Zot lé pa payé pou kroir mé lé vré

Invasion de schtroumpfs et viande de mammouth

  • Publié le 2 avril 2023 à 08:32
  • Actualisé le 2 avril 2023 à 08:40

Vous avez demandé le menu du zot lé pa payé pou kroir de cette semaine du lundi 27 mars au vendredi 31 mars le voici. Pour faire "du bien aux gens" et "donner du baume au coeur", des milliers de schtroumpfs se sont réunis dans le Finistère. Les scientifiques ne manquent pas d'imagination... Ils ont créé, à l'aide de son ADN, de la viande de mammouth et l'ont transformé en boulette. (photo AFP)

• Des milliers de schtroumpfs déferlent sur Landerneau pour un record du monde

Commerces décorés, passants grimés en bleu: des milliers de schtroumpfs ont convergé vers Landerneau (Finistère) samedi. Pas pour manifester contre la réforme des retraites, ni contre le grand schtroumpf, mais pour une nouvelle tentative de record du monde, après celle qui avait fait le buzz en 2020 en pleine épidémie de Covid-19.

"C'est une manifestation pour la joie de vivre. On espère vraiment exploser le compteur", sourit Christelle Merour, 50 ans, dans son salon de coiffure, où tous les employés sont déguisés comme les célèbres personnages de l'auteur belge Peyo.

"Le fait d'avoir ce genre de petits événements, ça fait du bien aux gens, ça donne du baume au cœur. Si les gens s'amusent, c'est le principal", ajoute Morgane Derrien, 25 ans, elle aussi déguisée en schtroumpfette à ses côtés.

Corps et visages peints en bleu, pantalons et bonnets blancs ou rouges: schtroumpfs, schtroumpfettes ou grands schtroumpfs ont commencé à se rassembler dès le début d'après-midi dans la petite ville bretonne (16.000 habitants), à 25 km à l'est de Brest.

Beaucoup de commerçants se sont prêtés au jeu en décorant leurs vitrines de figurines, BD ou autocollants de schtroumpfs.

"C'est sympa, c'est une bonne ambiance. Tout le monde adore ça, ça nous permet d'avoir un but pour s'amuser. Par les temps qui courent, c'est pas facile", sourit Benoit Kermarec, 59 ans, patron du bar-tabac Le Gavroche, vêtu d'un bonnet blanc et d'un tee-shirt bleu.

Avec ses clients, il a prévu de se maquiller et de partir en défilé jusqu'au parking où le comptage des participants est prévu à 19h00.

"Les Schtroumpfs représentent une image de gaîté et c'est simple de se déguiser. On n'est pas obligé d'acheter un costume", vante Jules Lesieur, co-président de l'association organisatrice du carnaval de Landerneau, pour expliquer la popularité de ce rassemblement, le deuxième du genre en trois ans.

Officiellement, c'est toujours la petite commune allemande de Lauchringen, à la frontière germano-suisse, qui détient le record mondial du plus grand rassemblement de schtroumpfs, avec 2.762 participants le 16 février 2019.

- "On va schtroumpfer le coronavirus!" -

Un an plus tard, le 7 mars 2020, Landerneau avait pourtant battu ce record en accueillant 3.549 Schtroumpfs. Mais l'exploit n'avait pas été validé par le Livre Guinness, en raison d'un document manquant, selon les organisateurs.

"Cette fois, on met toutes les chances de notre côté. On double les comptages et il y aura plusieurs drones et caméras" pour attester du record, explique Jules Lesieur.

Non homologuée, la tentative de 2020 avait néanmoins fait du bruit dans Landerneau... et jusqu'au-delà des Alpes. Certains médias d'Italie, où 60 millions de personnes étaient alors confinées en pleine épidémie de Covid-19, avaient critiqué une manifestation "irresponsable".

"Il ne faut pas qu'on s'arrête de vivre non plus tant qu'on peut, c'était l'occasion de dire aussi qu'on est en vie!", avait défendu Patrick Leclerc, maire divers droite de Landerneau. Ce n'est qu'au lendemain du rassemblement que le préfet du Finistère avait interdit les rassemblements de plus de 1.000 personnes.

"C'est pas grave le coronavirus!", s'exclamait une participante. "On va schtroumpfer le coronavirus!", ajoutait un autre.

La vidéo du rassemblement avait été vue des centaines de milliers de fois. La tentative de record du monde, destinée à faire connaître le festival de Landerneau, avait "dépassé toutes nos attentes", a confié à l'AFP Alain Péron, l'un des organisateurs de l'événement.

Avant l'Allemagne, le précédent record était détenu par des étudiants gallois, qui l'avaient établi à 2.510 participants en 2009 à Swansea, selon le site du Guinness World Records.

• Une boulette de viande de mammouth présentée par des scientifiques

Le mets était exposé sous une cloche en verre par la société australienne de viande cultivée Vow, au musée des sciences NEMO dans la capitale néerlandaise.

Mais la polpette pachydermique n'est pas encore prête à être mangée : la protéine vieille de milliers d'années doit encore passer des tests de sécurité avant qu'elle ne puisse être dévorée par les humains modernes.

"Nous avons choisi la viande de mammouth laineux car c'est un symbole de perte, anéanti par les précédents changements climatiques", déclare à l'AFP Tim Noakesmith, co-fondateur de Vow.

"Nous faisons face à un sort similaire si nous ne faisons pas les choses différemment, comme changer des pratiques telles que l'agriculture à grande échelle et notre façon de manger", ajoute-t-il.

Cultivée sur plusieurs semaines, la viande a été réalisée par des scientifiques qui ont d'abord identifié la séquence d'ADN de la myoglobine de mammouth, protéine qui donne sa saveur à la viande.

Comblant certaines lacunes de la séquence de la myoglobine de mammouth en utilisant des gènes de l'éléphant d'Afrique, le parent vivant le plus proche du mammouth, elle a ensuite été insérée dans des cellules de mouton à l'aide d'une charge électrique.

"Je ne vais pas en manger pour le moment car nous n'avons pas vu cette protéine depuis 4.000 ans", déclare Ernst Wolvetang de l'Institut australien de bioingénierie de l'Université du Queensland, qui a collaboré avec Vow.

"Mais après les tests de sécurité, je serais vraiment curieux de voir à quoi ça ressemble", ajoute-t-il.

La consommation mondiale de viande a presque doublé depuis le début des années 1960, selon les chiffres de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des Nations Unies.

L'élevage représente environ 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre causées par l'homme, d'après la FAO.

La consommation de viande devrait augmenter de plus de 70% d'ici 2050, et les scientifiques se tournent de plus en plus vers des alternatives telles que les viandes végétales et la viande cultivée en laboratoire.

Basée à Sydney, la startup Vow de M. Noakesmith, qui se dit "végétalien raté", n'a pas pour but d'empêcher les gens de manger de la viande, mais à "leur donner quelque chose de meilleur".

"Nous avons choisi de faire une boulette de viande de mammouth pour attirer l'attention sur le fait que l'avenir de l'alimentation peut être meilleur et plus durable", affirme-t-il.

guest
0 Commentaires