué Matignon.

Ce plan avait été annoncé dès juin par la Première ministre après le suicide de Lindsay, 13 ans, dans le Pas-de-Calais. Elle avait alors demandé aux ministres de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé et au secrétaire d'Etat au Numérique de travailler avec le ministre de l'Education nationale.

L'ensemble de mesures qui doit être détaillé est porté par une "philosophie claire", a expliqué le ministre de l'Education Gabriel Attal: "100% prévention, 100% détection et 100% réaction".

"Nous avons appelé à un électrochoc, et je constate que l'électrochoc a commencé", a-t-il marte-lé mardi à l'Assemblée nationale. "Oui la peur doit changer de camp, oui nous devons être plus efficaces dans la lutte contre le harcèlement scolaire".

Plusieurs mesures ont déjà été mises en place ces derniers mois pour muscler la lutte contre ce fléau, dont la possibilité de changer d'établissements les élèves harceleurs dès cette année ou de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.

D'autres pistes ont depuis été esquissées par Gabriel Attal, dont certaines devraient figurer dans ce plan. Lors d'une visite au Danemark la semaine dernière, il a notamment évoqué l'idée d'une confiscation systématique du téléphone portable de l'enfant auteur de cyberharcèlement grave.

Il a aussi mis en avant la possibilité d'interdire l'accès aux réseaux sociaux des mineurs mis en cause.

- "Brigades" dédiées -

M. Attal a aussi indiqué aux syndicats enseignants, qu'il a réunis lundi, travailler à la mise en place d'un questionnaire pour tous les élèves afin de repérer les "signaux faibles" dans la lutte contre le harcèlement.

Il envisage également la création de "brigades" dédiées sur le sujet dans les rectorats qui pour-raient intervenir rapidement, et souhaite mettre en place des "cours d'empathie" à l'école, sur le modèle danois.

Il a aussi évoqué la mise en place d'un temps dédié pour parler du harcèlement dans tous les établissements scolaire le 9 novembre, à l'occasion de la journée nationale de lutte contre le har-cèlement.

Le harcèlement à l'école, qui en France toucherait un élève sur dix, est au coeur de l'actualité en cette rentrée après un nouveau drame, le suicide du jeune Nicolas, 15 ans, qui s'est donné la mort à Poissy (Yvelines).

L'académie de Versailles, la plus grosse de France, et son ancienne rectrice, Charline Avenel sont depuis sous le feu des critiques, avec la révélation d'un courrier au ton menaçant envoyé en mai dernier par le rectorat aux parents de Nicolas. Ce courrier a été qualifié de "honte" par Ga-briel Attal.

Le ministre, qui s'est rendu lundi à Versailles pour "faire la transparence" sur les courriers dits "de réprobation" adressés à des familles, a indiqué qu'au cours de la dernière année scolaire 2022-2023, sur 120 courriers de ce type adressés à des parents d'élèves, 55 "semblent poser question".

"Évidemment, des travaux vont se poursuivre pour identifier ce qui a mené à l'envoi de ces courriers et s'il était justifié de les envoyer ou pas", a-t-il poursuivi.

Chaque académie "devra se doter d'une stratégie anti-harcèlement" d'ici "la fin de l'année", a ajouté M. Attal, qui a lancé un audit sur la gestion des cas de harcèlement au cours de la der-nière année scolaire.

AFP


 

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