Il était venu plusieurs fois à La Réunion

L'ancien président Jacques Chirac est décédé à l'âge de 86 ans

  • Publié le 26 septembre 2019 à 15:59
  • Actualisé le 26 septembre 2019 à 21:51

Jacques Chirac est décédé ce jeudi 26 septembre 2019. Il avait 86 ans. L'ancien président de la République Jacques Chirac est mort jeudi matin à l'âge de 86 ans, a annoncé son gendre Frédéric Salat-Baroux à l'AFP. "Le président Jacques Chirac s'est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement", a déclaré M. Salat-Baroux, époux de Claude Chirac. L'ex président de la République avait visité à plusieurs reprises l'île de La Réunion. Retour sur le parcours d'un chef d'État qui a marqué son époque (Photo archives rb/www.ipreunion.com)

Emmanuel Macron s'exprimera sur cette disparition à la télévision ce jeudi soir.

Devant le dernier domicile parisien de Jacques Chirac, au 4 rue de Tournon près du Sénat, un camion de CRS est arrivé vers 12H20 tandis que la rue était en train d'être bloquée des deux côtés par des effectifs de police. Les journalistes commençaient à arriver.

Une minute de silence a été aussitôt observée à l'Assemblée nationale, ainsi qu'au Sénat, où le décès a été annoncé en séance. L'industriel François Pinault, ami intime du couple Chirac, a fait part dans un communiqué de son" infinie tristesse".

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a réagi en indiquant que "Jacques Chirac fait désormais partie de l'Histoire de France". "Une France à son image: fougueuse, complexe, parfois traversée de contradictions, toujours animée d'une inlassable passion républicaine", a-t-il ajouté, en estimant que la France avait "perdu en lui un héros d'Alexandre Dumas: charmeur, batailleur et beaucoup plus profond qu'il ne voulait paraître."

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- Deux mandats de président -

L'ex-chef de l'Etat était l'un des grands fauves de la droite française dont la longévité, entre succès brillants et échecs cuisants, a démontré une exceptionnelle capacité de rebond.

Celui qui n'apparaissait plus en public depuis plusieurs années fut président de la République pendant douze ans (1995-2007), deux fois Premier ministre, trois fois maire de Paris, créateur et chef de parti et ministre à répétition.

Ses mandats élyséens resteront marqués par son "non" à la deuxième guerre d'Irak, la fin de la conscription militaire, la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans les crimes nazis, le passage au quinquennat, le cri d'alarme ("notre maison brûle") face à la dégradation de l'environnement, une première victoire importante sur l'absurde mortalité routière.

Jacques Chirac était parvenu à conquérir l'Elysée - rêve d'une vie pour ce fils unique - en 1995 après deux défaites (1981 et 1988).
En 2007, affaibli par un accident vasculaire cérébral qui l'a frappé deux ans plus tôt, il doit voir triompher Nicolas Sarkozy pour lequel il est loin de manifester la ferveur indéfectible de son épouse Bernadette.

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- Populaire, mais à l'image abîmée -

"Perte de mémoire", "absences", surdité: Jacques Chirac apparaîtra ensuite de plus en plus rarement en public. Sa dernière sortie publique remonte à novembre 2014, au Musée du Quai-Branly consacré aux arts premiers, et qui porte depuis son nom.
L'ancien président, affaibli mais souriant, était aux côtés de l'un de ses successeurs, François Hollande. Ironie de l'histoire, l'ancien chef du RPR avait indiqué trois ans plus tôt qu'il allait voter pour le socialiste à la présidentielle, contre le sortant Sarkozy.

Particulièrement populaire depuis qu'il avait quitté le pouvoir, Jacques Chirac avait pourtant essuyé de cuisants échecs. En 1988, sèchement battu par François Mitterrand, son épouse Bernadette s'était désespérée que "les Français n'aiment pas (son) mari".

Douze ans plus tard, la dissolution qui devait conforter sa majorité à l'Assemblée a provoqué une humiliante déroute de la droite.
C'est enfin sur le terrain judiciaire que l'animal politique s'était abîmé: protégé par l'immunité attaché au mandat présidentiel, il avait été rattrapé par les juges après son retrait de la politique.

En 2011, il devint le premier ancien chef de l'Etat condamné au pénal, à deux ans d'emprisonnement avec sursis, pour une affaire d'emplois fictifs à la Mairie de Paris.

Après avoir quitté les ors de l'Elysée, Jacques Chirac vivait à Paris, avec son épouse Bernadette, dans un appartement des bords de Seine, prêté par la famille de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, l'une des amitiés tissées au fil des ans. Il se rendait régulièrement en vacances au Maroc.

Il avait eu deux filles, Laurence, née en 1958, anorexique depuis sa jeunesse décédée en avril 2016, et Claude, née en 1962, qui fut sa conseillère en communication. Le couple adopte leur "fille de coeur", Anh Dao Traxel, en 1979.

- Passionné d'arts -

Né le 29 novembre 1932 à Paris, l'ex-chef de l'État effectue ses études à Paris, en passant par l'Institut d'études politiques en 1951. Son père est employé de banque et administrateur d'une société d'aéronautique, ses grands-parents instituteurs. Au cours de ses études, il rencontre Bernadette Chodron de Courcel, qu'il épouse le 16 mars 1956.

En 1956, il part effectuer son service militaire en Algérie. À son retour, un an plus tard, il intègre l'Ena et en sort diplômé en 1959. Dans la foulée, il est nommé chargé de mission au cabinet du premier ministre en exercice, Geogres Pompidou. Cela signe le début de son engagement politique : il devient secrétaire d'État aux Affaires sociales en avril 1967.

En 1972, il passe à la tête du ministère de l'agriculture et du développement rural. Valéry Giscard d'Estaing, qu'il soutient lors des élections présidentielles de 1974, le nomme premier ministre. Un poste dont il démissionne deux ans plus tard. Il fonde alors un nouveau parti politique, baptisé le RPR (Rassemblement pour la République). Son mandat suivant : la mairie de Paris, qu'il occupe jusqu'en 1995. Entre-temps, en 1986, il est premier ministre et cohabite alors avec le président François Mitterand.

Passionné d'arts, Jacques Chirac est à l'oigine de la création du musée des Arts et Civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, rebaptisé cette année "Musée du quai Branly-Jacques Chirac".

En 2007, il apporte son soutien à Nicolas Sarkozy qui lui succèdera le 6 mai. Ce qui signe la fin de sa carrière politique.

- Chirac et La Réunion, une relation particulière -

Jacques Chirac affectionnait particulièrement La Réunion. Il est venu à plusieurs reprises. En 1996, il est en voyage sur l'île pour le 50ème anniversaire du statut départemental. Il revient ensuite pour un séjour privé en 1997, accompagné de sa fille Claude et de son petit-fils Martin. Le président passe alors une dizaine de jours à l'hôtel Le Saint-Alexis sur Saint-Gilles.

En 2001, il revient pour une visite officielle de deux jours et demi, dans le cadre de sa campagne pour les élections présidentielles qui se tiendront l'année suivante. En 2002, lui et Bernadette Chirac passent trois semaines aux Villas du Lagon (Saint-Gilles). Le couple reviendra à nouveau en congés, en juillet 2004.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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2 Commentaires
Cinqminutesavecladouche
Cinqminutesavecladouche
5 ans

12ans présidentde la république aucune reforme un fainéant roi de l'immobilisme les français payent encore sont inconséquence. Il a vecu toute sa vie au crochet de la france et ses responsabilités dans les emplois fictifs de la mairie de paris ont été soldées par Juppé Maintenant plus de chauffeurs, plus d'agent de sécurité, plus d'appartement gratuit oa france depuis aujourd'hui fait des économies

Ramier
Ramier
5 ans

Certainement le dernier Vrai HOMME D'ETAT !! Bien que je n'ai voté qu'une fois pour lui 2002 !! Reposez en Paix MONSIEUR CHIRAC !!