L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié il y a plusieurs semaines la liste rouge des espèces. Une liste qui comptabilise 93 cétacés connus dans le monde, dont 26% dans une catégorie de menace, 52% dans une catégorie « préoccupation mineure » et 11% considérés comme ne pouvant être évalués faute de données suffisantes. Parmi ces 93 espèces, 24 sont observables à La Réunion. Toutefois, une seule espèce est considérée comme en danger : le grand dauphin de l’Indo-Pacifique. (Photo Dauphin mer photo RB imazpress)
« C’est une population vulnérable du fait qu’elle réside uniquement à La Réunion », nous explique Globice. « La population de La Réunion est vulnérable car elle est constituée de seulement 70 individus et car son habitat est restreint à la bande très côtière », précise Jean-Marc Gancille. « Et donc très en lien avec les activités humaines », ajoute-t-il. Que cela les travaux sous-marins, le trafic maritime, les déchets et la pollution.
La surpêche réduit le nombre de proies disponibles, il y a également les captures accidentelles, les collisions avec divers engins présents. Mais également, l’aménagement du littoral, les exploitations minières et travaux sous-marins, créant un danger acoustique pour ces espèces qui utilisent les sons pour se repérer.
- Une espèce isolée -
De plus, cette espèce est « isolée génétiquement des autres populations du Sud-Ouest de l’Océan indien », déclare Vanessa Estrade, chargée d’études scientifiques spécialistes du suivi des populations de dauphins de La Réunion.
« Ce qui montre qu’il n’y a pas d’échanges avec les autres populations et donc pas d’immigration de nouveaux individus permettant d’assurer un brassage de gènes entre les populations », ajoute la spécialiste.
« En cas de perturbations démographiques – comme c’est le cas actuellement – cette population ne pourra bénéficier de l’apport de nouveaux individus pour renouveler son effectif », précise Vanessa Estrade.
Des phénomènes qui font que la population de grand dauphin de l’Indo-Pacifique est considérée comme "en danger" par la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN.
- Le trafic maritime perturbe les dauphins -
À La Réunion, les dauphins de l’Indo-Pacifique sont menacés mais toutefois ils ne sont pas les seuls à être en danger. Les dauphins long-bec « sont une espèce ciblée toute l’année par un grand nombre d’opérateurs de sorties en mer et de clubs de plongées et de plaisanciers », indique Globice. « Le développement de l’activité au cours de la dernière décennie a eu pour conséquence une pression accrue sur les dauphins long-bec », ajoute l’association.
Seul moyen pour réduire l’impact sur les cétacés, agir sur notre impact sur le milieu marin. En effet, « plusieurs indicateurs montrent l’augmentation de la pression sur les cétacés, notamment le taux de présence des navires et des mises à l’eau qui ont augmenté depuis 2017 et tendent à rester élevées ».
Globice le rappelle, « il est impératif, si nous sortons en mer, de respecter la charte d’approche des cétacés ». En effet, « il a été montré qu’une activité d’observation trop importante pouvait entraîner à long terme une augmentation du taux de mortalité et une diminution du succès reproducteur », indique Vanessa Estrade, chargée d’études scientifiques spécialistes du suivi des populations de dauphin de La Réunion.
C’est d’ailleurs pour cela que les équipes de Globice suivent de près ces espèces « afin de vérifier qu’elles se maintiennent ».
Il est cependant important de noter que le respect de la réglementation s'améliore aussi positivement chaque année.
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