Manque de projets et crise de gouvernance

La Cour des comptes fustige le bilan du Syndicat mixte de transports

  • Publié le 15 mars 2022 à 10:17
  • Actualisé le 15 mars 2022 à 16:38

La chambre régionale des comptes (CRC) de La Réunion a procédé au contrôle des comptes et de la gestion du syndicat mixte de transports de La Réunion (SMTR). Le bilan est largement mauvais : la CRC a notamment observé que la gouvernance "n'a pas porté des projets d'envergure, le bureau ne s'est plus réuni depuis 2018 et le collège consultatif est déconnecté des instances". Le comité technique fonctionne par ailleurs "sans que les projets et les études abordés à l'occasion de ces comités n'aboutissent le plus souvent en raison des fortes divergences politiques". Le SMTR a indiqué de son côté, après réception des observations, que "sur la question de la gouvernance, les élus ont procédé à la désignation d'une nouvelle gouvernance politique". S'agissant des missions du syndicat, "les élus ont décidé de l'élaboration d'une feuille de route des missions du SMTR, sur la mandature, et partagée entre les collectivités membres". Le SMTR a par ailleurs assuré qu'une meilleure gouvernance politique était à attendre, le syndicat comptant "relancer le processus de redéfinition des missions du SMTR dans le cadre d'un prochain séminaire". Nous publions ci-dessous la synthèse complète de la CRC. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"La Réunion, qui compte 860.000 habitants, enregistre plus de 2,5 millions de déplacements journaliers, dont 1,7 millions réalisés en voiture, la part modale des transports en commun en représentant seulement 5 % et 7 % en incluant les transports scolaires. Le manque de coordination entre les réseaux de transports en commun, la multitude d’acteurs, la multitude de périmètres de transport, les différents délégataires avec des montages contractuels complexes, la multitude de tarifications, font qu’il était devenu indispensable de réfléchir aux modes de transports alternatifs.

Le SMTR a pour objectif de rendre complémentaires et attractifs les différents réseaux de transports existants, à des échelles territoriales correspondant à la réalité des déplacements, de développer l’intermodalité des transports publics locaux, de mettre en place un système d’information multimodale, une tarification coordonnée et des titres de transport uniques ou unifiés. Il devait être une réponse à l’émiettement de la compétence transport entre les sept autorités organisatrices de la mobilité de l’île et assurer un lien plus fort entre les politiques d’urbanisme et les politiques de déplacements.

La création du syndicat est intervenue tardivement, 13 ans après l’entrée en vigueur de la loi du 13 novembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbain (SRU). Les autorités organisatrices de la mobilité ont depuis longtemps développé leurs compétences sur des périmètres différents, ne partageant pas toujours des objectifs communs en matière d’amélioration de leur offre de transports. Les membres adhérents n’ont pu s’engager dans une voie institutionnelle qui aurait conféré au syndicat un pouvoir de décision au même titre qu’une autorité organisatrice de mobilité.

La gouvernance bien que structurée autour d’un comité syndical n’a pas porté des projets d’envergure, le bureau ne s’est plus réuni depuis 2018 et le collège consultatif est déconnecté des instances. Paradoxalement, le comité technique non institutionnalisé fonctionne sans que les projets et les études abordés à l’occasion de ces comités n’aboutissent le plus souvent en raison des fortes divergences politiques.

Dans ces conditions, le bilan des actions est faible. Les crises institutionnelles récurrentes malgré des ressources disponibles ont perturbé son fonctionnement. L’avenir de la structure sous sa forme actuelle est compromis, le syndicat a perdu de sa légitimité, il n’est pas l’interlocuteur central sur les problématiques de mobilité et n’a pas réussi à fédérer.

Si la perspective d’une dissolution semble finalement aujourd’hui écartée, le succès d’une nouvelle démarche passe, selon la chambre, par la réécriture rapide du pacte de gouvernance, la paralysie de la gouvernance n’ayant pas permis jusqu’ici au syndicat de remplir correctement l’objet pour lequel il a été créé".

 

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6 Commentaires
Justin
Justin
3 ans

Il faut faire comme à ParisLes voyageurs achètent un pass transport et un seul. Et avec ce pass, ils peuvent prendre tous les bus tous les jours à n'importe quelle moment.La Réunion passera bientôt à 1 million d'habitants, donc il faut réfléchir et mettre en place un plan de transport en urgence.Il y a urgence de mettre en place un tram sur le littoral de Sainte rose à Saint Philippe.

Patrick
Patrick
3 ans

La fille de Nirlo travaille la bas et a été titularisée par robert! Pas besoin de faire un schéma hein'

zourite
zourite
3 ans

il faudrait s'interroger aussi sur l'influence des importateurs d'automobiles ,et leur liens avec les élus si facilement influençables !!!!!

Combien coûte ce syndicat '
Combien coûte ce syndicat '
3 ans

Est ce également un endroit où placer les petits copains 'Image press renseigner nous svp

Honteux
Honteux
3 ans

Le eapport l'ancienne mandataire et c'est honteux : " bilan mauvais ". En politique il ne suffit pas d'occuper un poste il faut COMPETENT. Il faut sortir du fenoir comme l'a été St André pendant 50 ans.

HULK
HULK
3 ans

Quels en sont les dirigeant(e)s,incompétents mais certainement payés grassement avec des avantages énormes, comme d'habitude'