Ce vendredi 16 décembre 2022 dans la soirée, l'ancien juge d'instruction de Mayotte Hakim Karki, 50 ans, a été condamné par la cour d’assises de Paris à 8 ans de prison pour le viol d'une enseignante à Mayotte, selon nos confrères du Journal de l'île. Une peine prononcée après dix heure de délibéré toujours selon nos confrères. Le procès avait été ouvert le mardi 6 décembre. Il s'est tenu à huis clos à la demande de la victime. Les faits remontent à la nuit du mardi 1er au mercredi 2 juillet 2014, ils s'étaient produits à Mamoudzou. (Photo Hakim Karki, juge d'instruction photo RB imazpress Photo RB imazpress)
– Une affaire qui avait défrayé la chronique –
C’est en 2014 que tout commence. Le 5 juillet, Hakim Karki, juge d’instruction au tribunal d’instance de Mamoudzou à Mayotte a été placé en garde à vue. Une plainte avait été déposée contre l’homme de loi pour viol.
Les faits reprochés se déroulent le mardi 1er juillet 2014. Lors d’un dîner avec une amie, Hakim Karki fait la connaissance de la plaignante. Le journal France Mayotte Matin indiquait alors que, le juge avait raccompagné la jeune femme à son domicile. “C’est arrivé au rond-point du Baobab à M’Tsapéré que les choses se seraient gâtées selon elle”, écrivait le journal mahorais.
D’après la plaignante, le véhicule s’est immobilisé et la femme aurait reçu une lourde gifle suivie d’une relation orale forcée. “Hahim Karki serait sorti de la voiture lui demandant de la suivre jusqu’à son appartement”, décrit le quotidien mahorais. "De nouveaux coups et une nouvelle relation sexuelle forcée auraient eu lieu au domicile du juge d’instruction du TGI de Mamoudzou" disait encore le journal. De retour chez elle, la jeune femme a décidé de porter-plainte le lendemain.
Le 7 juillet 2014, le juge est déféré à La Réunion devant le parquet de Saint-Denis. Longtemps interrogé par les enquêteurs, le juge ne nie pas la relation sexuelle mais affirme que la plaignante était consentante.
À l’issue de son déferrement, le juge Karki a été placé en détention provisoire à la prison de Domenjod. Le 10 juillet 2014, le juge a demandé sa remise en liberté. Une demande validée par la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel le même jour. Le juge sort ainsi libre et est placé en sous contrôle judiciaire.
Le 17 juillet 2014, le juge d’instruction est envoyé à Paris. Interrogé par Imaz Press Réunion Bruno Badré, substitut général à la Cour d’appel de Saint-Denis précise : “la cour de cassation a dessaisi le juge d’instruction du TGI de Saint-Denis et a confié l’instruction de cette affaire à un juge du TGI de Paris, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice”. La demande avait été formulée le 7 juillet dernier par le procureur général du tribunal de grande instance de Saint-Denis, compte tenu des fonctions exercées par le juge d’instruction du TGI de Mayotte auprès de la Cour d’appel dionysienne.
Compte tenu de cette affaire, Hakim Karki a été officiellement suspendu de ses fonctions le mercredi 23 juillet 2014.
– Un juge apprécié à Mayotte –
Cette affaire a laissé Mayotte sous le choc. Souvent surnommé “le chevalier blanc” de la justice, Hakim Karki instruisait plusieurs dossiers très sensibles.
Ainsi il était notamment chargé de l’instruction de l’affaire Roukia, du nom d’une jeune fille morte d’une ouverdose en 2011. Ce dossier à multiples rebondissements met en cause des membres des forces de l’ordre appartenant au groupe d’intervention régional (GIR) dans une affaire de trafic de drogue entre Mayotte et les Comores. Plusieurs tentatives pour tenter de dessaisir Hakim Karki de ces dossiers n'avaient pas abouti.
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