La Journée internationale des droits des femmes, célébrée chaque année le 8 mars, est l’occasion de mettre en lumière les avancées et les défis persistants en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. À La Réunion, cette journée prévue ce samedi 8 mars 2025 est marquée par diverses initiatives visant à sensibiliser et mobiliser la population. Du nord au sud, le programme est riche entre concerts, conférences, marches et autres manifestations. (Photo: www.imazpress.com)
Ce samedi 8 mars 2025 est une journée de lutte alors que l'égalité entre les femmes et les hommes est un combat encore loin d'être gagné.
Preuve s'il en est, La Réunion, l’écart des salaires est de 7% entre les hommes et les femmes, alors qu’il est de 15% dans l’Hexagone, d’après les chiffres de l’Insee.
Le salaire minimum des 10 % des femmes les mieux payées est inférieur de 17 % à celui des hommes, soit 3.577 euros pour les femmes contre 4.317 euros pour les hommes.
En 2019, 28 % des familles de l'île étaient constituées de mères vivant seules avec leur(s) enfant(s), une situation bien plus fréquente que dans l’Hexagone (13 %).
Les violences sexistes envers les femmes sont également plus répandues à La Réunion. Entre 2022 et 2023, une augmentation des violences conjugales de 17% a été signalée sur l'île.
- De nombreux événements sur toute l'île -
Aux quatre coins de l'île, la journée internationale des droits des femmes et des minorités de genre va donc être célébrée à travers une multitude d'évènements.
Une interorganisation associative et syndicale s'est créée pour la première fois sur l'île. À l'appel de l'association Femmes Solid'Air, une mobilisation est prévue à partir de 9h au jardin de la préfecture.
"Cette journée des droits des femmes et des minorités de genre est, cette année, un rassemblement antifasciste", indiquent le collectif NousToutes974.
À Saint-Denis toujours, le célèbre prix Célimène créé il y a 20 ans laisse place à une journée de rencontre et d’expression artistique au Jardin de l'État, de 9h à 17h.
Cette édition mettra à l'honneur l'inspiration puisée dans les richesses du jardin et l’échange entre passionnées d’art. En fin de journée, une œuvre sera récompensée pour son originalité et son aboutissement.
Lire aussi - Saint-Denis : le prix Célimène évolue avec une journée de rencontre et d'expression
La Cinor a également communiqué sur tous les événements prévus ce samedi, mais également tout le mois de mars.
Lire aussi - Cinor : le programme du mois de mars en lien avec la journée des droits des femmes
Dans la commune du Tampon, les événements seront nombreux, avec un programme riche entre marche, conférences, ateliers de sensibilisation et autre projection de documentaire.
Un village d'exposants sera en place chemin Nicolas Boileau. Une initiative locale où le public viendra avant tout pour se faire plaisir, découvrir et échanger. L'objectif de cet événement est également de mettre en lumière des femmes aux parcours exceptionnels.
Lire aussi - Le Tampon : un village dédié au "fanm kapab"
À 20 heures, sur la scène du théâtre Luc Donat, toujours au Tampon, Emilie Minatchy, Nicole Dambreville, Flora Pasquet, Emy Potonié vont vous embarquer dans un univers jazz. Un spectacle entre musique et narration.
Lire aussi - Le Tampon : les femmes du jazz en concert au théâtre Luc Donat
Du côté de la commune du Port, le programme des événements prévus pour célébrer la journée internationale des Droits des femmes est également riche. La ville et les associations du territoire invitent à venir profiter des différentes animations, expositions, projections, sport...
Lire aussi - Le Port : le programme des événements prévus pour célébrer la journée des femmes
Plusieurs événements sont encore organisés dans la ville de Saint-Pierre ce samedi 8 mars. Concerts, animations, conférence, témoignages … Le programme est riche avec des manifestations dans plusieurs lieux de la commune.
Lire aussi - Saint-Pierre : le programme des manifestations pour ce samedi 8 mars
- La véritable histoire du 8 mars -
À partir de 1909, les États-Unis, sous l'impulsion de femmes socialistes américaines, décident d’organiser chaque année, le dernier dimanche de février, une "Journée nationale des femmes" (National Woman's Day) pour célébrer l’égalité des droits civiques.
C’est lors de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, en 1910 à Copenhague, que Clara Zetkin, journaliste et militante allemande, appelle les "femmes socialistes de tous les pays" à organiser chaque année une Journée internationale des femmes. Elle est célébrée dès le 19 mars 1911 en Autriche, Allemagne, Danemark et en Suisse.
En Russie, une "Journée internationale des ouvrières" est célébrée le 3 mars 1913 puis le 8 mars 1914. Lors du 8 mars 1917 (23 février 1917 selon le calendrier julien en vigueur dans le pays à ce moment-là), des femmes manifestent dans les rues de Petrograd (Saint-Pétersbourg) pour exiger "le pain et la paix".
Cette manifestation marque le début de la révolution russe et la date du 8 mars sera officiellement célébrée en Union soviétique à partir de 1921.
Après la Seconde Guerre Mondiale, le 8 mars est célébré dans de nombreux pays. C'est en 1977 que les Nations Unies officialisent la Journée internationale des femmes, incitant ainsi tous les pays du monde à fêter les droits des femmes.
C'est en 1982, sous l'impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux droits des femmes, que la France reconnaît le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes.
Le 8 mars 1982 est marqué par de nombreuses manifestations dont le point fort est la réception donnée à l’Élysée et le discours du président de la République François Mitterrand.
Il reçoit à cette occasion 450 femmes, représentant les milieux socio-professionnels et les associations et annonce plusieurs mesures en faveur des droits des femmes.
Cette année, en France, un collectif d’associations reprend l’imaginaire de la grève à l’origine de la journée internationale en encourageant toutes les femmes à quitter leur travail dès 15 h 40, vendredi.
Une action intitulée l’heure des comptes" pour dénoncer, en l’adaptant au temps de travail, l’écart de 26 % de rémunération moyenne entre les femmes et les hommes – 15 % en équivalent temps plein.
- Une décennie de combats -
En plusieurs décennies, il y a tout de même eu quelques avancées majeures pour les femmes.
- 21 avril 1944 : les femmes votent en France pour la première fois.
- 27 octobre 1946 : inscription de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le Préambule de la Constitution (alinéa 3) : "La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme."
- 13 juillet 1965 : modification du régime légal du mariage du couple se mariant sans contrat. Les femmes peuvent gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari.
- 22 décembre 1972 : Loi n° 72-1143, qui pose le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes.
- 17 janvier 1975 : Loi n° 75-17 autorisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dite "loi Veil", adoptée pour une période de 5 ans.
- 7 mai 1982 : Loi n° 82-380 modifiant l'ordonnance n° 59-244 du 4 février 1959 relative au statut général des fonctionnaires, qui reconnaît le principe d’égalité d’accès aux emplois publics.
- 13 juillet 1983 : Loi n° 83-635, dite "loi Roudy", qui établit l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
- 18 octobre 1995 : Décret n° 95-1114 portant création de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes.
- 8 juillet 1999 : Loi constitutionnelle n° 99-569 relative à l’égalité entre les femmes et les hommes, permettant au législateur de prendre des mesures favorisant un égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions politiques.
- 9 mai 2001 : Loi n° 2001-397 relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
- 4 mars 2002 : Loi n° 2002-304 relative au nom de famille, qui vise à renforcer l’égalité entre les père et mère en substituant la notion de nom de famille à celle de nom patronymique. La loi offre aux parents la possibilité de transmettre à leur enfant soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit les deux noms accolés dans l’ordre choisi par eux.
- 30 décembre 2004 : Loi n° 2004-1486 portant création de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité.
- 3 août 2018 : Loi n° 2018-703 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
- 3 septembre 2019 : Lancement du Grenelle des violences conjugales.
- 25 août 2020 : Décret n° 2020-1090, qui étend la gratuité de la contraception aux filles de moins de 15 ans.
- 23 décembre 2021 : Loi n° 2021-1754 de financement de la sécurité sociale pour 2022, qui prévoit le remboursement de la contraception pour toutes les femmes jusqu'à 25 ans (auparavant jusqu'à 18 ans).
- 19 janvier 2022 : mise en ligne par la préfecture de police d'un rapport rédigé en 2019 sur l'accueil des femmes victimes de violences conjugales et sexuelles dans trois commissariats de Paris et de la Petite Couronne.
- 28 février 2023 : Loi n° 2023-140 créant une aide universelle d'urgence pour les victimes de violences conjugales. Il s'agit d'une aide, sous la forme d'un don ou d'un prêt sans intérêts, afin de permettre aux victimes de quitter rapidement le foyer conjugal pour se mettre à l'abri et prendre un nouveau départ. Le remboursement du prêt peut être mis à la charge du conjoint, partenaire ou concubin violent.
- 25 mai 2023 : En France, 87% des femmes déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement ou de violences sexuelles ou sexistes dans les transports. Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, un comité d'action contre le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes dans les transports a été mis en place.
- 4 mars 2024
Le projet de loi constitutionnelle visant à inscrire la liberté garantie de mettre fin à sa grossesse dans la Constitution est approuvé par le Parlement réuni en Congrès.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Insupportable !
Encore une manif officielle bonne conscience .
Triste constat d'échec qui , depuis des décennies , voit ministres et secrétaires d'État par trop velléitaires et peu impliqués sur le long terme, se succéder en vain .
Rappelons-nous d'Elizabeth Guigou , Garde des Sceaux ( par ailleurs plus qu'indulgente concernant son ami DSK ) , nommée à la tête d'une "grande"
commission sur l'inceste et les violences conjugales , qui a certainement coûté aux contribuables un " pognon de dingue" et dont nous restons toujours en attente du compte rendu d'inventaire.
Et quid des autorités judiciaires et policières forcément débordées , procédurières , excessivement légalistes , statistiquement peu réactives et toujours très orientées face à la permanence de cette véritable hécatombe ...
À suivre
La lutte de quoi? La lutte des classes, les féministes d'extrême gauche ? Les woke? Bref toujours les mêmes c'est fatigant
Des femmes et des hommes se sont battus et se battent encore pour l’égalité ! Il n’y a pas de wokisme là !
C’est tellement un mot à la mode que ceux qui l’utilisent ne savent pas ce qu’il signifie !
Merci d’avoir corrigé les fautes d’accord dans le titre !
Ah les fameux "woke" qui demandent l'égalité et la fin des oppressions, les méchants !!! Vous êtes ridicule