Noël approche à grands pas. Dans quelques jours, les les familles s’attableront pour déguster de délicieux mets. Foie gras, saumon, huîtres, champagne et chocolats seront sur presque toutes les tables. Pour préparer ces festivités, les clients se ruent dans les grandes surfaces pour faire le plein de marchandises. Mais, inflation oblige, alors que les porte-monnaie sont déjà bien vides, les prix des aliments ont explosé. Bien manger pour Noël oui, mais à quel prix ? (Photo rb/www.imazpress.com)
Chez Stéphanie, ils seront douze au repas de fin d’année. Cette année, c'est sa belle-sœur qui organise le repas. Mais tout le monde met la main à la poche pour participer. « Chacun à son tour invite la famille », dit-elle. « On se cotise, on lui donne les sous et après elle complète », ajoute Stéphanie.
Laëtitia, elle a prévu un repas avec également une douzaine d’invités. S’ils seront moins que les années précédentes, ils comptent bien se faire plaisir. « On va manger de bonnes choses. » Pareil pour Mélissa, 18 ans, qui fêtera Noël avec sa famille et une trentaine d’invités. « On fait plaisir à la famille, on ne changera pas nos budgets. »
Au menu de ces Réunionnais, du foie gras, du saumon, des huîtres et surtout du chocolat… Des produits qui bien sûr, vous coûteront particulièrement cher.
- Le repas de Noël n’est pas épargné par l'inflation -
Foie gras, saumon, huître et chocolat. Si ces mets font donc le bonheur sur la table du réveillon de Noël mais beaucoup moins au portefeuille. En effet, ce Noël va être particulièrement coûteux pour les Réunionnais, que cela soit du côté des prix des jouets que du côté du repas. La liste de courses coûte près de 30 euros de plus en 2022. Face à l’inflation, les particuliers font grise mine.
Les produits stars de Noël enregistrent tous de fortes hausses des prix. Comptez environ 25 centimes de plus par tranche de saumon. Le foie gras lui est également plus cher de 30%. Un prix impacté par le fait que ce mets se fait plus rare avec la grippe aviaire.
La douzaine d’huîtres reviendra elle au moins un euro plus cher. Selon l'institut spécialisé Nielsen IQ, une inflation de 11,3 % sur un an touche cette catégorie. Ainsi, la viande, la volaille et la charcuterie surgelée ont vu leurs prix augmenter de 29,34 % sur les douze derniers mois.
Le foie gras, véritable star de Noël, a quant à lui été lourdement impacté par les cas de grippe aviaire qui touchent les élevages français. L'inflation s'élève à 14,7 % pour le foie gras en conserve et à 11,7 % pour le foie gras frais. L'inflation est aussi supérieure à 12 % pour les poissons et les fruits de mer, et proche de 10 % pour les poissons fumés.
Côté boissons, comptez 8,6 % de hausse pour les vins et 6,93 % pour le champagne. Reste les confiseries en chocolat pour se consoler : elles n'ont augmenté que de 4,7 % sur un an selon Nielsen IQ.
À La Réunion, les prix continuent d’augmenter. Selon les derniers chiffres du mois d’octobre, les prix de l’alimentaire avait augmenté de 0,3% et plus de 7,3% sur un an. Cette hausse est toutefois atténuée par la baisse conséquente des prix des produits frais (- 2,1 %), dont les prix avaient augmenté fortement en septembre. Hors produits frais, les prix augmentent de 0,5 % dans l’alimentaire.
Si bien que les professionnels mettent tout en œuvre pour alléger la facture, à coup de grandes promotions.
- Misez sur les produits péi -
Toutefois si vous voulez des huîtres, à La Réunion, leur prix n’a pas augmenté. Chez Thomas Lebon, producteur, « on n’a pas augmenté les tarifs cette année pour être compétitif », dit-il. Un prix qu’il peut se permettre, tout en ne rognant pas sur ses marges. « Je ne suis pas perdant car le fret aérien a légèrement baissé et du coup cela compense l’inflation des autres qui ont augmenté leurs prix. »
Pour une bourriche d’une douzaine d’huîtres fin, comptez moins de 20 euros.
Côté caramel péi, par compte, on tire la tête. Crème liquide, beurre, sucre… tous les ingrédients qu’il faut pour fabriquer ont augmenté. « Le litre de crème était à 3,50 euros il y a un an et est passé à presque 5 euros », nous dit-on. « Mais je ne peux malheureusement pas augmenter mes tarifs car cela donnerait des prix qui n’ont pas de sens pour un simple pot. » « Je prends très certainement un risque, mais j’ai choisi de faire l’inverse en baissant mes prix et en diminuant ma marge afin que mes clients puissent accéder à mes produits », explique le gérant de l’entreprise.
Une entreprise qui d’ailleurs en profite pour pointer du doigt les fournisseurs et grandes enseignes qui « profitent de la guerre en Ukraine pour augmenter leurs marges ».
Chez Nadine Grondin, productrice d’escargots au Tampon, les prix ont légèrement augmenté. « Nous avons essayé de ne pas trop augmenter, mais le prix du beurre – que nous utilisons en grande quantité – nous a contraint à revoir nos tarifs à la hausse. »
Produits stars de Nël, produits péi, huitres, fois-gras, chocolats. Noël sera cette année heureux, joyeux, délicieux et surtout… onéreux.
ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com