Depuis le début de l'année, les prix à la consommation ont augmenté de 5,8% selon l'Insee. Cette hausse pèse fortement sur le portefeuille des Réunionnais. Et malheureusement pour la population, l'avenir ne s'annonce pas meilleur. Même si l'on note un léger coup de frein de l'inflation au mois d'août, le mal est déjà fait. Les comptes en banques des consommateurs souffrent. Conséquence, les Réunionnais sont contraints de s'adapter et de changer leurs habitudes, notamment alimentaires. Objectif préserver un minimum leur pouvoir d'achat. (Photo : rb/www.ipreunion.com)
Selon l'Insee, entre juillet 2021 et juillet 2022, les prix à La Réunion ont globalement augmenté de de 5,6 %. Dans le secteur de l'alimentaire, la hausse est de + 5,5 % sur la même période. Pour leur part, les produits manufacturés ont augmenté de 3%. Quant aux prix des services il a grimpé de 3,5 %.
Les chiffres ne veulent pas dire grand chose et n'ont pas de réelle signification pour vous ? Alors il faut lire ce qui suit.
Cette jeune mère de famille - elle a souhaité rester anonyme - travaille en tant que secrétaire. Elle élève seule sa fille. L’inflation la touche directement. "Les prix sont très élevés à La Réunion", dit-elle. Pour des raisons financières et ne pouvant plus assumer un loyer devenu trop cher, cette maman a dû retourner vivre chez ses parents. Un véritable coup dur pour elle, mais le seul moyen "d’offrir une chambre à sa fille". Comme de nombreux Réunionnais de la classe moyenne, elle n’est pas assez riche pour vivre dignement, mais pas assez pauvre pour percevoir des aides de la Caisse d'allocations familiales (Caf).
Même si elle ne paye plus de loyer et qu’elle perçoit un salaire, la jeune femme compte ses sous chaque mois. Lorsqu’elle va faire ses courses. "Je fais attention aux prix, même si j’essaye de prendre de la qualité". "En ce qui concerne les produits ménagers par contre, la javel, le vinaigre, j’achète du premier prix". Cependant, si elle peut se permettre de faire de bonnes courses, elle le reconnaît, c’est notamment grâce aux opérations "Chèques différés" proposées par les supermarchés. Ce dispositif permet aux clients d'obtenir un délai, en général, jusqu'en fin de mois, avant le débit de leurs comptes bancaires.
Pour tenir le coup financièrement, la jeune mère de famille se prive de sorties. "Dès qu’on a un peu d'argent sur le compte, tout part tout de suite car tout a augmenté", dit-elle. "Donc on ne fait pas ou presque plus de sorties. Si on va à la plage on se prépare un sandwich à la maison, on achète rien sur place. Tout est calculé sinon ce n’est pas gérable", expose la mère de famille. Cette année, elle a pu faire plaisir à sa fille et l’inscrire à des activités périscolaires. "Je le fais car je peux me le permettre ne payant pas le loyer, mais je rogne sur d’autres dépenses", dit-elle.
Malgré le fait que son quotidien soit difficile et ses fins de mois dans le rouge, elle relativise et s’estime "chanceuse d’avoir un travail et un salaire tous les mois".
Jean-Jacques, retraité, réside lui à Sainte-Suzanne. Ce gramoune constate également que les prix ont explosé et que son pouvoir d’achat a diminué. Il n'a pas changé ses habitudes, puisqu'il a toujours acheté "juste ce dont il a besoin, pas plus". Cela lui vient de son éducation dit-il, "quand j’étais petit on m’a toujours appris à faire attention aux dépenses."
Lire aussi - La pauvreté recule disent (froidement) les chiffres, la réalité est tout autre
Lire aussi - À La Réunion, 20% des adultes sont pauvres
- BQP et chasse aux promotions… -
"Mon caddie est certainement moins rempli qu'avant", confie une cliente dans une grande surface de Saint-Denis. "J'ai moins de produits, mais même avec un chariot rempli à seulement à un quart de capacité, la facture est très salée". Conséquence, notre interlocutrice, comme beaucoup de consommateurs, désormais regarde de plus près les étiquettes et plébiscite les marques des distributeurs premier prix et les promotions.
Ainsi, nombreux sont ceux qui font désormais confiance aux 153 produits du Bouclier qualité prix (BQP). "Avec l’inflation, beaucoup de consommateurs se tournent vers les produits du BQP", nous indique un représentant de l’OPMR. Auparavant boudées, car jugé de qualité médiocre, ces marchandises sont désormais attrayantes. Cela au point que certains de ces produits sont en rupture de stocks dans les rayons de certains supermarchés.
Lors de notre enquête faite le 3 juin 2022, les supermarchés évoquaient l'absence de ces produits du BQP. "Il y a vingt jours, on avait une rupture d’environ 15 % sur tous les produits", notait Johan Thérin, directeur de Carrefour Grand Large. Huile, pâtes, biscuits sucrés sont les produits le plus souvent en rupture dans les supermarchés. Et "dès lors qu’ils sont en rayons, ces produits partent", indiquait Sylvain Fernandez, responsable du Super U de Petite-Île.
Beaucoup de Réunionnais, vont également faire leurs courses, brochures publicitaire en main. Ils font la chasse aux promotions. "Dès que je reçois la brochure dans ma boîte aux lettres je regarde ce dont j’ai besoin pour payer moins cher" note Geneviève, une gramoune de Sainte-Clotilde. Cette grand-mère à la retraite compte sou par sou tous les moins. "J’ai une toute petite retraite et forcément ce n’est pas facile chaque mois", raconte cette dame âgée. Si elle est fort heureusement bien entourée, elle avoue parfois devoir se passer de viande dans la semaine ou manger une petite soupe le soir pour ne pas trop dépenser. "Avec ma petite retraite, le loyer, les factures, les temps sont durs, avant on ne connaissait pas ça."
- Une inflation partie pour durer –
Mauvaise nouvelle, les Réunionnais frappés par la baisse de leur pouvoir d'achat - comme tous les autres Français dans ce cas -, ne vont pas s'arrêter de sitôt de scruter leurs comptes bancaires desespérement rouge écarlate. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, a froidement lâché : "il ne faut pas s’attendre à une amélioration sur le front de l’inflation avant début 2023". "Je n'anticipe pas de décrue dans le niveau d'inflation avant les premiers mois de 2023, peut-être la mi-2023. Je crois qu'il ne faut pas mentir aux Français là-dessus. La situation est difficile", a reconnu le ministre, tout en assurant que le gouvernement était aux côtés des ménages pour faire face à la hausse des prix, notamment énergétiques. Dont acte.
Selon lui, si des mesures gouvernementales n'avaient pas été mises en place pour protéger les foyers de la hausse des prix, les Français auraient vu au 1er janvier 2023 "100% d'augmentation de leur facture de gaz, 100% d'augmentation de leur facture d'électricité, c'est-à-dire à peu près 120 euros en moyenne par mois de plus à payer par chaque ménage". Si augmentation il y a, le ministre a donc certifié qu'elle serait "la plus contenue possible". Par ailleurs, il a rappelé que des chèques énergie seraient distribués pour les ménages les plus en difficulté.
Sur tout le territoire français, cette hausse des prix frappe tous les secteurs de l’économie. Les prix des produits alimentaires ont augmenté sur un an de 7,7%. Même chose pour les produits manufacturés, 3,5% de hausse. Les services ont augmentés de 3,9%.
Toutefois, pour la première fois depuis plus d’un an, la hausse des prix a ralenti en France en génral au mois d’août. Un léger coup de frein dû au "ralentissement des prix de l’énergie", lesquels ont tout de même encore gagné 22,2% sur un an, contre 28,5% en juillet.
Savez-vous qui seront sans doute heureux de le savoir ? Ce sont les 322.800 Réunionnais qui vivent sous le seuil de pauvreté fixé à 1.102 euros par mois, mais également les 120.000 personnes en situation de grande pauvreté dans notre département. À cela s'ajoutent les 20% des adultes pauvres sans interruption de 2015 à 2018 et les 232.000 personnes qui touchent le Revenu de solidarité active (RSA).
Lire aussi - A La Réunion comme ailleurs, la précarité ne prend jamais de vacances
ma.m/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com
Le jeudi j'avais l'habitude d'aller faire mes courses chez U pour bénéficier d'une remise de 10% sur les produits de la marque. Figurez vous que le jeudi 1er septembre elle n'existait plus, sans que nous en ayons été informés.....
La seule façon d'enrayer cette descente aux enfers de notre pouvoir d'achat, c'est d'engager la lutte collective pour que les salaires, les retraites et les minima sociaux augmentent au même rythme que les prix.Prochaine mobilisation : le 29 septembre, dans la rue à Saint Denis !
Pourquoi pas producteurs et particuliers mains dans la mains. Les deux parties ont à gagner
Vous n'avez pas voulu adopter une alimentation éthique, écologique, sanitaire, santé, climat-compatible et peu onéreuse, de gré ' Eh bien ce sera de force et compte-tenu d'avoir tardé, la descente va être rapide ! Ça n'est pourtant pas faute que l'ONU... urgent à l'alimentation strictement végétarienne (aucune matière animale) à la manière lontan, depuis 2010.D'ajouter - pour prendre l'ampleur de la transition nécessaire - l'ONU a fixé la limite de survie sur Terre à ce que chacun n'émette pas plus de 2 Tonnes de CO² par an (ce que font la plupart des autres habitants hors "occidentaux"), lorsqu'actuellement le français-moyen est entre 9 à 14 Tonnes de CO² ; seule l'alimentation végétarienne (celle du vegan) permet de réduire son impact jusque +80% et d'espérer donc conserver un minimum d'industries aussi très polluantes (mines, béton), de limiter les sécherresses/pénurie d'eau, une capacité de transports, et l'usage d'électricité ; pour atteindre les 2TCO²/personne/an, il vous faut aussi envisager la colocation ou le retour des gramounes à la case ; acheter d'occasion les vêtements et maximum un voyage-avion tous les 8 à 10 ans ! #courage
À quand une manifestation contre la guerre contre la Russie et les milliards volés aux français pour donner à l'Ukraine '