Des questions en suspens

Jeux des îles : le comité régional olympique cherche des médecins et des kinés

  • Publié le 15 mars 2023 à 08:57
  • Actualisé le 16 mars 2023 à 19:01

Du 25 août au 3 septembre 2023, se tiendra la 11ème édition des Jeux des Îles de l’Océan indien à Madagascar. Si les dates ont enfin été arrêtées, de nombreuses questions restent en attente de réponses. C'est notamment le cas de l'état des infrastructures sportives à Madagascar. À cela vient maintenant s'ajouter une grosse interrogation sur le staff médical qui accompagnera le club Réunion. Certains des professionnels de santé spécialisés dans le sport, ont fait savoir qu'il ne seraient pas du voyage contrairement aux dernières éditions. Le Comité régional olympique et sportif (Cros) a lancé un appel à candidatures. En attendant le flou règne, laissant plusieurs Ligues et Comités dans l’attente... et l'inquiétude. (Photo jeux des iles photo RB imazpress )

À trois mois des Jeux, le Cros annonce donc être à la recherche de médecins et/ou kinésithérapeutes pour former l’équipe médicale des JIOI 2023.

Selon nos informations, plusieurs membres de l'ancienne équipe médicale ont démissionné il y a peu. D’après les éléments que nous avons reçu, le Cros aurait souhaité recruter une équipe de bénévoles pour ces Jeux. Côté médical, on nous explique que sur la question du bénévolat, le Cros n'a jamais échangé avec l'équipe en place. "S'il avait échangé ils auraient peut être pu trouver un terrain d'entente", nous dit-on.

Depuis des années, un défraiement était mis en place pour ces professionnels de santé. Une raison financière pourrait donc être la cause de cette recherche de bénévoles lancée par le Cros.

C'est ce bénévolat qui aurait poussé des médecins l’équipe médicale en place à se désister. Cela d'autant que "la recherche de nouveaux soignants a été prise sans concertation avec nous" notent certains des professionnels en place.

Interrogés, les dirigeants de certaines Ligues et Comités rappellent qu’une équipe médicale ne s’improvise pas, notamment lors d’un événement d’une telle importance. "Mettre en place une équipe en si peu de temps peut présenter un risque pour la prise en charge médicale et la santé des athlètes participants" disent plusieurs de nos interlocuteurs.

Une inquiétude d’autant plus décuplée que la situation sanitaire à Madagascar présente des risques.

Claude Villendeuil explique ce départ car « certains se sentaient peut-être en situation de propriété dans cette équipe ». « Celui qui a démissionné, le médecin du Cros a démissionné pour une raison de méthode où l’on n’était pas d’accord avec ma méthode », ajoute le président du Comité régional olympique et sportif.

Pour l’appel au bénévolat, Claude Villendeuil se justifie en expliquant que « on a effectivement sur ces Jeux de gros montants financiers avec la multiplication par deux du nombre de disciplines, c’est pour cela qu’on a fait appel au bénévolat ».

Un défraiement évalué à près de 40.000 dans le budget prévisionnel de ces JIOI 2023.

- Sportifs et ligues inquiets de l'absence de médecins -

« À quelques mois des jeux des îles on voit que le Cros recrute du personnel soignant, ça ne rassure pas », indique Johan Guillou, président de la ligue de basket de La Réunion.

Il ajoute, « on a même été surpris en réunion lorsque le Cros expliquait que l’équipe médicale de Madagascar serait responsable de l’aspect médical ». « Évidemment je ne doute pas que l’équipe soit compétente mais j’ai confiance en nos médecins réunionnais car ils ont l’habitude de travailler avec nos athlètes », précise le dirigeant sportif.

Pour pallier cette incertitude, Johan Guillou a d’ailleurs fait le choix d’emmener son médecin et deux kinésithérapeutes de la ligue. « Si le Cros dit non, cela remettra en question la participation des JIOI », prévient-il.

« Comme beaucoup de ligues, on partage cette inquiétude », explique Didier Leroux, conseiller technique national de la ligue d’haltérophilie. « Là ils vont recruter une nouvelle équipe mais sans connaître les conditions dans lesquelles ils vont exercer leur travail », ajoute-t-il. Une inquiétude qui ne freine cependant pas la ligue sportive.

« On doit y aller, c’est important, on est en grande progression sur l’île », confie Didier Leroux. « On a des athlètes de plus en plus performants. »

D’autres préfèrent attendre et espèrent que d’ici les semaines à venir, une solution puisse être trouvée.

Pour Stéphane Erapa, directeur de la ligue de handball de La Réunion, « je pense qu’il y aura des médecins et des kinés après si c’est un problème alors chaque ligue a les moyens d’emmener son propre personnel médical ». « Il faut faire confiance à l’équipe du Cros, c’est une équipe compétente », ajoute-t-il.

« On est qu’en mars donc d’ici juillet-août je pense que le Cros trouvera une solution », indique Samuel Silotia, président du Comité régional d’équitation. Après « le pays organisateur doit fournir un staff médical ».

Ce qui a été annoncé également, c’est que ce corps médical qui sera mis en place, ne sera pas sur les lieux des compétitions. « Il sera à l’hôtel mais pas sur les sites de jeux », nous précise-t-on.

« Madagascar a l’obligation de mettre un médecin ou un secouriste, même si on connaît les limites à Madagascar. Après en haltérophilie il n’y a pas trop de pépins », indique Didier Leroux. « Mais on espère que l’hôtel ne sera pas trop loin pour appeler le médecin de chez nous. »

SI la ligue de surf dispose de son propre staff médical, n’en reste pas moins la question de l’organisation. « Ce qu’on veut savoir c’est comment on pourra bénéficier de l’équipe si tout est centralisé vers Tananarive », confie la ligue de surf. Une question légitime pour ce sport qui fait son entrée dans les jeux des îles cette année.

« On est, comme sur toute manifestation sportive, extrêmement rigoureux sur le règlement de la fédération internationale. Après, on préfère avoir des médecins du sport ou urgentistes », précise Claude Villendeuil, le président du Cros.

Il ajoute, si une Ligue ou un Comité souhaite emmener son propre médecin et/ou kiné, « il n’est pas prévu de prise en charge dans la délégation ». Comprenez que le déplacement, l'hébergement et le défraiment des ces professionnels de santé sera à la charge de la Ligue ou du Comité qui les aura mandaté.

Des médecins qui, contrairement à ce qui a pu être dit, seront sur les terrains, explique le président du Cros. « On aura suffisamment de médecins pour assurer leur présence, on va s’organiser avec des rotations. Ce qui est certain, c’est que toutes les délégations puissent en bénéficier. »

- Des jeux à l'organisation aussi floue que complexe -

L’absence pour leur d’équipe médicale définie n’est pas le seul point qui coince. L’organisation de ces jeux est également pointée du doigt, et ce, depuis le début.

Pour certaines Ligues et Comités, pas d’inquiétude particulière sur les différents complexes. « La visite de décembre a bien montré l’avancée », déclare Samuel Silotia, président du Comité régional d’équitation.

Pour d’autres, ne pas savoir où cela en est, à trois des jeux, pose problème.

« Ça risque d’être compliqué, on attend les recommandations », confie un membre de la ligue de volley. « En attendant, on poursuit la préparation, en accord avec les instances et les entraîneurs. » Toutefois, le scepticisme règne. « On est assez sceptique sur la tenue des jeux. »

« On ne sait pas comment ça va se passer, on sait seulement que la date choisie est catastrophique pour notre ligue car à ces dates personnes n’est disponible », confie Johan Guillou, président de la ligue de basket de La Réunion.

Même flou pour la ligue d’haltérophilie. « On a des informations mais les inquiétudes sont là, notamment parce que le délai imparti est quasiment impossible », note Didier Leroux, conseiller technique de la ligue. « On se demande comment les malgaches vont organiser ces jeux. » Il ajoute, « aujourd’hui on fait comme si les jeux allaient se dérouler et on continue de se préparer, même si on a du mal à se projeter ».

De son côté, la ligue de surf qui devrait être en compétition à fort Dauphin explique que, « on a eu la chance d’avoir un retour de stage en janvier avec des membres qui témoignent de l’avancée, c’est-à-dire, rien du tout ». « Aucune infrastructure pour l’accueil des compétiteurs ni sur le site », ajoute la ligue. « Au-delà de l’Océan, on a besoin d’un dispositif pour mettre les juges à l’abri. » Toutefois, lundi, une nouvelle délégation se rendra à Fort Dauphin, « on verra s’il y a eu des avancées ».

Concernant l’organisation des Jeux, le Cros se dit lui aussi inquiet. « On attend avec impatience des nouvelles de Madagascar », précise Claude Villendeuil. Le changement devrait être entériné lors de la prochaine réunion du CIJ (Comité international olympique) les 24, 25 et 26 avril dans la capitale malgache.

De plus, la présence de la Ligue réunionnaise de football n’est pas encore validée.

Concernant l’hébergement pas de village des jeux comme à Maurice. Les athlètes résideront dans des hôtels. Mais lesquels ? Et où ? Pas encore de réponse.

Au total, plus de 800 Réunionnais (athlètes, entraîneurs, juge-arbitres, staff médical et officiels) s'envoleront le 23 août pour la Grande-Île, pour revenir le 4 septembre.

Lire aussi - Madagascar : les Jeux des Îles se tiendront (et c’est sûr) du 25 août au 3 septembre 2023
Lire aussi - Jeux des Îles 2023 : des questions toujours en suspens et une éthique sportive (sans doute) mise à mal

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

guest
3 Commentaires
Imaz Press Réunion
Imaz Press Réunion
1 an

Merci de votre précision nous allons procéder à la rectification.

Handballeur
Handballeur
1 an

Stéphane Erapa est directeur de la ligue de handball et non pas président.

Dom
Dom
1 an

Beaucoup d'argent pour pas grand chose.et c'est pas fini, après c'est les JO.
Vive la sobriété